Sasuke Uchiwa

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Ce garçon n'était autre que Sasuke Uchiwa. Je me souviens qu'il a perdu son père, il y a trois ans dans des circonstances assez mystérieuses, tout comme sa mère qui du jour au lendemain avait disparu. L'histoire avait fait grand bruit dans la région, les Uchiwa étant la plus grande et ancienne famille de Konoha. Je sais que, depuis, c'est son oncle qui avait sa garde ainsi que celle de son frère, Itachi. Sans me rendre compte je m'étais arrêtée pour l'observer. Ce qui m'intriguait d'avantage c'était qu'il ne semblait pas prêter attention à la personne qui se trouvait à ses côtés. C'était une femme avec des cheveux noirs long et raides, je n'arrivais pas à distinguer son visage qui était caché par ces derniers. Sans prévenir, il releva la tête, sans doute qu'il avait sentit mon regard inquisiteur, et ses yeux d'un noir abyssal se posèrent sur moi. En grosse gourde que je suis, je détournais rapidement les yeux et voulut reprendre mon chemin sans savoir que j'allais bientôt avoir la réponse à ma question.

-Vous me voyez ! Me demanda-t-on d'une voix froide, qui me fit sursauter, glisser et tomber sur les fesses.

Malgré la douleur que me procurait le gravier, j'allais répondre à l'esprit qui venait soudainement d'apparaître en me faisant chuter, seulement quand mes yeux se posèrent sur elle, aucun son ne sortit de ma bouche. Elle était d'une pâleur à en faire rager la neige, des cernes s'étaient creusés sous ses yeux bruns, ses habits étaient en lambeaux et maculés de sang laissant apparaître des plaies. Son regard était vide, il lui donnait l'expression d'une folle. J'en restais tétanisée sans pouvoir bouger le moindre muscle. C'est alors que je sentis une main sur mon épaule qui me sortit de ma transe.

-Ca va ? Tu t'es pas fais mal ? M'interrogea-t-on.

Je détachai vivement mon regard de cette apparition cauchemardesque pour en rencontrer un autre qui était tout aussi foncé mais bien vivant celui-là, celui de Sasuke. N'arrivant toujours pas à parler, je me contentais de le dévisager comme une idiote. Je réalisais que je ne l'avais jamais vraiment bien observé, c'est vrai que ces yeux noirs en amande, son visage fin et pâle le rendait presque irréel. Je repris totalement mes esprits quand des picotements se firent ressentir au niveau de ma paume.

-Tu saignes ? Observa-t-il.

J'examinais ma main et je fus enfin capable de lui répondre cette fois-ci.

-C'est rien, juste une égratignure. Le rassurais-je.

Il m'aida à me relever, pendant que je m'époussetais, il me raccompagna en silence au portail du cimetière.

-Ca t'arrive souvent de t'étaler sans raison ? Me demanda-t-il avec un sourire un coin.
-Tu n'as même pas idée ! Lui répondis-je en poussant un soupir tout en cherchant cet esprit effrayant du regard, qui apparemment avait disparu.

Il sourit, non pas d'un sourire éclatant où l'on voit toutes les dents. C'était un sourire discret mais qui renforçait ce côté énigmatique qui lui collait à la peau.

-Au faite, moi c'est ... Commençais-je.
-Sakura, je sais. Me coupa-t-il. On est dans la même classe.

Il retint un rire, je suppose que je devais le regarder comme une ahurie pour il se foute de ma gueule.

-Tu as l'air surprise que je te connaisse ? Se moqua-t-il, gentiment.
-A vrai dire, je ne suis pas ce qu'on peut appeler quelqu'un de très populaire, donc oui, ça me surprends. Me défendis-je.
-Ce n'est pas parce que tu n'es pas dans le cercle des stars du lycée que j'ignore qui tu es. Me contra-t-il.
-Et qui suis-je ? Demandais-je, amusée par la situation.
-Une personne qui vient souvent dans ce cimetière. Me répondit-il, en partant.

