Anxiété [Hope] P2

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Nous commençons par mes boutiques favorites, celle avec la plus grande collection de chaussures colorées, un bijoutier de pierres précieuses et une toute minuscule boutique d'art. Un artiste qui tente vainement de percer dans une société corrompue par la mornitude. C'est bien dommage, car il possède le talent qu'il aurait fallu pour percer à une autre époque. J'aime admirer ces œuvres, car elles dégagent quelque chose qui m'interpelle. Je ne saurais dire quoi. Je pense souvent en prendre une, sans jamais oser. Je ne pourrais dire non plus comment elles ont attirés mon œil la première fois, peut-être à cause de leur aspect sombre et peu dans ma palette. Un peu comme Lexa, qui aurait cru que je m'entendrais bien avec elle ? Je constate que je reviens à nouveau sur elle et cela m'offusque, particulièrement car j'ai laissé un silence s'enraciner alors que je contemple les œuvres. Cela va vraiment trop loin, je dois réussir à penser à autre chose.

« Bon, viens, changeons de lieu. Je commence à avoir l'estomac creux. »

Trycia, visiblement impatiente, attend que j'acquiesce pour tourner les talons, s'assurant que je suis toujours avec elle. Nous discutons en nous dirigeant vers notre restaurant habituel. C'est un quatre étoile impeccable, sombre, mais légèrement coloré. Je ne suis pas la seule à aimer la couleur, non plus. Cependant la salle est petite dû à son impopularité, ce qui est parfait pour moi. Jusque-là ma meilleure amie faisait la conversation pour deux, mais je me décide enfin à revenir à mon état naturel. Celle qui ne se laisse pas faire, la tête haute, et qui ne se laisse pas préoccuper pour si peu. J'ai suffisamment laissé l'angoisse gérer ma vie, je suis plus forte que cela. Rapidement, la conversation devient animée alors que nous nous assoyons à une table. Sans préambule, coupant notre conversation, elle me lance une pique. Je l'ai bien mérité.

« Oh mon dieu ! Je vois enfin ma meilleure amie et ma pire ennemie, tu étais passé où ? J'étais perdu sans toi ! »

Je tente de contenir mes éclats de rire alors qu'elle me tire une tête exagérément horrifiée. Je l'adore. Bien qu'elle soit madame tout le monde qui suis la mornitude de notre société, elle a cette légère ouverture d'esprit qui lui a permis de m'accepter, moi et mes couleurs. C'est même elle qui m'a abordé la première, il y a bien longtemps, lors de nos années de collège. Elle m'a permis de m'ouvrir au monde et de laisser partir ma bulle de fantaisie.
Nous prenons la spécialité du chef aujourd'hui, c'est une bonne journée pour le changement et apprécier les petits plaisirs de la vie. Nous le dégustons pendant une bonne demi-heure, débattant sur le choix des modèles élaborés par l'entreprise. Les corps de base des intelligences artificielles sont peu diversifier et féministe selon moi alors que normalement nous ne devrions plus avoir ce problème. J'imagine que même lorsque l'on croit avoir éradiquer quelque chose, il y a toujours une personne pour venir détruire le chemin effectuer. La vie me teste vraiment ces jours-ci, mais je ne me laisserai plus abattre. Je sais que je peux traverser n'importe quoi et en ressortir tête haute.

Trycia fini son repas, plusieurs minutes avant moi alors lorsqu'il me reste que quelques bouchés, elle prend un dessert. Je n'en prends jamais, alors nous avons pris cette habitude pour ne pas rester plus que nécessaire. L'heure du souper est déjà bien entamé et le soleil commence sa lente descente. Lorsque je vois mon assiette vide, une pensée me vient. Est-ce que Lexa mange convenablement ? A-t-elle mangé aujourd'hui ? Je suis incertaine de la réponse, car je ne crois pas avoir vu de vaisselle supplémentaire à la mienne. Maintenant que j'y pense, cela m'inquiète énormément. Par conséquent, je prends un repas pour apporter. Mon amie me lance un regard intrigué, étant inhabituel de ma part, alors je prétexte que je me donne une récompense pour mettre reprise aujourd'hui. Je me sentirais coupable de manger quelque chose d'aussi savoureux si je ne lui en apporte pas. J'espère que cela lui fera plaisir et qu'elle mangera. Voilà je ne peux pas passer deux heures sans avoir une pensée pour elle. Je vais sans doute finir folle ou obsédé. Cependant, je ne peux rien y faire et je ne crois pas que cela ira en s'arrangeant. Il faut vraiment que je règle cette affaire, car c'est la seule chose qui est dans mes moyens pour éviter d'autant penser à elle lorsque je travaille. Je dois accepter qu'elle fait partie intégrante de ma vie maintenant. Je vais devoir apprendre à le gérer.
Nous demandons l'addition et j'insiste lourdement jusqu'à ce qu'elle me laisse payer la totalité. C'est ma manière de la remercier d'être systématiquement là pour moi et de me ramener sans cesse à l'ordre, pour les rares fois où j'en ai besoin. Je me lève tranquillement en posant le carré de tissu sur la table et j'époussette mon tailleur nerveusement. Je suis inquiète pour Lexa, mais aussi déterminer à lui parler de but en blanc à mon retour. Je franchi, avec témérité, la porte du restaurant et c'est d'un pas assuré que je me dirige vers mon domaine, après avoir quitté Trycia en bonne et due forme.

Double RefletWhere stories live. Discover now