Chapitre 32

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Chapitre 32 : « Lorsque notre cœur est menacé, nous réagissons de deux façons. Ou nous fuyons ou nous nous battons. »

- Je suis content que tu sois ici, dit-il.
- Moi aussi.
- Il faut qu'on ait une petite discussion, c'est pas franchement agréable, loin de là, mais avec les autres on s'est posé la question...
- Dis-moi.
- Il y a pas mal d'affaires qu'on avait achetés, tu sais, pour le bébé, et même tes vêtements de grossesse et tout ça...
- Ouais, il faut s'en débarrasser,
dit-elle le plus calmement possible.
- Oui... Et on se demandait si tu voulais qu'on s'en occupe ou...
- Non, du tout. Je peux le faire, ce n'est rien. Enfin, vu tout ce qu'il y a, j'aurai besoin d'un peu d'aide, certainement, mais non, ils n'ont pas à le faire, ce n'est pas leur affaire, on peut s'en occuper Tom. On n'est pas handicapés, on a des mains, des bras, donc on peut le faire.

Tom s'étonne du calme de Khiara, il ne s'attendait pas à ce genre de réaction, il pensait qu'elle serait plus à être émue, dire qu'elle le ferait, mais qu'elle aurait besoin de son soutien, et non pas qu'il soit là seulement pour que ça aille plus vite. Elle semble bien le vivre. Il se contente de hocher la tête, et s'allonge dans le lit, aux côtés de Khiara.

12 août 2010.

Tom se réveille, il fait attention de ne pas faire trop de bruit afin de laisser Khiara dormir plus longtemps. Il va jusqu'à la cuisine, afin de prendre son petit déjeuner. Tout le monde y est déjà.

- Tu as parlé à Khiara ?, questionne Bill.
- Oui, et justement, ça m'a bien surpris.
- Raconte
, dit Gustav.
- Elle a dit qu'elle s'en occuperait, mais pas parce qu'elle veut le faire, simplement parce qu'elle n'a pas envie de vous faire faire quelque chose qui ne vous regarde pas, et qu'on peut s'en occuper seuls sans être assisté. Elle a dit ça avec un tel calme.
- C'est peut-être sa manière de gérer la situation, chacun réagit à sa manière, si elle le vit bien, c'est tant mieux !,
répond Georg.
- De toute façon, au tout début elle n'en voulait pas de cet enfant, alors peut-être qu'elle se dit que c'est simplement un signe, qu'elle a encore le temps pour avoir un autre enfant, ajoute Elaneha.

Tom ne dit rien, il ne comprend pas. C'est si récent, elle ne peut pas déjà être remise et faire comme s'il ne s'est rien passé. Georg le prend à part, il veut tenter de lui expliquer que si Khiara agit comme ça, c'est sans doute pour aller de l'avant, qu'il ne faut pas lui en vouloir, encore moins la juger, qu'elle est bien consciente de ce qu'il s'est passé, seulement qu'elle ne veut pas se morfondre, et que c'est bien d'agir ainsi, de continuer à vivre normalement, dans la bonne humeur. Ce n'est que l'opinion de Georg, évidemment, et rien ne prouve qu'il ait raison...

Lorsque le guitariste et le bassiste reviennent dans la cuisine, ils voient Khiara attablée, prenant son petit déjeuner à son tour. Tom guette une réaction de sa part, mais non, rien. Le jeune homme, contrairement aux autres, ne trouve pas cela normal, et il est énervé que personne ne soit de son avis.

- On fait quoi aujourd'hui ?, questionne Elaneha.
- Tom et moi allons débarrasser les affaires, elles n'ont plus rien à faire ici, serviront ailleurs, il ne faut pas trainer, lâche Khiara.

Tom soupire, « il ne faut pas trainer », comme si c'est une corvée, certes ce n'est pas quelque chose de facile, mais tout de même. Il pense qu'elle veut se débarrasser au plus vite de tout souvenir.

- On n'est pas obligés de le faire aujourd'hui, ça presse pas, t'as été enfermée à l'hôpital, il fait beau, pourquoi on irait pas simplement tous passer l'après-midi dehors ? Pas forcément loin, mais juste histoire de profiter du temps, de décompresser, propose le tressé.
- Si tu veux, cède Khiara.

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