Chapitre 28

1.4K 137 15
                                    

Cette fois-ci, j'y vais !

Chapitre 28

Le plafond était parfait, sans aucune imperfection. Blanc, lisse et constellé de petites lumières qui diffusait une douce lueur dorée dans la pièce, pareil à un ciel étoilé. Le matelas aussi était fantastique : assez grand pour qu'aucun de mes courts membres ne dépassent de part et d'autre du lit, bien que j'y sois étalée en étoile depuis mon arrivée, à contempler le beau plafond. J'avais l'impression que cela faisait trois jours que j'étais affalée là, mais un regard au radio-réveil numérique m'indiqua que cela faisait uniquement cinq heures.

J'avais visité ma chambre, profiter vaguement la vue sur la piscine privée de l'hôtel, et au loin, la plage. La pièce à vivre était divisé en deux partie : le lit à droite, et un petit espace salon à gauche, où était placé un canapé en cuir de couleur grège, la même qui composait la quasi totalité de l'appartement de la pièce. Une luxueuse salle de bain était également au rendez-vous, avec une spacieuse douche à l'italienne, qui ne faisait que me rappeler combien j'étais seule. J'aurais pu profiter du service d'étage, et me goinfrer pour passer l'ennui, mais je n'osais pas et ne voulais pas parler à un inconnu, même employé de ce palace. Alors après un profond soupir, je décidais de sortir de mon état de larve et m'installais confortablement pour lire mon exemplaire tout corné de Twilight. Oui, j'ai vingt-cinq ans, mais à mes yeux, le tome premier est comme un bon vin : il se bonifie avec le temps. Et là, je n'ai pas besoin d'affronter un échange social.

Je fus tirée de ma lecture par les sonneries de clochettes de l'application Messenger sur mon téléphone, posé à côté de moi. Tara et Raphaël. C'est fou la rapidité avec laquelle ce dernier s'était immiscé dans ma vie. Je décidais d'appeler Tara, et de répondre à Raphaël par la suite. Je n'étais pas du genre à faire passer mon amie après un homme. En prenant en compte le décalage horaire, il devait être dix-neuf heures à Londres.

Le visage de mon amie s'afficha sur mon écran, et je me sentis aussitôt un peu mieux. Je devais avoir une tête qui inspirait la pitié, puisque lorsqu'elle me vit, elle s'écria :

- Oooooh Nono ! Ça se passe si mal que ça ?

Je me penchais vers la petite fenêtre qui me renvoyait l'image de ma tête de cocker, et mes épaules s'affaissèrent un peu plus. Mon visage était comme à son habitude - du moins quand Cul d'Enfer n'était pas dans les parages - pâle, et pas le joli teint de porcelaine de Blanche-Neige, non non non, là c'était le style mime Marceau, le noir aux yeux en moins. Il y a pas à dire, j'étais vachement photogénique... Tara quant à elle, était rayonnante, bien que légèrement effrayante avec son sourire du Joker, ses lèvres s'étirant jusqu'aux oreilles. Sans répondre à sa question - vu ma tête, la réponse était évidente -, je lui demanda :

- Tara... tu t'es mise au crack ? C'est quoi ce sourire ?, précisais-je en voyant l'incompréhension se peindre sur son visage.

- Oh tu es bête ! Bien sûr que non ! Mais... oh non, je ne vais pas t'en parler maintenant, ça serait sadique ! Comment s'est passé ton voyage ?

Elle ne voulait rien me dire ? C'est ce qu'on va voir ! Je passais donc à l'offensive : ne pouvait pas crier en imitant l'enfant capricieux - je ne voulais pas me faire virer d'ici, je n'avais pas encore testé la douche ! -, je me figeai dans une expression neutre, ne répondant pas sa question, la fixant du regard jusqu'à ce qu'elle cède. Ce n'est pas parce que j'avais un coup de blues que je ne m'intéressait pas à la vie de mon amie ! Et puis justement, ça occuperait mon esprit. Dehors, le soleils se couchait, disparaissant lentement à l'horizon, baignant ma chambre d'une lumière orange, illuminant mon visage. Eh bien voilà, là j'étais présentable. Mes yeux verts d'eau ressortaient ressortaient, telles deux avanturines vertes.

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant