Chapitre 3 : L'astéroïde

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Je suis bloqué à Kientzville, village inconnu dans un pays inconnu. Mais maintenant, j'ai moins de regards sur moi. Je cherche une carte, une indication, n'importe quoi ! Je trouve enfin une carte du village dans une pancarte, placardé à un arrêt de bus. Cela ne me donne pas d'indication, seulement les direction des grandes villes adjacentes : au sud, Scherwiller, et au nord, Danbach-la-ville. Je ne reconnais aucune de ces villes. Je marche toute la journée, Je n'ai que cela à faire. J'évite comme je peux la foule, nombreuse ce matin, à pied ou en voiture. Heureusement, je n'ai pas rencontrer la police. Au bout d'un moment, je trouve quelque chose d'utile dans une poubelle, près d'une épicerie : un journal. Il s'appelait "L'Alsace". Là non plus, rien, aucun souvenir. J'ai l'impression que ces derniers sont restés avec mon corps dans la mort. Je lis, les pages "Mondes", "France", "Économie", "Région"... J'en déduis en le lisant où je suis, je suppose. J'habite en France, dans une région qui s'appelle Alsace. Ca m'avance à rien, mais je suis fixé, et c'est un bon début tout de même. Mais au bout d'un moment, je tombe sur un article interessant :
« Coupure de courant, encore une dizaine de foyers concernés. Hier, EDF affirme que la situation arrive peu à peu à la normale, après la grosse panne électrique faite la veille par la chute de l'astéroïde. Il reste cependant une vingtaine de foyers à relier, surtout au niveau de Huetten et de Neubois. La circulation a tout de même été rétabli sur les routes coupées, et le calme reviendra d'ici deux à trois jours. »

Une comète s'est écrasé près d'ici. Coïncidence ? J'ai sans doute perdu le contrôle de ma voiture sur une route en mauvaise état. Il faudra que je retourne au lieu de l'accident. Je serais une sorte de criminel qui reviendrai sur les lieux de son crime. Je continue à lire, je cherche, mais rien d'autre. Le journal n'avait pas eut le temps de parler d'un quelconques accidents. Je jète alors le journal qui commence à me coller aux mains, ces dernières ne supportant pas d'être enfermé dans un morceau de cuir.
Le temps passe, mais je suis toujours coincé au village. Si mon prochain objectif est le lieu de l'accident, je ne sais plus où il s'est produit. J'ai fuis dans la nuit noire, sans me retourner, je n'ai pas vu le chemin emprunté, j'avais d'autre soucie en tête. Mais pour une fois, la chance me sourit. Dans l'après-midi, je croise un camion remontant la route principale, avec à son bord une voiture rouge accidentée. Je la reconnais alors, c'est la voiture où je me suis réveillé. Je regarde les différents autocollants sur le flanc. C'est apparement une casse auto basé à Selestat. Je ne connais pas cette ville, je ne sais plus grand chose. Je me mets en tête de retrouver cette ville. Dans un tabac-presse, j'arrive avec adresse à voler une véritable carte des environs. Je retrouve alors la ville en question, à quelques kilomètres de là. J'irai pendant la nuit, une longue marche m'attend, vers la vérité. Je jète la carte qui se déchire sous mes doigts englués, et j'erre le reste du temps dans le village, en restant le plus discret possible. Je n'ai toujours pas faim, ni soif encore, je ne ressens pas la fatigue, normal pour un ectoplasme, chose qui m'arrange toutefois...
La nuit tombe enfin. Les routes sont toutefois plus surveillées qu'à l'ordinaire, la police rode plus que de raison j'ai l'impression. Que cherche-t'il ? Emploie-t'il tant de moyen pour une simple hallucination de paysan dans la nuit, où y a-t'il autre chose là-dessous ? Je ne réfléchis pas trop, juste à mon prochain objectif, la casse dans la ville de Selestat. Je suis alors une ligne imaginaire, dans la direction supposée de la casse auto. Je m'imagine des odeurs de terre et de l'humidité ambiant, car je n'ai toujours pas retrouvé l'odorat, le goût, ou le touché. Au bout d'un moment à glisser, ou marcher, je vois que mes vêtements fondent, se décomposent, se font absorber par mon corps pour se transformer alors en cette même matière visqueuse que compose mon corps. Que vais-je faire si je dois trouver des vêtements tous les jours, en plus qu'il me faut du temps pour les mettre ? Et puis, je fais quoi des choses que j'absorbe ? Je préfère ne pas y penser. Je glisse, telle un gros mollusque vert, cela à ses avantages, mais pas ici. J'erre sans but réel, juste trouver qui je suis, et pourquoi je suis mort. Le seul lien avec ma vue passée se trouvent droit devant moi.
Vers la fin de la nuit, j'arrive dans une zone industrielle, et un grand panneau qui m'annonce la ville de Selestat. Je cherche les panneaux m'indiquant la casse auto, tandis que je fuis sur le bas-côté les voitures nocturnes, et mes chasseurs qui continuent de me traquer. Je ne sais pas s'ils viennent m'aider ou me capturer, mais je ne préfère pas tenter le diable. Au bout d'un moment, j'arrive enfin dans cette casse, au levée du soleil. Je n'ai juste eu le temps de me planquer dans un baril, avant de me faire repérer par deux personnes qui dans ma direction.

La rencontre [terminé]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon