Anxiété [Hope] P1

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Quelques jours ont passés depuis que nous avons parlée, par la suite elle s'est totalement fermée à la discussion. C'est à peine si j'ai le droit à un bonjour, voire de respirer. J'ai clairement touché un point sensible. Peut-être que n'avoir personne est un de c'est plus gros regret ? Mais alors elle devrait vraiment arrêter de repousser ceux qui l'entoure. Autrement dit, moi. Je soupire exaspérer de voir les jours se répétés, alors que j'espérais justement qu'elle m'apporterait un quotidien avec une touche d'imprévisibilité. J'apprécierais bien de le rompre si l'atmosphère n'était pas si lourde. Malgré tout j'ai réussi à ce que nous échangions au moins des banalités, mais cela ne m'aide pas à atteindre mon but. Cependant, je me doute bien que ce n'est pas facile pour elle alors je me dois d'être d'une patience hors norme. Si là-bas était vraiment aussi horrible qu'elle le laisse entendre, je ne peux pas lui en vouloir après tout. Nous restons des inconnus l'une pour l'autre ; c'est avec le temps que nous nous rapprocherons. Tôt ou tard je sais que je trouverai les réponses à mes questions, j'obtiens toujours ce que je veux de toute manière. Je détourne les yeux de mon écran pour les tourner vers la baie vitrée qui donne sur d'autre gratte-ciel tout aussi haut. C'est difficile de se croire autre part que dans le quartier des affaires, mais je réussi tout de même à être ailleurs.

« Hope. Hey Hope, je te parle là ! »

Une voix impatiente me ramène brusquement à la réalité et je sursaute de plus belle, prise sur le fait. Je me redresse rapidement, inquiète de voir mon patron. Je suis dans la merde, ça m'apprendra à prendre des chats errants. Cependant, une seconde plus tard je réalise que c'est une voix familièrement féminine qui m'a sortie de mes rêveries. Une vague de soulagement me submerge, mais aussi de la culpabilité d'avoir mis, même un court instant, cela sur le dos de Lexa. Je me détends un peu avant de me tourner vers Trycia, et mon inquiétude s'évapore complètement. Encore une fois, je me suis perdu dans mes pensées au travail. Cela en devient vraiment une mauvaise habitude, mais si seulement je n'avais pas à m'inquiéter pour elle constamment tout serait plus facile. Qui sait ce qu'elle fait vraiment et si cela la met en danger. J'étais peut-être optimiste au départ, mais j'ai rapidement été désillusionner. J'ai l'impression d'avoir une enfant à charge. Je suis bien consciente que cela aurait pu être pire car au fond je sais qu'elle respecte mes décisions, mais son silence est plus inquiétant que son comportement de débauché. Par moment, je retrouve cette attitude du premier jour, ce qui me ravis car cela lui parait beaucoup plus naturel que son air glacial. Un air qui ne lui va pas du tout d'ailleurs. Je me rends compte que quelques heures seulement m'ont fallu pour m'attacher à cette personne.

« Tu es incroyable, tu le sais ça ? C'est la troisième fois aujourd'hui. Tu ne veux pas te confier, alors congédie ce qui te trouble ou tu risques ton poste. Normalement, je n'arrive même pas à te prendre un dossier et c'est le troisième cette semaine. N'oublie pas la règle de trois ! »

Vraiment ? Tu crois que j'en ai quelque chose à faire en ce moment ? Je soupire, je pense sérieusement qu'elle empire les choses. Je ne suis clairement pas dans le bon esprit pour cela. J'hausse les épaules car elle devrait savoir que je ne crois pas aux superstitions de ce genre, c'est un peu trop même pour moi. Je fais ce que je peux avec ce cerveau qui bouillonne de toutes ces pensées entre le travail, ce que je dois faire et ce que nous sommes moi et Lexa. Je vois bien que je me fais des films et que c'est totalement insensé de le croire, mais j'ai pourtant ce mauvais pressentiment qui me tiraille le ventre depuis son arrivée. Je suis perdu dans un épais brouillard, je ne vois plus où je vais ni d'où je viens et j'ai l'impression d'être seule. C'est dur de se concentrer sur autre chose quand tu n'en connais pas la cause exacte. Je gère très bien le stress relier au travail et les relations interpersonnelles, mais quand je ne sais pas d'où cela vient précisément... C'est totalement embêtant, déroutant. Je fais de mon mieux pour écouter Trycia et remplir mes contrats, mais j'ai perdu mon esprit compétitif pour le moment. Pire, j'ai perdu toute notion de fougue, j'ai laissé disparaître ce qui donnait de la couleur à ma personnalité, mon merveilleux mordant.

À bout de force et exténué après un long harcèlement, elle me convainc de faire un tour dans le quartier commercial, après le travail. Je la soupçonne de vouloir me remonter le moral, ce qui n'est franchement pas une mauvaise idée. Il faut dire aussi que je n'arrive jamais à lui dire non et qu'habituellement cela a toujours raison de ma mauvaise humeur. Comme tous les consommateurs disent, acheter c'est le meilleur anti-stress. Évidemment, je sais que c'est faux, mais flirter avec toutes ces nouveautés est assez plaisant. 

Double RefletWhere stories live. Discover now