Chapitre 20

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Cette fois-ci, j'y vais !

Chapitre 20

Je poussai la porte du magasin de Tara, et la repérai derrière le comptoir, occupée à préparer la commande d'une cliente aux allures pressées. Malgré le stress que son travail doit engendrer, mon amie avait tout une bonne mine, et elle me fit même un sourire"ultra bright" lorsqu'elle me vit prendre place à ma table habituelle. La beauté de la nature était vraiment mal répartie entre les individus.

Tara avait beaucoup de succès dans le quartier, et son salon de thé jouissait d'une excellente réputation. Je faisais des "adorateurs de Tara", secte moins dangereuse que ceux de Satan, mais tout aussi nombreux : nous ne pouvions résister à l'appel de son thé,ou café à la crème, pour les plus réfractaires d'entre nous, ainsi que ses pâtisseries faites maisons, qui mettaient l'eau à la bouche. L'atmosphère calme, mais décontractée, étaient également des facteurs propices à sa renommée, et il était impossible de ne pas réussir à délaisser son stress lorsque vous restiez dans cette petite pièce chaleureuse.

Laissant mon amie à son travail, je pris mon livre du moment, une romance contemporaine, et m'abandonnais à la lecture, avec les odeurs de thé et de muffins autours de moi. Le doux bruit des discussions des quelques clients présents me berçaient, et je ne mis que quelques instants à être totalement plongée dans mon bouquin, si bien que je sursauta lorsqu'une tasse fumante se posa en face de moi, et que le siège fut tiré.

- Raconte-moi    tout, j'en peux plus d'attendre!!!

- Bonjour     jolie Tara, comment vas-tu aujourd'hui ?, lui retournais-je en lui    offrant un beau sourire.

Je savais que je n'avais pas vraiment le droit de la faire languir comme ça, étant donné qu'elle m'avait aidé toute la journée, mais au diable la compassion: les amies, c'est fait pour être un peu sadique, non ? Et puis la voir se dandiner sur place, comme un chien attendant ses croquettes, je dois dire que c'était vraiment tordant.

- Roh    allez, me fait pas ça! Je veux tout savoir ! Vous vous êtes vu,     embrassés ? Vu tout nus ? Il en a une petite ou...

- Tara,    stop !, m'écriais-je avec un air faussement effrayée.

Elle me regardais maintenant avec des yeux de cocker et les mains jointes en prière. Je commençais alors le récit de ma soirée, en lui parlant bien évidemment de la réelle qualité Waterproof de son maquillage, puis du baiser, de Raphaël et sa douceur aussi surprenant qu'exquise.

- Oh    bon sang quelle chance tu as !, me dis mon amie. Ce mec est    tellement sexy ! Et vous avez prévu de vous revoir ??

- Oui,    la semaine prochaine. Je dois le retrouver au cinéma.

- Oh,    fantastiiiiiiique !, s'écria-t-elle. Pardon, pardon,    s'excusa-t-elle en voyant mon sourire gênée, mais c'est tellement    énorme ! Enfin, rends-toi compte : tu bouscules un mec, tu    t'étavounie à sa vue dans un restaurant, il vient chez toi pour    voir comment tu vas, et maintenant vous avez prévu de vous    retrouver au cinéma après avoir échangé un baiser fougueux ! Qui     ne rêverait pas de vivre ce genre d'histoire ? Franchement... te    voilà dans un de tes romans !, conlue mon amie en pointant du doigt    le-dit roman, toujours posé sur la table.

- Oui...

- Qu'est    ce qu'il ne va pas ?!

- Rien,    mais je t'avoue que depuis que je suis arrivée en Angleterre, je    n'ai pas eue de réelle... relation avec un homme, et je dois dire    que ça me stresse au-delà du stress habituel lié aux rendez-vous    galants. En France, je n'ai jamais connu l'amour non plus, ou    seulement du côté obscure de la force, alors je me dis que cela est trop beau    pour être vrai...

- Tu     crois qu'il fait semblant ?

Comme toujours, elle lisait en moi comme à livre ouvert. Je hochai donc la tête pour lui confirmer son hypothèse, et pris une gorgée de mon Earl Grey, pour échapper à son expression navrée. Je détestait cette manière qu'avaient les gens de me regarder comme si je leur faisais pitié.

- Norah...    Ne t'en fais pas. Vas-y petit à petit, pour ne rien regretter. Et    si jamais il s'avère qu'il se moque de toi... J'ai une bonne pelle,    et je te rappelle qu'à Londres, ca regorge de jardins !

Je répondis à sa proposition d'enterrer un corps en pleine ville par un rire franc, qui chassa mes mauvaises pensées.

- Merci    jolie Tara, mais ce serait dommage de jeter aux vers ce corps    d'Apollon. Ah, au fait... J'ai... apparemment un espèce de    rendez-vous amical avec mon voisin, mardi.

- Quoi    ? Comment ça ? Tu joues double-jeu ? Dis donc, je te croyais pas    comme ça, Nono..., me dit-elle avec un sourire en coin, et un ton    plein de sous-entendus.

- Mais    non, petite gourde ! Mon voisin, Tobby est venu toquer à ma porte    l'autre jour, et m'a demandé si j'étais libre mardi pour aller    boire un verre.

- Un    rendez-vous galant ?

- Je     ne pense pas, ou alors il est suicidaire : Pierrafeu était derrière    moi lorsqu'il est venu, et je pense qu'il l'a pris pour mon    conjoint.

- C'est    bizarre... Tu m'en avais déjà parlé de lui ? Ce prénom me dit    rien.

- Non,    je ne l'ai vu que quelques fois sur le palier, mais à part se    sourire en disant bonjour, on ne se parlais jamais, expliquais-je.

Nous discutons encore une petite heure, entrecoupée par des commandes que Tara devait honorer, puis je lui dit aurevoir.

- Je     dois passer au bureau de poste, j'ai un avis de passage du facteur    pour une lettre internationale qui m'attendrait.

- Une    lettre internationale ? De France, tu veux dire ?

- Je     ne sais pas, lui répondis-je en haussant les épaules et remettant    mon blouson. Il n'y a pas l'expéditeur d'inscrit sur l'avis de    passage. Mais à part des français, je ne connais pas d'autres    habitants étrangers. Ceci dit, je ne vois pas pourquoi mes chers    parents m'écriraient... Bon allez, bisous jolie Tara !

- A    plus tard, jolie Nono !

Je sortis du salon de thé, un donut glacé au chocolat – pâtisserie à laquelle je suis accro – à la bouche, en me battant toujours avec les manches de mon blouson, ce qui fis rire Madame Willowbird, qui allait entrer.

- Bonne    journée, ma Belle !, me lança-t-elle.

- Bonne    journée, Madame Willowbird!

       

J'ai mais prodigué du bonheur autours de moi, à mes dépends.

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Le voilà corrigé ! Désolée si des bugs sont toujours présents, j'utilise temporairement un nouveau logiciel de traitement de texte qui fait des siennes...
Bonne lecture :)
Emy

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant