「 Après deux ans d'hospitalisation, Charlie obtient enfin l'autorisation de rentrer chez elle.
Si, au premiers abords, cette nouvelle l'enchantait, elle se rend rapidement compte qu'elle se retrouve maintenant plus seule que jamais.
Sans personne su...
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Mon doigt trace avec plus ou moins de précisions plusieurs formes sur la vitre du bus. Ce matin, la ville est cachée par un épais brouillard, et les vitres sont toutes embuées. Telle l'enfant immature que je suis, je m'amuse à dessiner sur celles-ci.
C'est seule que je fais mon trajet, ce matin. Dave vient en voiture, pour profiter au maximum de Johanna. Elle repart vendredi soir et il ne sait pas s'il va la revoir. « Tu comprends, Charlie, n'est-ce pas ? » m'avait-il dit avant que je m'en aille, le jour de son anniversaire. J'avais évidemment répondu qu'il faisait ce qu'il voulait, que je n'en avais rien à faire de toute façon. Ce serait égoïste de lui demander de ne pas me laisser passer au second plan, cette semaine, et il est tellement gentil, il ne mérite pas ça.
D'ailleurs, je ne lui ai pas reparlé depuis samedi. Nous n'avons même pas communiqué par messages, appel ou même Face Time depuis que je suis partie de son anniversaire. Il doit sans doute profiter de Johanna. Par ailleurs, cette dernière ignore toujours le fait que Dave et moi sortons ensemble. Pas que ce soit important, au contraire, je pense que c'est un détail insignifiant, mais je le précise simplement pour dire que Dave ne m'a pas contredis quand j'ai annoncé dans le blanc des yeux à son ex-petite amie que lui et moi n'étions que de simples meilleurs amis. C'est peut-être vrai, en soi, peut-être qu'il voit réellement notre relation comme ça.
Je suis surprise par le froid en sortant du bus pour aller au lycée, ce matin. Étonnamment, la température à l'intérieur de celui-ci était plutôt agréable, alors je suis assez étonnée par la différence thermique. Je frotte mes mains contre mes bras pour atténuer la désagréable sensation.
C'est avec une sensation de soulagement que je pénètre dans le lycée. Je me surprend même à prier pour la fabuleuse personne qui a installé des chauffages dans le bâtiment, bien qu'en général ceux-ci chauffent trop. Car oui, même en pleine hiver, nous avons trop chaud dans certaines salles, au point de transpirer.
Mon regard se balade sur les différents groupes d'amis présents dans le hall. Rester seule ne fait aucunement parti de mes plans, alors il vaudrait mieux que je trouve quelqu'un à qui parler.
Quand mon regard croise celui de Simon, un sourire rempli de malice se dessine sur mes lèvres. C'est exactement la personne qu'il me faut, et peu importe avec qui il parle actuellement. Je m'approche de lui en lui adressant un grand signe de main. Il plisse les yeux pour me détailler plus attentivement et un petit rire s'échappe de mes lèvres.
« Dites moi que je rêve, mademoiselle Bressard me ferait-elle l'honneur de sa présence ? dit-il en faisant mine d'être étonné.
- En personne, plaisanté-je.
Il lève les yeux au ciel, avec cependant un air rieur sur le visage. Je souris à cette vision.
- Dave n'est pas là ? demande-t-il ensuite, un peu plus sceptique.
