Chapitre 12: Tranche-la-lande

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An 1933, 27 du mois de la lumière. Nord du Lothar, quelques heures après la bataille

Le village de Tranche-la-lande se profilait aux yeux de l'avant garde Lionnaise. Dans les champs  les paysans continuaient leurs travaux, et les lavandières à la rivière ne se doutaient même pas de ce qui allez leur arriver. 


Sarah était une jeune lavandière, de quinze printemps. Alors qu'elle lavait les frusque de son père, elle aperçut du haut de la colline une bannière rouge et or se dressant, puis le son des chevaux retentit, et celui de milliers d'hommes également. Elle tenta de crier, mais une main calleuse se posa sur sa bouche, et deux hommes, habillés comme des bandits, l'emportèrent dans un coin. De loin, elle put voir sa mère se faire tuer par un archer, et les autres lavandières se faire emporter, par d'autres bandits tout comme par des fantassins Lionnais. Comme de nombreuses jeunes filles de son village elle fut violée encore et encore, puis égorgé comme un animal.

Le prince passait au milieu du village, où les soldats, et pillaient les biens des villageois. Pendant ce temps, les officiers, rassemblèrent, tous les paysans qui n'ait pas été tué. On fit venir l'échevin, que par ici, ils nommaient "maire" et on lui adressa ses ordres.

-Chaque mois, vous devrez fournir, trente sacs de blé à l'armée, s'il manque ne serait-ce qu'un demi-sac, ce dernier devra être remboursé sur le prochain mois, sans quoi des sanctions seront prises !

Le prince en passant près du groupe de villageois, put entendre. " Lionnais, républicain, tous les mêmes."


Sevel arriva avec toute une troupe dans le village. On les avait chargés de récupérer les objets de valeur. Des bijoux, de l'or caché sous le sol, tout ce qui pouvait servir Soudain, il vit deux soldats, poursuivant une femme effrayée et à moitié dénudé.

-Allez, approche ma jolie, approche ! On ne va rien te faire, on veut juste s'amuser !"

Dans l'esprit du garçon, se joua un dilemme crucial, s'il choisissait d'aider la jeune fille, il serait peut-être puni voir tuer par ses deux hommes, mais s'il ne le faisait pas cela pourrait le hanter jusqu'à la fin.
Soudain un des hors-la-loi s'interposa entre la paysanne et les deux Lionnais.

-Qu'est-ce que tu veux toi, une envie de jouer au héros ? » Demanda l'un des deux soldats

Le bandit en question, avait les cheveux couleurs de blé, en bataille, et un bandeau rouge sur le front. Il portait une large chemise, un pantalon, et de grandes bottes noires. À sa ceinture, pendait une lame étrange, fine et longue, une rapière. Il devait être à peine plus âgée que Sevel.

-Voyons, messieurs" commença le roublard", si les gens comme moi étaient des chevaliers servants, cela se saurait, tout ce qui m'intéresse et la bourse bien remplie que vous portez chacun à votre ceinture. Il serait dommage de mourir pour cela n'est-ce pas ? Allez-y donner-moi votre or et vous pourrez faire ce que vous désirez avec cette jeune fille.

Les deux soldats s'observèrent un instant, ils tirèrent chacun leurs épées et l'un des deux répliqua.

-C'est avec toi qu'on va faire ce qu'on veut.

-Dommage.

Le bandit sortit son sabre, et alors que l'un des Lionnais l'attaqua il effectua un croche-patte et transperça la gorge de ce dernier de son arme.
Le second, en profita pour saisir le hors-la-loi par-derrière. Alors que le truand était en fâcheuse posture, et que le soldat s'apprêtait à le tuer  il effectua une pirouette par-dessus son assaillant pour finir par se retrouver derrière ce dernier. Il sortit une dague de sa manche et trancha la gorge du soldat. Le violeur s'écroula au sol en se tenant le cou, comme tentant de retenir son sang à l'intérieur de lui. Le voleur de son côté se hâta de prendre son dû, qu'étaient les bourses de ces deux opposant.

-Ceci est à moi et ceci également.

Le malandrin se retourna subitement en voyant que bon nombre d'hommes autour de lui l'observait d'un œil étrange. Non pas agressif, mais également peu compréhensif.

-Écoutez" rétorqua ce dernier aux regard posé sur lui" Si ces rustres avaient eu un minimum de classe je n'aurais pas eu à les éliminer. »

Nul n'osa vraiment objecter, chacun avait pu constater la capacité à tuer de ce hors-la-loi. Et puis après tout peut-être que ces hommes l'avaient cherché. Mais comment savoir si ces derniers, n'avaient pas été rendu fou par la violence de la guerre, et par l'éloignement de leurs épouses.
Sevel lui-même ne savait pas vraiment comment réagir, bien sûr, il avait voulu aider cette femme, mais commettre un meurtre aussi violent sur ses propres compatriotes. Je ne pense pas qu'il eût pu.

Pendant toute la journée, on organisa le pillage où comme le nommaient les officiers "la réquisition des ressources nécessaire, à l'armée". On rassembla les paysans, et on pendit quelques Viajirs qui s'étaient réfugié en ce lieu, on fit de même de ceux qui les avaient caché.

L'armée campa près du village, et les soldats célébrèrent leurs victoires, avec de la bière et quelques jeunes filles, qui cherchait parfois à se faire un peu d'argent et parfois certaines qui cherchaient juste à ne pas voir leurs familles égorgées.

Sevel, de son côté, observait le collier de Jebe. Il n'avait pas pu prendre son corps, qui avait été laissé aux corbeaux. Mais il y avait tout de même dans ce morceau de bois une part de l'âme de son ami, son deuxième oncle en quelques sortes. La babiole était en forme de cercle, au centre duquel trônait un symbole géométrique étrange, et ancien. L'adolescent avait déjà vu ce symbole. Dans son enfance, quand il explorait les forêts du comté pour rentrer tard le soir les genoux écorchés, souvent il passait près de cette vieille cabane et de cette pierre sur laquelle on pouvait voir ce symbole.
Il avait naturellement demandé à son père ce que cela signifiait et il n'avait pu lui répondre que :
"Je ne sais pas petit, j'crois qu'un druide vivait dans le coin à une époque."
Le garçon n'avait jamais appris rien de plus. Ce qu'il savait néanmoins, c'est que la mère de Jebe était une Wiccan, une sorte de sorcière. Elle s'y connaissait en esprit, remède, et toutes ces choses qui vous font passer au bûcher. Et malheureusement c'est ce qui était arrivé à la génitrice du paysan. Elle avait été brûlée vive sur la place d'un bourg en plein jour. Elle avait laissé à son fils ce collier, et une phrase.
"Prends garde au monstre sous ton lit, mais aussi à celui qui vit au grand jour, à tes côtés."

Après quelques instants à se remuer les méninges, le garçon sentit la fatigue venir à lui et il tomba de sommeil sur sa couchette.

Le lendemain, les troupes repartirent, en rang. Laissant le village derrière eux. Et vinrent de nombreux autres après ce dernier. C'est d'ailleurs à partir de ce point que le corps armé, de trente mille hommes, se scinda en différente armée, plus petite. Trois armées de cinq mille hommes, tout d'abord, chacune partit en direction de l'ancienne Barsnie. L'objectif était notamment de piller les ressources des républicains, et ainsi affaiblir l'ennemi.
Le dernier groupe armé de quinze mille hommes, dirigé par le prince Hejeos en personne, devait longer les forêts du Lothar et tenté de vaincre les forces Lotharis, sans bien sûr jamais entré dans l'enceinte des arbres, cela aurait été bien trop dangereux. Et ainsi, pendant près d'un mois, cette armée pilla et brûla des villages. Certaines villes se rendirent même sans combattre, comme celle de Gelnes, où le gouverneur ouvrit ainsi les portes de la ville au prince. Il fut d'ailleurs anobli pour son action après la guerre. 
Mais toutes ces réussites militaires sur leurs territoires, attirèrent l'attention des armées de toute la région. Et ainsi le prince Hejeos aurait bientôt à faire face à près de vingt mille hommes, lors de la bataille des bois de feu. 

La main de libertéDonde viven las historias. Descúbrelo ahora