Chapitre 30

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Cette fois-ci, j'y vais !

Chapitre 30


Cela faisait trois ans que je n'avais pas vu Dimitri, depuis que j'avais précipitamment quitté la France,justement par sa faute. Je n'avais pas évidemment prise la décision de m'exiler à Londres uniquement à cause de lui, mais le trouver au lit avec une autre avait été la cerise qui à fait déborder le vase. Plus grand que moi et musclé comme les mannequins dans les magazines, j'avais été naïvement attirée par son corps et sonvisage de mauvais garçon : des yeux verts bordés de long cils noirs, une bouche pleine et des cheveux blonds en brosses. A le regarder maintenant, je me rendais compte combien il est différent de Raphaël, et au final, qu'il ne m'attirait pas du tout. Ceci dit,il n'avais jamais réellement été question d'amour entre nous...Surtout de son côté.

Et le voilà qui osait venir me voir,alors que je devais être digne d'un montage type "photogothique pluie" qu'on pouvait trouver sur Google : agenouillé dans un cimetière, toute de noir vêtue, sous la pluie, en train de pleurer, la morve au nez et le visage sûrement tordu dans une grimace loin d'être sexy. Ma peau devait également avoir perdu les quelques couleurs qu'elle avait d'habitude, ce qui devait me donner la pâleur d'Edward Cullen, les paillettes en moins. Il ne manquait plus qu'une chanson d'Evanescence en fond pour parfaire le tableau "ado emo dans un cimetière"...

Un coup de foudre de l'orage au dessus de nos têtes arrêta Dimitri dans sa tentative de me parler à nouveau. Contrairement à moi, il avait toujours eu peur des orages. Je remerciais donc silencieusement le ciel, et me relevais, essuyant mes genoux pleins de terre avec mes mains, ce qui ne fit que l'étaler, étant transformée en boue à cause de la pluie, sur mon pantalon mais également mes mains. Par-fait. En plus d'être depressive, on allait me prendre un zombie sorti de terre. Avec un peu de chance, j'allais me faire plomber les fesses sans pouvoir sortir du cimetière.

Finalement, aucun necromancien n'était sorti aujourd'hui, puisque je réussi à sortir de la nécropole, en marchant lentement pour essayer de ne pas me vautrer sur une tombe, avant de sortir mon téléphone pour appeler un taxi. C'était sans compter sur l'emmerdeur du jour.

- Attends, Norah !

Même sa voix ne me plaisait plus : aucune sensation de velour sur la peau, aucun emballement cardiaque, ni papillons dans le ventre... J'en venais à me demander comment j'avais pu être et rester avec lui. Et puis pourquoi avoir autant été affectée par sa trahsion. La confiance.... Je ne voulais cependant pas y penser maintenant, ayant d'autres a chats à caresser (es fouetter étant trop cruel).

- Quoi-encore ?, m'impatientais-je.

Il n'était là que depuis quelques minutes, et pourtant j'étais déjà à bout de patience, et je remarquai subitement quelque chose : je n'avais aucune retenue face à Dimitri : je lui parlais librement, ou plus précisemment, je l'envoyait promener librement : aucune timidité maladive ne retenait ma voix. Charmant constat. Je décidais de prendre ça comme un encouragement à me venger de son pitoyable comportement. Il ne me rester qu'à trouver comment... Moi, rancunière ? Mais non voyons !

Le ton guindé, tout comme son apparence en général, de l'intrus me sorti de mes plans machiavéliques :

- Laisse moi te raccompagner ! Ma voiture est juste là, et tu ne vas quand même pas prendre un taxi miteux !

Bon sang, pour parfaire le cliché du bourgeois vivant en bords de mer, il ne lui manquait que trois accessoires : les lunettes de soleil gréffées sur le crâne – et non les yeux (la main en visière protégeant apparemment mieux) -, le petit pull-over blanc orné du si célèbre petit crocodile vert, et des mocassins... Autant pour moi, après un coup d'oeil, je vis qu'il portait une paire de mocassins tréssés en brun clair. Je mis l'absence des lunettes de soleil sur le compte de la pluie, de même que son polo était remplacé par un costume-qui était loin de lui être flatteur.

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant