Chapitre 1:

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Ma voix s'était faite plus froide qu'à l'accoutumée. Devant leurs regards, je n'avais pas faillis une seule fois, j'étais rester fidèle à moi même, le regard brûlant.

- Je vous remercie mesdames, mais je ne rentrerais plus dans vos jeux, c'est terminé. La petite Mirai que vous connaissiez, toute faible et fébrile, n'existe plus. Sur ce, j'espère ne plus vous croiser. Même s'il est vain de penser ce genre de choses, je vous reverrais je le sens... Après tout, vous me l'aviez bien dit. Personne ne peux rester ou aimer une paria telle que moi, n'est ce pas ?

J'avais essayer de parler avec gaîté, seulement ma voix s'était brisée en quelques sanglots que j'étouffais avec peine. De toute ma vie, n'aurais-je vraiment personne sur qui me reposer ? N'aurais-je pas quelqu'un sur qui pleurer quand je ne pourrais plus rien supporter ? Pourquoi cela n'arrive qu'aux personnes qui ne font qu'espérer...

- Tu n'es ni humaine ni l'une des nôtres... Tu t'attendais à quoi ? Personne ne voudra de toi, jamais ! Tu es maudite, hurla l'une des servantes avec haine.

Alors que Nora s'apprêtait à me frapper, je vis Auda la retenir fermement par le bras, le regard lourd de sens. Des larmes commençaient déjà  à couler le long de mes joues, mais je ne ressentais plus rien. Je pleurais et pourtant je ne ressentais aucune fissure dans mon cœur, ni la moindre tristesse. J'étais juste lasse de tout ça. Aucun sentiment ne rentrait en compte.

- Tout ce que je souhaite, c'est que la roue tourne et que vous compreniez enfin ce que c'est que d'avoir mal sans arrêt.

- Qu'est ce que quelqu'un comme toi pourrait comprendre ce que ça fait ...

Sans répondre une seule fois, j'entrepris de prendre mes poignards afin de les dissimuler dans mes bottes. Par la même occasion, je pris mon arc comme s'il s'agissait de quelque chose de précieux. Finalement, j'avais réussi à quitter les lieux sans la moindre encombre. Par chance, aucune d'elles ne m'avaient suivie. Je n'avais pas la moindre envie de me battre. À partir de là, plus rien ne pouvait me dévier de ma trajectoire. À ce moment là, c'était comme si mon cœur était guidé par une sorte de lumière, ou alors c'était juste de la stupidité de ma part.. Après tout, je n'avais pas le droit à ce bonheur, je me voilais la face, personne ne m'attendait. Cependant, s'il y avait une seule chose qui était vrai, mon monde ne se fanerait jamais. En arrivant sur le lieu de la cérémonie, je m'étais souvenue de tous ces regards braqués sur moi et de mon envie meurtrière de décocher une flèche pour chacun d'eux, mais c'était vain et inutile. Le corps tremblant de haine, je continuais ma marche, essayant de jouer l'indifférence, mes sentiments négatifs se lisaient clairement sur les traits de mon visage. S'il me fallait vivre dans un monde entourée de personnes inhumaines, je me devais de tenir bon et de continuer à rester moi-même jusqu'au bout de toutes choses.

***

Après quelques pas seulement , je me retrouvais directement dans une forêt emplie de cerisiers en fleurs. Ils étaient tous magnifiques, leur beauté éphémère n'avait pas lieu d'être en ce bas monde, et pourtant, ils résistaient eux aussi. 

pas le moindre pétale n'était tombé au sol. Néanmoins, je devais avoué que je ne m'étais pas attendue à une telle beauté, mais ici tout n'était qu'illusions et mensonges. Il n'y avait pas la moindre chaleur, si ce n'était qu'il n'y en avait déjà plus en moi.

***

Il y avait des centaines d'invités tout au plus, ils parlaient entres eux et rigolaient faussement. L'idée que je m'étais faite du mariage était très loin de cette réalité, cependant j'avais eu le mérite de garder la tête haute. La moitié d'entre eux me regardait de travers, sans même prendre la peine de dissimuler leurs insultes qui ne m'atteignaient déjà plus. Je n'étais déjà plus avec eux de toutes manières, mon esprit avait déjà quitté cette endroit morbide. Après m'être frayée difficilement un chemin entres les invités, et une fois face à celui que je devais épouser, tous s'étaient tus en me voyant face à lui, les poings serrés. Ils étaient frustrés de me voir avec un arc à la main. Après tout, quel genre de fille apporterait une arme à son mariage ? Même si leurs réactions me faisaient toujours un peu mal, je devais accepter et continuer d'avancer aussi bien au sens figuré qu'au sens propre. Face à moi se trouvait un elfe qui, ma foi, était séduisant. Il m'attendait de pied ferme alors que je restais à une distance convenable. J'étais sur mes gardes, prête à me battre s'il le fallait, mais le silence s'installa froidement entres nous et les convives. Le regard rieur de l'elfe s'effaça plus que de raison et l'atmosphère commença à peser lourdement, créant ainsi assez de malaise pour qui que ce soit. Une vive douleur à la tête me survint, aussi forte qu'une vague me percutant de pleins fouet. Depuis quelques temps, aussi fou que cela puisse paraître, j'avais l'étrange impression que quelque chose, ou plutôt quelqu'un, veillait sur moi.


Mon démon Where stories live. Discover now