Changement de c.a.p [Hope] P1

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Nous écoutons plusieurs films d'affilées et ce sans pause, sans souper. Normalement, je n'aurais pas fait cela mais pour une seule fois, je peux bien laisser couler.
À la fin du quatrième film, je me tourne vers elle pour lui dire qu'il est temps d'aller dormir, mais je suis agréablement surprise. Elle s'est endormie contre moi et en la voyant, cela me fait naître un doux sourire car elle a visiblement pris ses aises. Ces bras contre mes cuisses et sa tête sur le tout, la bouche ouverte et couverte de bave. C'est tellement dégoûtant ! Je ris légèrement de cette pensée et mon regard se pose sur l'extérieur involontairement, pensive. C'est le genre de folie que je me permets plus. Je soupire en pensant à mon train de vie ; toujours en mouvement. Cela m'a manqué. Je me rends compte du temps qui a passé en voyant la lune qui est déjà dans sa descente. Quand est-ce la dernière fois que j'ai fait cela ? Je réfléchie et me rend compte que cela remonte à plus d'un an. Juste avant qu'on m'informe que si je redoublais d'effort, je serai promu car j'étais dans la ligne de mire de grosse compagnie. Une offre à ne pas refuser. Peut-être que dieu m'a guidé, nous a guidés l'une vers l'autre et qu'il tente de me rappeler à l'ordre, que je suis trop dans mon travail et que je peux m'amuser ? C'est peut-être un peu niais de ma part, mais je sais qu'il y a une raison à sa venue. Pas juste l'une pour l'autre, mais une raison bien plus grande. Divine. Je la soulève un peu pour m'extirper et délicatement je la repose en positionnant un coussin sous sa tête. Je replace la couverture, déjà sur elle, jusqu'à ses épaules. Je m'assis quelque instant et je la regarde dormir. Que va-t-elle m'apprendre ?
Elle me semble tout à coup si paisible, mais bien qu'elle ne soit pas du genre à courir partout, elle est épuisante et cela fait un énorme contraste. Je me demande tout à coup si elle a eu une enfance, dû à ses vêtements limite inappropriée, ou si j'ai raison et qu'elle est un clone... Ou suis-je le clone ? Je secoue la tête. Inutile d'y penser maintenant. Je me relève et monte à l'étage pour aller dormir dans mon lit. Dormir pour le peu de temps qu'il me reste.


À sept heure, je sursaute à cause de mon réveille-matin. Il sonne une heure plus tard que la semaine, juste suffisamment pour me sentir paresseuse et en pleine forme. Normalement se serait le cas, mais j'ai à peine dormi et pas très bien qui plus est. J'étais trop préoccupée à penser à toute les choses que nous allons devoir mettre au clair. À notre manière de coexister, ce qu'elle a fait avant d'arriver chez moi... Et qui sommes-nous, l'une et l'autre. J'ai aussi beaucoup dérivée à ces dernières quatorze heures. J'ai tout simplement évité de penser à l'étrangeté de la situation et je l'ai enfouis très profondément en effectuant mes taches habituelles. Je me suis conforté dans mon confort jusqu'à ce que la situation est devenue d'elle-même normale à mes yeux. Cependant ce matin, mon cerveau continue à s'agiter. Suis-je si folle et attiré par les héros de roman que c'est devenu facile d'accepter l'inconnue ? À la fois cette pensée m'angoisse, à l'idée de ce que je pourrais avoir à affronter, et me rend toute émoustillée.

Je me force à me lever et travailler un peu, dans le bureau agencé à ma chambre, histoire de prendre de l'avance sur mon contrat. Ensuite, je prépare le déjeuner tout en appréhendant la journée. Je reste l'esprit ouvert aux événements inévitables et à l'imprévu. Mieux vaut être préparer à tout pour ne pas vivre une mauvaise journée.
Elle dort encore dur quand je la réveille pour qu'elle s'évertue à venir manger lorsque c'est chaud. Elle grommelle inaudiblement et tente de me repousser.

« Lâchez-moi for Fuck's sake ! »
Je suis légèrement surprise, mais je comprends vite qu'elle croit être ailleurs. Cependant, je devrai aussi lui parler aussi lui parler de son langage inapproprié.
« Calme-toi, ce n'est que ta jumelle. » dis-je d'un ton doux et sarcastique. 

Elle ouvre les yeux d'un coup et clignote plusieurs fois comme si j'étais une hallucination et que j'allais m'évaporer. Bonjour la confiance ! Surtout qu'elle est chez moi. Je lui tends des vêtements en riant, que j'ai soigneusement choisi, et je l'enjoins à me suivre dans la bibliothèque. J'y ai disposé des fruits et des crêpes car après tout, je dois bien me forcer un peu pour adapter mon alimentation à la sienne.  Je m'installe sur une des chaises alors qu'elle arrive avec un sac à main.
La petite table en vitre est placée à quelque centimètre des fenêtres, pour mieux regarder la vue imprenable de la ville qui est à une centaine d'étage plus bas. Du moins, grâce au capteur qui importe des images en temps réel d'une tour à New York. C'est mon paysage préféré, mais j'en ai des centaines d'autres à disposition.
Elle ouvre sa besace et en sors des accessoires, associant subtilement son style à mes vêtements. Une paire de lunette rétro, quelques bagues et une montre qui me dit quelque chose... Je regarde sur la table et étrangement la mienne n'y est plus. C'est une fois satisfaite et le regard affamé qu'elle se tourne vers le petit déjeuner. Je sourie à pleines dents, elle peut bien la garder, j'en ai d'autre après tout. Je préfère faire comme si je ne l'ai pas remarqué pour partager un moment de tranquillité.

Double RefletWhere stories live. Discover now