Chapitre 18

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Lexa

Je vais la voir.

Elle était là. Putain, après ces deux années, après cette nuit sur ma putain de moto à rouler à travers la pluie, merde elle était là... ! Elle n'avait pas changé si ce n'est ses cheveux qui étaient plus court... Je n'en pouvais plus, moi qui suis si fière d'ordinaire, si forte, le choc était tel que je n'ai pas pu retenir mes larmes... Elle ne m'avait pas encore vue, avait le dos tourné. C'était trop, je devais lui dire, elle devait savoir. J'hurlais « CLARKE ! ». Elle sursauta, se retourna et parue choquée. Je me suis approchée pour n'être plus qu'à quelques mètres d'elle. « Qu'est-ce que tu fous là ?! ». Son regard... Je ne l'avais jamais vue comme ça. Même le soir où elle est partie il n'était pas si... Haineux. « Clarke, j'ai essayé de t'oublier, j'ai tout fait pour t'effacer, te remplacer... Costia, Luna ou même Raven ! Aucune des trois ne t'as chassé de mon esprit, aucune ! Et à force de penser à toi je me suis rendue compte que putain, je te connais par coeur… ! Là par exemple tu me crois pas parce que tu penses que personne ne sait qui tu es, que personne n'est capable de faire tomber ton masque, alors écoutes. T'as eu une enfance minable, tes parents te laissait te de débrouiller. Finalement ton père est mort et ta mère s'est remariée en Australie. Au collège, jusqu'en troisième t'étais rejetée, on t'insultait, on ne voulait pas de toi parce que t'étais différente. Tu n'avais qu’Octavia... Puis finalement tu t'es construit une identité, un faux-toi, une carapace, et avec le temps t'as accepté de t'ouvrir à moi... Mais seulement moi. A 15 ans, ton entrée au lycée tes parents ont décidés que tu pouvais te débrouiller, que t'étais assez grande et t'ont foutu dans un appartement près de ton bahut. Tu y vivais seule et tu n’aimais pas ça parce que ton voisin de gauche c'était un gros con de pervers. Tu crevais de peur la nuit et tu restais des heures au téléphone avec ta Octavia, tu dormais dans l'internat du lycée la journée même si tu n’avais pas le droit... Tu devais tout payé avec ton argent. Ton alcool préféré c'est la vodka, ta chanteuse préférée Rihanna, ta couleur préférée c'est le bleu, tu n’as jamais aimé les cours, la nuit quand tu vas te coucher, tu es d'abord couchée sur le dos pour penser et réfléchir (sans ne jamais me dire à quoi tu penses d'ailleurs) avant de te tourner vers la droite puis la gauche et t'endormir. Tu ne pars pas de chez toi le matin tant que tu n'as pas pris ton croissant au chocolat, les séries que tu adores sont The100, The Walking Dead et Game of thrones, etc, ta marque de cigarette est la même que la mienne, Winston, tu écris lorsque ça ne va pas. Et à présent tu méprise les autres pour qu'on ne te méprise plus toi. Ses yeux se sont remplis de larmes. « Qu'est-ce qu'il se passe chérie ? Qui c'est elle ? ». Il était sérieux le gars, à l'appeler « chérie ? ». En plus, Clarke déteste qu'on l'appel comme ça, elle ne supporte pas, je ne comprenais pas… Quoi que, ce grand mec brun me faisait un peu penser à Finn. Finalement j'avais compris la raison de son départ. Elle voulait tout recommencer, reconstruire une vie. Sans moi… ! « Je ne sais pas Bellamy. Je ne sais pas qui est cette femme. Viens ! » . Elle le prit par la main et l'entraîna je ne sais où. Je m'en foutais, j'étais morte… ! Ce geste m'a électrocuté putain, elle tenait la main de quelqu'un d'autre… ! Merde ! Avant c'était la mienne qu'elle serrait de toutes ses foutues forces ! C'était fini, elle m'avait remplacé pour de bon. Je n'avais plus rien à faire ici, Clarke avait refait sa vie et je n'en faisais pas partie. Ma tête était pleine à craqué. J'ai remis mon casque. J'ai démarré la moto. Je revivais notre première relation, je l'observais en me demandant si elle pourrait être la bonne... J'ai accéléré j'en étais sûre, c'était Mon Amour. Je partais loin de cette foutue station. Maintenant, j'ai 26 ans, et je viens de rayer 6 ans de ma vie. Quoi que, ma vie c'est elle. Alors je n'ai plus de vie…!

