「Chapitre 10」

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   「 Cher journal,

Elena m'a avoué avoir des sentiments pour Maxime. Ils se sont rencontrés alors que je les avais tous les deux inviter à aller voir un film, et depuis, ils se parlent très régulièrement. Je ne sais pas si je dois être heureuse pour elle ou non.

Si j'apprécie autant Maxime, c'est car c'est mon ami, non pas un "pote" d'Elena avec qui je traine parce que je suis la meilleure amie de celle-ci. Alors qu'elle se l'approprie également ne me rend pas heureuse du tout.

Je ne sais pas si les sentiments d'Elena sont partagés. C'est égoïste, mais je ne l'espère pas. Non seulement ma meilleure amie risque de m'oublier, comme à chaque fois qu'elle sort avec quelqu'un, mais Maxime aussi. Et si même lui m'abandonne, je serais officiellement seule.

Charlie, 14/11/2013

Je serre mon ancien journal intime contre moi, soulagée. Sentir l'odeur de ses pages m'apaise à un point inimaginable. Alors que je me laissais emporter dans des vagues de souvenirs, j'entend la porte d'entrée s'ouvrir. Je sursaute, surprise, et me lève pour aller accueillir le visiteur.

Je soupire lorsque je constate qu'il s'agit seulement de ma mère. Elle semble fatiguée, et ses cernes le témoignent. Elle ne semble pas m'avoir vu.

« Bonjour, la salué-je pour attirer son attention.

Elle remarque ma présence, étonnée. Elle s'empresse de replacer quelques mèches de ses cheveux et de munir son visage de son plus faux sourire.

- Salut ma puce, essaie-t-elle de dire gaiement.

J'esquisse également un sourire, mais il doit être aussi crédible que le sien.

- Tout va bien ? lui demandé-je en tâchant de camoufler mon inquiétude.

J'ai sans doute dû échouer, car ma mère la détecte.

- Evidemment, et toi ma chérie ? m'interroge-t-elle d'une voix qui se veut rassurante.

Je déglutis longuement.

- Maman, je suis grande, lui rappelé-je. Tu as le droit de me parler de ce qui te tracasse.

Elle prend sa respiration et plante ses yeux dans les miens.

- Tu es jeune, Charlie. Ne te préoccupe pas de moi, je vais très bien.

- Maman, la supplié-je.

- Je t'ai dit que ça allait, m'arrête-t-elle. N'insiste pas, je suis seulement fatiguée. »

Je fais mine d'être convaincue, bien qu'en réalité je ne le sois pas. Je sais que ma mère ne m'en parlera pas, du moins pas maintenant, alors il m'est inutile d'insister.

Je décide de la laisser seule et retourne dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit et saisis mon téléphone. Je mets en route ma playlist et rédige un message à l'intention d'Elena.

Je pose ensuite mon téléphone sur ma table de chevet et me retourne de l'autre côté de mon lit. Je laisse mon esprit divaguer sur divers sujets, plus ou moins importants, comme ma lessive et mon trouble du comportement alimentaire.

Des petits coups retentissent contre la porte de ma chambre et je suis tirée de mes pensées. Je coupe la musique et autorise la personne derrière la porte à entrer. Rose apparaît dans l'entrebâillement.

BREATHWhere stories live. Discover now