Chapitre 21 : Forme orginelle

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Je peux sentir à quelques mètres la présence de Bertrand. Je vois aussi de ma vision écrasée la large cloison d'acier, le toit d'enceinte de cette structure mystérieuse. J'étais trop proche maintenant pour renoncer si facilement, j'essaye alors l'impossible, comme toutes les autres fois. Je m'étale de tout mon long, je m'étire encore et encore, le plus possible. Je ne savais pas où j'allais m'arrêter, à cause du manque de matière à étaler, mais je continu encore.
« Regarde derrière nous, me fait signe Blob. »

Je tourne mon globe oculaire, et je constate alors que l'impossible ne devra plus être de mon vocabulaire désormais. Je vois la terre disparaître, tomber sur moi pour ne plus exister, ou plutôt pour faire parti de moi. Je m'imagine déjà la taille et le poids que j'aurais. Arrive alors le moment où la terre disparu entièrement au dessus de moi, les rayons d'un soleil de midi me frappe et m'active.
« C'est fantastique, je déclare sans émotion. »

Je me redresse lentement. La distance que j'ai parcouru est de quelques mètres seulement, mais j'ai absorbé la quas totalité de la terre dans la cuve. Ce gouffre si profond fait maintenant un peu plus de ma taille, mes pieds raclement les bords trop fin du trou. Je dois maintenant faire des tonnes, et sous cette masse immense, l'épaisse protection d'acier n'arrive plus à soutenir. Mon pied gauche s'enfonce alors dans le complexe. Je n'arrive pas à croire que ce fut si facile de percer cette prison.
« Continue à penser que tu peux, car tu le peux, m'encourage Blob dans ma tête. »

Je mets mes mains en avant, et je recrache des mètres cube de terre par dessus le gouffre. Je rétrécie, tandis qu'un immense monticule de terre bouche l'entrée de cette carrière supposée abandonné. Je reprends alors une taille normale, une taille suffisamment imposante pour en imposer, et aussi pour pouvoir m'engouffrer dans l'énorme trou fait par mon pied. J'ai crée un énorme cratère ovale, détruisant des dizaines d'étages cachés. Je m'engouffre dans un couloir qui est rapidement envahit par les soldats. Mon infraction ici n'a pas été silencieuse, mais même si elle l'était, je n'ai qu'un objectif en tête : retrouver Bertrand. Ni une ni deux, je balance de mes mains, telles des armes, de la terre qui envahit les hommes armées. Ils n'ont pas pu commencer à tirer leurs balles spéciales, ils sont ensevelis sous des tonnes de terre. S'il y a des morts, tant pis, les "Choses" comme moi ne ressentent pas des sentiments...
Je fouille méthodiquement les salles en dessous. Je prends ma forme humaine pour me glisser plus facilement avec mes faux semblables, avec leurs blouses blanches et leurs badges. Ce n'est que trop facilement que je me cache des patrouilles, dans les pièces assombries par les pannes de courants, juste éclairées par des lumières tamisées. Mais mes recherches sont infructueuses pour le moment. Soudain, j'entends des ordres vernir des couloirs principaux :
« Tout le personnel est priée de sortir immédiatement, nous sommes en code noir ! »

Il me faut faire vite. Je me perds dans des dédales de couloirs et d'escalier. Mais au bout d'un moment, je franchis la bonne porte. Le signal de Bertrand est ici...
J'arrive dans une salle spéciale. Des dizaines de tube remplie d'un liquide brun/rouge emprisonnent des formes de vies informes. Elles sont liquide aussi, comparable au lampe de lave. En me voyant, ou en me sentant, elles s'approchent du tube. Je m'approche aussi.
« Ce sont des symbiotes aussi, m'annonce Blob, qui ont eu moins de chance que nous.
- Ils sont mort ?
- Pas encore, mais ils ne pourront pas vivre sans enveloppe. »

En parcourant les tubes alignées, je tombe sur celui de Bertrand. Il est comme les autres, il n'est plus comme celui qu'il était. Lui aussi vient contre la paroi, dans l'espoir d'être libéré. Mais à quoi bon le libérer s'il n'a plus de corps.
« Bertrand est donc mort, je réalise enfin sans tristesse. Je suis venu ici pour... »

Je regarde autour de moi. Je ne peux pas dire que je suis venu pour rien. Je suis venu pour sauver Bertrand, et je sauverai 15 de mes semblables. Une idée me vient alors en tête.
« Je vois ce que tu veux faire, tu peux, mais cela t'affaiblira grandement, m'annonce froidement Blob. »

La rencontre [terminé]Where stories live. Discover now