J'ai fait de la moto. Pour me vider, me changer les idées, oublier ce que j'avais entendue, ce que j'avais vue et qui me bouffait... Je pleurais, putain je chialais et les larmes s'écrasaient dans mon casque, je ne voyais plus rien, j'hurlais et le son résonnait dans ce putain de casque, comment accepter ça ?! Comment admettre le fait que j'ai perdue Clarke, mon âme-sœur, à cause d'une pulsion de sexe ?! Merde, elle est détruite, putain elle en est venue à partir loin de tout et à se trouver un homme pour m'effacer, virer le fait qu'elle était heureuse avec moi, parce que putain c'était le cas !... Je suis tombée. Le contrôle de ma moto m'a échappé, j'ai glissé. La route était déserte, et j'étais là… à terre, à coté de ma Yamaha noire. J'avais pas mal, non, je sentais rien, j'ai enlevé mon casque et j'ai crié, tellement fort que ma voix s'est brisée, j'ai hurlé « CLAAARKE !! » même si je savais bien qu'elle ne m'entendrait pas, que ça ne servirait à rien, et je suis restée là… En plein milieu de la route, à genoux à frapper le sol de toutes mes forces comme si ça allait changer les choses, comme si m'exploser la main contre le bitume me rendrait celle que j'aime… ! Je ne sais pas combien de temps je me suis restée dans cet état, tout ce que je sais c'est que j'ai fini par relever ma moto et partir jusqu'à l'hôtel dans lequel j'ai réservé deux nuits, même si c'était dans cette ville…, à quelques mètres de l'appartement de Clarke, même si pendant que je serai dans mon lit, elle sera à coté, à se faire du bien avec son tocard de mec, je voulais rester... Je sais pas du tout pourquoi, peut-être pour sentir sa présence quelques heures, c'est tout ce qu'il me fallait... Pour surmonter les épreuves il y'a toujours eu Clarke pour me maintenir debout. Elle a toujours été là pour moi... Cette fois, ma dure épreuve c'était elle, et j'étais seule. Arrivée à l'hôtel, je me suis effondrée sur le lit, je n'avais plus la force de rien faire, j'étais faible, tellement faible que je me dégoutais, j'aurais aimé me secouer, me foutre une claque en gueulant « Lexa, t'arrête tes conneries maintenant, c'est pas une femme qui va te mettre dans cet état putain ! ». Mais je ne pouvais pas... Parce que Clarke ce n'était pas qu'une femme comme les autres et je le savais très bien. Je me suis mise en sous-vêtement et j'ai constaté que mon genou était légèrement ouvert et bleu... Pourtant je n'avais rien sentie. Mes mains complètement en sang à cause des coups sur le sol n'étaient plus bonne à rien. J'étais abandonnée là, dans ce lit, réduite à l'état de rien. Je servais à rien. Tu vois Clarke, je sais ce que c'est d'être abandonnée, maintenant je sais ce que tu ressentais, maintenant je sais à quel point t'avais mal, maintenant je sais à quel point j'ai été un monstre de te laisser comme ça durant un an, la première fois… Mon IPhone ? Un appel ? J'ai pas le temps, foutez moi la... « Lexa, où tu es ? Tu es toujours en ville ? Dis-moi que tu n'es pas déjà partie, s'il te plaît... ». Mon cœur a lâché définitivement... C'était Clarke. « Je suis dans un hôtel. Qu'est-ce que tu… », « Lequel ? ». Elle ne me laissait pas finir mes phrases, comme si elle était pressée, comme si elle voulait quelque chose, je ne comprenais pas, putain qu'est-ce qu'elle voulait ?! « Celui qui est en face de ton appartement. Chambre 222 », « Lexa, ne t'en vas pas, pitié, ne t'en vas plus... ! », « C'est toi qui est partie Clarke… ». Clarke pleurait, putain je ne comprenais rien, pourquoi ?! « J'arrive, reste là, ne t'en vas pas... ». Elle raccrocha. Où est-ce qu'elle voulait que j'aille dans cet état ? J'étais à deux doigts de crever... Clarke putain, apprend moi à te comprendre...!

Waiting For The End - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant