Chapitre Premier (2/3)

2.7K 250 23
                                    

Et Blow attendit, accoudé au chambranle en métal, me faisant par-là savoir que si je voulais continuer mon occupation – avec Hoover et ses talents –, il resterait ici. Mais il en avait vu d'autres, avec Sting qui baisait tout le temps et partout, ce n'était pas voir son boss s'envoyer en l'air qui allait le traumatiser.

— Chou... Dis-lui de partir, susurra Hoover d'une voix de petite fille, avant de descendre pour prendre bruyamment mes couilles en bouche.

Ah ! Là ! Je me tendis. J'avais senti un petit quelque chose, un mini frisson remonter dans mon dos, le long de la colonne. Puis, comme elle était arrivée, l'étincelle repartit aussi vite. Et je fus de nouveau... vide.

Pas déçu, mais plutôt blasé, je me penchai et attrapai entre deux doigts la mâchoire qui m'ennuyait. Tenue comme ça, Hoover ressemblait à un poisson. Une grimace douloureuse déforma ses traits. Approchant mon visage aussi près que possible du sien, nos nez se touchant presque, j'éclairai sa lanterne d'une voix inquiétante.

— Tu n'as pas à me donner d'ordre, brebis. N'oublie pas ta place.

Malgré les yeux qu'elle baissa en signe d'excuse ou de soumission, les muscles de ses joues, que je sentais contractés sous mes doigts, indiquaient clairement que, si je la lâchais, elle aurait un sourire insolent. Et cela me donna l'envie d'octroyer une bonne correction à cette sale merdeuse.

Mais ce n'était pas le moment. Au lieu de cela, je la lâchai d'un geste sec pour lui faire passer l'envie de sourire, et je dis :

— Arrête de m'appeler comme ça.

— Mais chou... gémit-elle en fronçant ses sourcils d'incompréhension, toujours à genoux devant mes cuisses écartées.

Il y a vraiment des hommes qui acceptent de se faire appeler « chou » sans réagir ? Comment pouvait-on se faire appeler « chou » avec une paire de couilles ? C'est non négociable, merde.

Elle leva la main, comme pour s'apprêter à me caresser la joue – ou une merde du genre – et j'attrapai son poignet au vol, interrompant son geste avant qu'elle ne me touche. Mon regard se fit dur et je la sentis frissonner.

— Si je t'entends encore une fois dire cette connerie, je te coupe la langue, c'est assez clair, dit comme ça ? demandai-je entre mes dents serrées. (La voyant acquiescer, je plissai les yeux. Elle savait pertinemment que ce n'était pas une menace en l'air.) Et maintenant, dégage.

Blow, toujours sur le seuil, observait la scène avec une pointe d'intérêt dans les yeux. Il s'amusait, c'était flagrant.

Pinçant les lèvres de honte, Hoover posa les mains sur mes genoux pour se relever, mais celles-ci s'attardèrent sur moi un peu trop à mon goût. Et quand elle passa le bout des doigts sur l'intérieur de mes cuisses, alors qu'elle devrait déjà être loin, je lui jetai un regard qui aurait suffi à faire fondre une montagne.

Rapide comme l'éclair, ma main se leva et mes doigts s'enroulèrent autour de son cou fin. Elle hoqueta et écarquilla les yeux.

Je me retins de secouer la tête d'exaspération. Je ne serre même pas, arrête ton cinoche. Je voulais juste son attention. Et maintenant que je l'avais, je répétai, pour la dernière fois :

— Quand je te dis de dégager le plancher, c'est dans la seconde. Pas deux minutes après. Parce que c'est trop tard. (D'un doigt, je caressai le pouls qui battait rapidement sous sa peau.) Tu comprends ?

— Oui, ch... Phoenix, se reprit-elle in extremis en ouvrant plus grand encore les yeux.

Un froid terrible envahit mon corps, et je sentis mon visage se fermer plus qu'il ne l'était déjà.

The Devil's Tears MC - Nix (sous contrat d'édition)Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα