Chapitre 22

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Cette fois-ci, j'y vais !

Chapitre 22

Bon sang, on ne peut pas dire que je me sente tel un poisson dans l'eau, ballottée entre les corps en sueurs qui se déchaînent sur la piste, mais au fond, c'était ce qu'il me fallait : maudire une situation -ici la boîte de nuit-, pour passer ma colère sur quelque d'insignifiant dans ma vie – la soirée ne sera justement qu'une soirée, et ma colère sera quelque peu apaisée-. Au fond, c'était la raison pour laquelle la plupart des gens venaient dans ces discothèques : le bruit – ne pouvant pas parler de musique tant les quelques paroles étaient incompréhensibles qui faisait vibrer les basses et nos organes,annihilait toute réflexion qui tentait de se faufiler dans notre esprit.

Tara, qui me connaissait trop bien,n'avait pas parue convaincue lorsque je lui avait dit vouloir aller à la Frabric, boîte de nuit qui se décrivait comme "discothèque avant-gardiste -, que j'avais trouvé au pur hasard sur Google en tapant "boite de nuit Londres". Nous étions donc beaucoup trop loin de chez nous, du côté de Golden Lane Estate, et dans une boîte qui ne permettait pas du tout de discuter convenablement autour d'un verre. J'avais au moins évitée la catastrophe, à savoir, m'habiller de façon beaucoup trop.... boîte de nuit.J'avais opté tout simplement pour ma tenue du rendez-vous de la veille, propre, et le visage et ma chevelure beaucoup moins travaillé. Je n'avais pas du tout l'habitude de sortir de chez moi habillée aussi sexy, mais je n'avais aucune idée de quels vêtements porter pour un lieu pareil, et de toute façon à côté de Tara,j'étais fade : mon amie, avec sa carnation caramel, portait une robe jaune à bretelles larges et lui arrivant à mi-cuisse, avec des chaussures ouvertes à talons haut de la même teinte "soleil",et laissait visible ses orteils peints en vert acidulé. Mais pour être franche, je pense être la seule à avoir remarqué la couleur de ses orteils, les regards affamés des hommes autours de nous, et de quelques femmes, se posaient légèrement plus au nord que ses doigts de pieds. Avec ses cheveux lâchés, coiffés décoiffés,elle attirait tous les regards. Je sentais cependant par moment des mains un peu trop baladeuses se poser sur mes hanches, voire plus bas, sur le côté pile de mon anatomie, et donnait donc un coup sec sur la main baladeuse.

Tara, nettement plus à l'aise que moi dans ce bain de foule, se déhanchait sur la piste, ondulant au rythme de la musique, totalement déconnectée des hommes qui étaient à deux doigts de se battre pour savoir lequel de ses coqs allait tenter sa chance auprès de mon amie la déesse.

Je me dirigeais donc vers le bar, enjouant des coudes pour m'extraire de l'arène transpirante, et trouvais, par chance, un tabouret libre en bout de comptoir. N'osant pas appeler le barman et me faire remarquer (comme si c'était possible dans un endroit pareil, après tout...), je le laissais servir verre après verre à des fausses blondes, poitrines à peines contenues, à des hommes, torses en avant, tous riant trop forte pour appeler à la discrétion. Au bout d'un moment qui me parut une éternité, Tara vint se hisser sur le tabouret voisin du mien,libéré par chance quelques instants plus tôt.

- Comment ça va, Nono ?, me    demanda-t-elle, en levant la main pour attirer l'attention du    barman.

- Je ne vois décidément pas quel    plaisir tu retiens de venir dans ce genre d'endroit !,    ronchonnais-je.

- Mais c'est loi vit à mourir les !

Tara était-elle saoule ? Je ne l'avais pourtant vu que danser ! Ça y est, la "musique" lui avait détruites les neurones !

A la vue de mon air perplexe, elle se rapprocha et me hurla dans l'oreille :

- C'est toi qui à choisi où aller    !

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant