Chapitre 8

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Un instant, Wenn et moi somme pétrifiés. Je fixé mon regard sur la rue le cœur battant, les idées soudainement embrouillées à cause de la panique du moment.
Je n'ai pas besoin d'agir n'est-ce pas ?
Non, c'est justement la raison pour laquelle j'ai été choisie pour ce rôle, à cause de mon inexpérience.

Un vrombissement discret commence à se faire entendre, et je comprend que le convoi arrive au loin avec une vitesse moyenne, comme nous l'avions supposé quand nous avions créé les groupes. Normalement, on ne devrait pas tarder à voir les fusées de détresse servant de diversion pour permettre aux grappins de dévier le camion de la course et le diriger vers les mines.
Je sens mes battements de cœur cogner dans mes tempes.

Le bruit s'amplifie de plus en plus, et deux lumières vives s'élèvent soudain au dessus des toits quelques bâtiments plus loin. Les leurres viennent d'être utilisés, j'espère que les regards des conducteurs seront bien attirés par les fusées.
Passant la tête derrière le mur, je vois enfin le véhicule du convoi à une bonne distance sur la route. C'est une camionnette de métal grise visiblement renforcée.
Comment est-ce qu'ils vont pouvoir enfoncer la porte de cette chose ?
Une seule voiture la précède, ce déplacement devait à l'origine rester secret après tout, le fait que nous le connaissions est tout simplement impensable.

Comme prévu, le premier véhicule ralentis en apercevant les sources lumineuses, juste à l'endroit souhaité. Mes mains se serrent à cause du stress et j'ai l'impression qu'une éternité se passe avant que les détonations des harpons s'enfonçant dans le métal ne se fasse entendre.

La camionnette accélère à nouveau pour échapper à ses assaillants, les conducteurs ne peuvent pas savoir que c'est cet acte qui va le mener à la catastrophe. Les chaînes reliant les harpons à leur point de lancement se tendent soudain totalement dans un choc sonore impressionnant, et le véhicule en pleine accélération bifurque immédiatement vers les murs et le champ de mines, entraîné par sa vitesse.

- Recule ! Crie une voix derrière moi.

Je sens la main de Wenn me tirer brusquement par le poignet et m'attirer plus en arrière derrière le mur une seconde avant que le fracas des explosions ne me vrille les tympans, me forçant à poser mes mains sur les oreilles et à me recroqueviller pour ne pas vaciller. Le vacarme se transforme peu à peu en un sifflement désagréable et étourdissant. Quand je regarde à nouveau vers la rue, je me rend compte que des éclats ont été projeté jusqu'ici, et que j'aurais pu être blessée en restant à ma place.

- Merci. Dis-je, encore un peu sonnée.

Mon coéquipier me fait un signe de tête et se précipite en même temps que moi vers le bord du mur pour observer ce qu'il se passe. Au milieux de la rue, l'engin s'est effondré sur le côté, lui enlevant la possibilité de redémarrer. L'autre voiture est en piteux état, une de ses roues arrière s'est détachée dans l'explosion et elle s'est arrêtée d'avancer, sûrement trop abîmée pour ça.
Ouf, ça nous évitera une course poursuite avec elle plus tard.
J'entend soudain un bruit assez fort de choc contre les parois de la camionnette et devine que ce sont les conducteurs qui essaient de sortir.
Désolée, il vaut mieux pour vous rester à l'intérieur.

Un nouveau bruit de détonation moins puissant qu'avant retentit encore une fois. Morell et son duo ont déjà dû essayer d'exploser la porte à l'arrière du camion, sans succès. Et les effacés dans la voiture commencent à s'en extirper, même s'il sont encore un peu sonnés. 
Je lance un regard questionneur vers Wenn, qui secoue la tête d'un air tout aussi inquiet que moi. On nous a donné des ordres à respecter : nous ne devons pas intervenir après avoir fini notre tâche, parce qu'on risquerait de poser problème ou de gêner ceux qui sont chargés de le faire.

Alors que les trois hommes commencent à reprendre leurs esprits et à comprendre ce qu'il se passe, une nouvelle lumière de détresse s'allume dans la rue juste derrière eux, attirant leurs regards et me faisant sursauter. Un des effacés descend immédiatement, partant à la poursuivre de l'auteur de cet acte. Les deux autres vont sûrement partir vers  Morell et son équipier.
Les coupant dans leur élan, un tir vient se loger dans la portière de la voiture sur laquelle ils sont. Regardant l'impact avec hésitation, ils restent figés sur place et ne font plus aucun mouvement, menacés par Naos qui les surveille au dessus du toit, à l'abris des regards.

Il ne vont plus oser descendre maintenant qu'ils ont vu la menace qui pesait sur eux.
Je me sens soulagée, finalement le plan semble se dérouler correctement et sans accrocs. Peut être qu'on sera capable d'emmener cette personne si importante avec nous sans aucune perte !
De nouveaux chocs se font entendre, et je calme mes espoirs. Ouvrir la porte de ce camion n'est pas aussi facile que prévu, et des renforts vont sûrement arriver sur place d'un moment à l'autre. Un bruit assourdissant finit par se faire entendre et j'entend Wenn soupirer de soulagement à côté de moi : la porte vient finalement de céder.

Apparaissant rapidement derrière le camion, je vois la silhouette de Morell portant dans ses bras une personne visiblement inconsciente. Je faillis hurler de joie et fais un signe de victoire à Wenn, trépignant d'impatience de découvrir qui est cet homme et pourquoi il est si important. Un nouveau bruit se fait entendre, mais nous sommes déjà en route pour partir, ce doit être les effacés, il faut que nous nous dépêchions avant qu'ils n'essaient de nous rattraper.
Commençant à quitter l'endroit, je pense soudain a ce que je viens de voir et stoppe ma course, prise d'une sueur froide.
Et l'autre ? Où est-elle ?

- Hé ! Dépêche toi ! Me lance Wenn en se retournant vers moi prestement.

- Mais..

Alors que je m'apprête à répondre, un son de moteur se fait entendre au loin, faisant accélérer mon rythme cardiaque.
Je jette un nouveau regard vers la camionnette et mon sang se glace.

La deuxième personne qui devait ouvrir la porte est toujours à côté du camion, effondrée à terre.

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Désolée pour la semaine de retard, j'avais des oraux pendant la semaine et c'était un peu stressant -w-"
Je risque de ne pas en poster la semaine prochaine non plus, ce sera la semaine des épreuves écrites T_T (au secours).

Sinon, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai l'impression de m'emmêler les pinceaux quand ce sont des scènes d'action : / .

Nucléaires 3 : TirailléeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt