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Alia Sawyer.

Je me réveille. Nous sommes le huit novembre. C'est horrible de compter les jours comme ça, se dire que ça fait tellement longtemps que je n'ai pas dormi avec un vrai toit qui ne menace pas de s'écrouler sur moi depuis exactement onze mois. Remarquez, je préfère être ici que là-bas.
Je me redresse et soupire en regardant le soleil qui brille étonnement pour un mois de novembre. Je me lève et m'approche du trou béant dans le mur, apercevant toute la ville à mes pieds. Je souris et inspire un grand coup. Tout ce que je sens, c'est la pollution. Tout est pollué ici : l'air, les esprits. Tout.

- Alia ?

Je sursaute et me tourne vers Owen. Il est en quelque sorte le chef de ce qu'on appelle « la Résistance ». Un regroupement de toutes les personnes qui s'opposent à la tyrannie, en majorité des femmes, mais aussi quelques hommes exceptionnels.
Owen est comme un père pour moi. Disons qu'il m'a sauvé de la vie que mon propre père m'a imposé. Et je ne le remercierai jamais assez pour ça.

- Oui ? dis-je.
- C'est ton tour d'aller faire les courses. Ça te va d'y aller avec Ethan et Chloé ?
- Pas de souci!

« Faire les courses » signifie en fait voler. On n'a pas d'argent donc pas de quoi payer à manger. On doit voler tout ce dont on a besoin : nourriture, eau, vêtements, produits de toilettes. Tout.
Je mets ma grosse veste à capuche et vais rejoindre Ethan et Chloé dehors. Je les salue et nous partons vers la ville. L'avantage est que les rares personnes qu'on croise dans les magasins sont des esclaves qui ne nous dénonceront pas. La mauvaise est que maintenant, il y a des flics partout.

Je passe la porte du supermarché et nous prenons un caddie que nous commençons à remplir. Quelques vigiles semblent nous surveiller. Ethan attrape donc mes cheveux doucement afin de leur faire croire que je suis une esclave.

- Fais ce que je te dis, où je te jure que tu vas morfler quand on sera rentrés! dit-il durement.

Je hoche la tête en prenant un air soumis avant de voir les vigiles s'éloigner. Je souris à Ethan et lui donne un coup sur l'épaule.

- Tu es bon acteur dis-moi!
- J'ai pris des cours de théâtre, comme quoi ça sert, ricana-t-il.

Je hoche la tête et nous terminons de remplir notre caddie avant de partir vers la sortie. Maintenant que nous ne sommes plus surveillés, nous avons le temps de nous enfuir. Nous retrouvons le campement et rangeons la nourriture à l'abri avant de vaquer à nos occupations.

En ce qui me concerne, j'attends la nuit pour sortir. C'est là qu'on croise le moins de monde. La ville est différente la nuit. Je m'amuse à imaginer que tout ça n'existe pas, que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller chez moi, avec mes parents. Mais non, chaque matin je me réveille ici, mon corps gelé par le froid mordant de l'hiver.
Lorsque la nuit tombe, j'enfile mon manteau et mon écharpe avant d'aller en ville. Je marche dans les rues, regardant les vêtements en vitrine des magasins, rêvant de les avoir. Je soupire avant d'entendre une voiture. Je me cache dans une ruelle et vois un véhicule de police passer quelques secondes après. J'ai eu chaud.
Un autre bruit attire soudain mon attention. Un cri. Je fronce les sourcils et sors de ma cachette avant de marcher en direction du boucan. Au loin, j'aperçois une fille qui se débat violemment alors qu'un homme la retient difficilement contre un mur. Mon cœur s'emballe. Je sais bien trop ce qu'elle peut ressentir pour le laisser faire.
Je regarde partout autour de moi et aperçois une barre de fer près d'une poubelle. Je l'attrape et m'approche du couple qui ne m'a pas vu. Je ne sais pas trop ce que je vais faire, mais je dois agir. Je ne peux pas laisser faire ça.

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Heeeeey! J'espère que ce premier chapitre vous plait 😘 je tiens à préciser que les cinq premiers chapitres se passent en même temps mais d'un point de vue différent à chaque fois 🙈

Lonely Together • od [TERMINÉE] Where stories live. Discover now