Chapitre 33

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Merde... Merde... MERDE!

Paniqué, je me retourne et observe ma chambre. Désordre habituel, bureau mal rangé recouvert de feuilles, là où il y avait la feuille de Florie peu de temps avant.

«Cette nuit était fabuleuse!»

Dites-moi que je rêve. Dites-moi qu'on a pas fait ce que je pense qu'on a fait.

L'organe pompant et renvoyant mon sang se met à battre plus vite, ma respiration saccade, comme le lendemain d'un cauchemar.

Mais merde! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi??

C'est ma faute ce qui s'est passé. C'est moi qui l'ai embrassé, et ça a sûrement raviver des souvenirs... Et une petite flamme dansante dans ses pupilles.

Cette flamme qui a pris place dans mes propres yeux et dans mon cœur.

Mais pas pour elle. Elle doit sûrement croire ça, au vu de ce qui s'est inévitablement passé hier.

Pourquoi mon cœur pèse si lourd, et l'air devient vital à cause de cette impression d'avoir la gorge nouée, m'empêchant de savoir respirer normalement?

Lentement, très lentement je m'assieds sur mon lit, mains tremblantes, corps lourd...
J'essaie de me rendre compte. Et de savoir pourquoi ce trou de mémoire.

J'étais bourré? Non... Je sais, c'est à cause des joints que j'ai fumé. Et j'ai tellement mal au crâne...

Je décide de sortir de ma chambre, chose qui était arrivée que très rarement durant cette semaine, seulement pour me laver, aller aux toilettes et manger lorsque je mangeais, donc tout aussi rarement, et vais en direction de la salle de bain pour y prendre un cachet.

Erreur.
Grossière erreur.

*****

Je me réveille dans une salle couverte de blanc, trop blanc. Mes yeux ne supportent pas et se ferment instantanément. Je ne comprends pas tout, je vois flou et n'ai plus aucune force. J'ai la tête qui tourne.

Une silhouette trouble est assise à côté du lit dans lequel je suis. C'est une personne, elle a la tête dans les mains. Elle pleure?

Ma vue se remet, petit à petit pour laisser apparaître le corps de ma mère, qui a l'air totalement dévastée.

J'arrive à peine à bouger, mais le seul fait de bouger ma main dans les draps bleus typiques des hôpitaux fait du bruit, faisant tourner la tête de ma mère vers moi, elle a des poches violettes énormes sous les yeux et les pupilles fort dilatées. Ses joues sont encore mouillées, ça se voit avec le reflet de la lumière. Quand son regard se plante dans le mien, je vois que ses yeux sont vides. Elle n'a plus ou pas cette joie habituelle dans ses pupilles.


Un minuscule sourire s'étire sur ses lèvres et elle me prend dans ses bras.


-Tu es là.


Sa voix est douce, essoufflée, basse. Elle n'a pas beaucoup dormi, ça se sent au ton de sa voix.


-Oui maman.


La mienne est rauque, cassée, éraillée. Ça fait combien de temps que je suis ici?


Avant que je ne puisse dire ou faire quoique ce soit, ma mère m'adresse un petit sourire et un regard et sort de la chambre.

Compliqué (Aliex)Where stories live. Discover now