Elle

Partie 43

LUMÉA

   Aaron vient de rentrer de l'hôpital, je n'ai pas besoin de lui parler pour savoir qu'il va mal, personne ne peut aller bien après avoir perdu un parent et je parle en connaissance de cause, ça fait déjà huit ans que les miens sont décédés et ça me fait toujours un pincement au cœur d'y penser. Je le prends dans mes bras et il me serre de toutes ses forces.

" Merci d'être là pour moi tout le temps, même après tout ce que je t'ai fait enduré. Dit il à mon oreille.
- Tu étais jeune et très con, maintenant on est adulte et on est une famille. Je serai toujours là pour toi amor. Je réponds en lui faisant un léger sourire.
- Comment tu fais pour être aussi forte? Il demande en plongeant son regard dans le mien.
- Ce n'était pas ma mère donc ça te touche plus que moi et on peut se le dire, j'ai l'habitude. Dis-je tristement.
- Mais tu n'étais pas comme ça quand tu es arrivée chez nous, et tu avais perdu toute ta famille. Il remarque et je rigole légèrement.
- J'étais sous antidépresseurs Aaron et je ne pensais pas à mes parents parce que je me suis concentrée sur ma rage contre Alaric et sur l'amour que j'ai pour Ally. Concentre toi sur ceux qui sont encore là. Je lui conseille en attrapant sa main.
- Quand est-ce que la douleur disparaît Luméa? Elle va me tuer! Dit il en soupirant.
- La douleur ne disparaît pas amor, on apprend juste à vivre avec. Je réponds alors qu'il soupire encore.
- Je vais faire le repas. Dit il alors que je l'arrête.
- C'est une journée de merde pour tout le monde, emmenons plutôt les enfants au Mcdo, ça leur changera les idées. Je propose et il sourit.
- On y va à pied et on emmène les chiens? Il demande et je hoche la tête.
- Laissons les finir leur partie. Je conclus en le tirant vers les chaises."

   Leur partie terminée, on se dirige vers le mcdo avec les chiens qu'on tient en laisse malgré tout. On prend commande et on s'installe, les enfants sont tristes, ça se voit mais ça leur change quand même les idées.

   Vers quinze heures on se décide à rentrer. Les enfants prennent leurs goûters et au même moment ça frappe à la porte. Je vais ouvrir et je tombe nez à nez avec un avocat, il n'a même pas besoin de se présenter, ça se voit à sa tronche.

" Je suis maître Laurence, c'est à moi que Alison Black a confié son testament. Dit il alors que je le laisse entrer.
- Allons dans le jardin. Ordonne Aaron."

   On sort et je ferme la baie vitrée, ne me demandez pas comment je le sais mais je sens que ça va partir en couille. On s'installe autour de la table de salon de jardin et l'avocat sort ses papiers.

" Je vous présente mes plus sincères condoléances. Si vous voulez bien, commençons. Déclare maître je-sais-pas-quoi sans même en penser un mot.
- Qu'on en finisse. Soupire Aaron en croisant les bras.
- Votre mère n'avait pas grand chose à léguer. Elle veut partagé l'héritage en deux, la moitié pour vous et l'autre pour votre frère. Elle vous laisse la maison et tout ce qu'elle contient et elle a laissé cette lettre. Dit il en tendant un papier à Aaron.
- Ce n'est pas le boulot d'un notaire de faire cela? Je questionne froidement.
- Elle tenait à ce que je le fasse moi-même. Dit il avec le sourire. J'ai étudié vos dossiers judiciaires et on ne va pas se mentir, ça m'a demandé un sacré travail. Il plaisante avant de relever la tête avec un air grave. Nous étions plusieurs avocats sur ce dossier et nous étions tous d'accord pour dire que ce n'est pas une bonne chose que Dawson vive ici. Il termine et je me mets à rire.
- C'est une plaisanterie? Je demande en redevenant sérieuse.
- Vous avez fait de la prison et Aaron a été arrêté plusieurs fois pour des bagarres et consommations de drogue. Rétorque l'avocat.
- C'est scandaleux, Dawson restera ici, c'est le meilleur endroit pour lui. Affirme Aaron.
- Ce n'était pas une question, je repars immédiatement avec Dawson, ce n'est pas un environnement stable pour un enfant. S'indigne l'avocat en se levant.
- Vous vous foutez de notre gueule? Je crie en me levant. Dawson est le demi-frère de Aaron et il est mon cousin, nous sommes sa dernière famille si vous ne comptez pas mes frères. Dis-je en lui faisant face. Il restera ici, essayant de surmonter sa douleur en compagnie de sa famille. Et ce n'est pas négociable. J'ajoute en lui faisant mon regard spécial qui fait flipper tout le monde.
- Je... il commence à me contredire et les deux chiens se mettent à grogner en montrant les dents. Je pense que vous avez raison. Il est très bien ici. Dit il finalement.
- On est enfin d'accord. Bonne journée. Déclare Aaron."

   On le raccompagne à la porte avec un faux sourire puis je me tourne vers Aaron.

" Tu penses qu'il y a quoi dans cette lettre? Je lui demande doucement.
- Je ne sais pas, je pensais que ma mère m'avait tout dit quand elle a senti qu'elle allait de moins en moins bien. Dit il en fixant l'enveloppe qu'il tient entre ses mains."

   Il finit par l'ouvrir et la lit, il sourit mais ses yeux sont brillants, il regarde dans l'enveloppe et se met à rire.

" Je peux la lire? Je demande curieuse.
- Nan c'est un secret. Dit il avec un air malicieux."

   J'insiste pendant une heure mais c'est peine perdue, il ne veut pas me la faire lire alors je finis par abandonner.

" Tu penses que Jonathan ou Luc pourrait venir garder les petits demain soir, j'aimerais t'emmener au resto. Dit il soudainement.
- Tu es sûr? Tu ne veux pas plutôt rester au calme? Je demande inquiète.
- Nan, je veux vraiment t'emmener au resto. Dit il alors que j'hausse les épaules."

   J'envoie un message à mes frères et ils acceptent. La journée passe, et très vite on se retrouve au resto. Je me suis mise sur mon trente et un et lui aussi. On mange en parlant de tout et rien et le dessert arrive.

" Je suis sûr que tu penses qu'il y a anguille sous roche et qu'on aurait dû rester avec les enfants pour pleurer ma mère mais sache que c'est son idée. Elle voulait que je le fasse sans attendre alors voilà, Luméa tu es la femme la plus forte et la plus belle que j'ai jamais rencontré. Tu as un cœur en or et tu ferais tout pour ta famille, et ça tu me l'as prouvé à plein de reprise. Il commence et j'ai les larmes aux yeux. Ma mère savait que tu étais la femme de ma vie et elle avait raison je n'ai jamais été aussi heureux que ces six dernières années en ta compagnie. Je t'aime d'un amour éternel et c'est pour cela que je voudrais te poser une question. Il se lève et se met à genoux en sortant un écrin. Mes larmes coulent d'elles-mêmes. Accepterais tu de m'épouser Luméa Forks? Dit il alors que je plaque mes mains sur ma bouche.
- Oui bien sur que oui! Dis-je en lui sautant dans les bras."