Interloquée, je ne résistai pas à l'envie de savoir ce que Sasuke Uchiwa savait sûr moi. D'un côté ma curiosité me tirait en m'obligeant à le rattraper et de l'autre une certaine appréhension de ce qu'il sait de ma personne, de ce qu'on a pu lui raconter. Et ne me demander pas pourquoi je m'en soucie. 

-Comment tu sais ça ? Le questionnais-je.
-Je te le dis si tu me laisse te payer un café. Me proposa-t-il.

Je fus plus qu'étonner par sa proposition. Dans le sens logique des choses, ça aurait dû être moi qui devais lui en payer un, c'est lui qui m'a aidé tout à l'heure et pas l'inverse. Et en grande timide que je suis, je n'ai trouvé que ça à lui répondre :

-Je ne crois pas que c'est une bonne idée. T'as copine ne m'a pas à la bonne.

Tu parles d'une excuse, Karin est bien la dernière personne à me faire peur. D'ailleurs, je n'arrive pas à comprendre comment il en est arrivé à sortir avec cette chose. Mais je m'égare.

-Tu as peur de Karin ? Me demanda-t-il d'un ton amusé.
-Non... Capitulais-je.Bon va pour un café.

Il m'entraîna jusqu'à un vendeur de boisson chaude qui s'était installé sur le trottoir, il y commanda deux cafés. Au lait pour moi et bien serré pour lui. Je voulus protester quand il sortit son porte-monnaie mais son regard m'en dissuada. Apparemment, quand il disait quelque chose, il valait mieux ne pas le contrarié. Je pris ma boisson et en bue une gorgée qui me fit prendre conscience que la pluie de la veille avait rafraichit l'air. On s'assit sur un banc d'un arrêt de bus qui faisait face à la route principale de la ville.

-Alors, j'attends ma réponse ? Lui rappelais-je.
Il but une gorgée de son café et tout en gardant son regard noir fixé devant lui, il me dit :
-Ca t'intéresse tant que ça ?
-Figures-toi que je suis atteinte d'une maladie incurable qui s'appelle la curiosité ! Ne pus-je m'empêcher de plaisanter.
-C'est pas contagieux au moins ? Me demanda-t-il en rentrant dans mon délire.
- Je ne sais pas...faut que je me renseigne. Continuais-je.
-Tu plaisantes, j'espère. S'inquiéta-t-il.

Pour toute réponse, je noyais mon rire dans mon café. Reprenant un peu mon sérieux, je revins à l'attaque, je vous avez prévenu, le mot « acharné » et moi sommes des potes de longue date.

- Avec tout ça, je ne sais toujours pas ce que tu connais de la pauvre Sakura Haruno. Lui fis-je remarquer.
-Et bien si j'écoutais Karin, je dirais que tu es une allumée parce que tu fréquentes Yamanaka, que tu n'es qu'une lèche-botte et une intello... Commença-t-il sous mon regard complètement ahuri... Mais comme par chance, je ne l'écoute jamais quand elle raconte ce genre de chose, je dirais que tu es une personne plutôt sympathique et drôle, d'une curiosité maladive et qui viens pratiquement tous les dimanches au cimetière pour déposer une fleur. D'ailleurs aujourd'hui, tu n'en as pas amené. Continua-t-il le sourire aux lèvres.
-Tu m'as fait suivre ou quoi ? Fis-je soupçonneuse.
-Non. Se contenta-t-il de répondre.
-C'est vrai que Karin t'as raconté tout ça sur moi ? Soufflais-je.
-Non, elle a raconté ça à tout le monde. Rajouta-t-il une couche. Mais tu ne devrais pas faire trop attention, elle a la langue trop bien pendue.
-Ca j'avais remarqué... Dis-je en me demandant pourquoi il sortait avec elle, vu tout ce qu'il me racontait. Et pourquoi, il me le racontait... ?

Pour une fin heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant