Chapitre 6

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Après un rêve.

C'était la rupture la plus… Bizarre de ma vie ! Elle n'était pas étrange en elle-même, c'est ce que j'ai ressentie moi qui était pour le moins étrange. Vous savez, elle ne m'a par largué comme une sous-merde par SMS comme beaucoup le font aujourd'hui. Elle ne me l'a pas non plus fait savoir en se mettant célibataire sur Facebook sans me prévenir. Non, rien de tout cela. Pour Lexa, vous le savez, c'était bien trop normal. Je pense qu'au fond, elle voulait me heurter, elle voulait que ses mots aient un réel impact sur moi. Elle les a d'ailleurs choisies avec soin... Je ne sais pas combien de temps elle a réfléchis à ce qu'elle allait pouvoir me dire pour me faire mal. Et, je m'en fou un peu. Tout ce que je sais, c'est qu'elle m'a fait mal, qu'elle a atteint son but. Enfin, au début pas vraiment. Moi, je n'avais pas compris. Enfin si, je ne suis pas conne, j'avais capté que c'était terminé, mais, je n'avais pas encore réalisé le changement qui venait de s'opérer dans ma petite vie tranquille. Je crois, qu'à ce moment-là, quand je l'ai vue arrivé comme une fleur, un grand sourire aux lèvres vers moi, quand elle m'a prise dans ses bras, qu'elle m'a embrassé longuement, et qu'ensuite elle a osé me regarder dans le bleu de mes yeux pour me dire : "Nous en sommes au point de non-retour... " J'ai détesté quelqu'un, pour la première fois de toute ma vie. Je l'ai détesté elle, parce que sur le coup c'était une blague, oui, une vulgaire blague qu'elle me faisait. Mais, une blague qui explose en vous. Finalement, j'ai compris que ce n'en était pas une, lorsque j'ai vue qu'elle tenait une autre fille par la main. Devant mon air de paumé, elle s'est permit d'ajouter : "Voici Costia, elle n’est pas toi, tu n’aies pas elle alors ne t’en veux pas. Bonne journée Clarke." Après ces mots, elle est partie... Avec sa "Costia", sa nouvelle pouf. Cette costia que je ne connaissais pas, et qui a fait que Lexa m'ait jeté aux ordures. Oui, elle m'a balancé dans une benne crade et puante, et je m'y suis noyée... Vous savez, à présent, je regrette de ne pas avoir profité de ce dernier baisé qu'elle m'a donné. Je sais, oui, je sais qu'elle l'a fait uniquement pour me faire mal. Mais, je ne lui en veux pas pour ça... Peut-être plus tard. Oui, peut-être que je la détesterais encore, plus tard. Là, je n'en suis pas capable. A vrai dire, je ne suis pas capable de faire grand-chose. Vous devez me prendre pour une folle, à penser que le seul et unique but de Lexa était de me faire souffrir. C'est vrai, pourquoi aurait-elle voulue me faire du mal, à moi, qui était sa reine ? Je ne sais pas. Pas plus que vous. En fait, c'est ce que je me dis. Parce que j'ai longuement cherché, durant des nuits entières, allongé sur mon lit, à réfléchir comme une tarée. Je me suis posée cette question encore et encore jusqu'à trouver une réponse capable de me satisfaire, ne serait-ce qu'un peu. Une réponse qui m'apaiserait. Et honnêtement, je préfère me dire qu'elle a voulue me faire du mal, plutôt que de penser qu'elle ne l'a pas fait exprès… Ou peut-être qu’elle avait peur de tous ces sentiments qui débordaient… Je n’en sais rien. Cette femme qui à mes yeux est en tout points parfaite est vraiment conne. Et je ne veux pas voir Lexa comme une conne... Lexa doit rester parfaite. Elle doit rester la seule personne parfaite existante dans ce monde qui se dégénère de plus en plus. Quand je vous dis que je suis devenue une abrutie, vous me croyez maintenant ? Non, je ne suis pas amoureuse, pas le moins du monde. Être amoureux, ça n'existe pas, c'est une légende, une connerie qu'on raconte... ! Je ne suis pas amoureuse, je suis accrochée à une personne qui s'est échappée d'entre mes griffes. Je pense, que j'aurais dû la tuer quand elle m'appartenait encore. Au moins, elle m'aurait appartenu pour toujours, et ne serait jamais partie avec son Cassoulet. Enfin, sa Costia..., Bref, peu m'importe son nom. Ne prenez pas cet air effrayé, c'était une image, je ne l'aurais pas tué. Je ne lui aurais jamais fais de mal, à Lexa et puis, elle aurait eu l’avantage sur moi...

"Say something"

Il parait que beaucoup de couples ont une chanson à eux. C'est vraiment con ce principe... Je veux dire, comment ça peut rapprocher deux êtres, une chanson molle comme un chewgum? Cette pratique doit encore venir d'une de ces séries Américaines de romance, et de très mauvais goût, dont les acteurs font mouiller les adolescentes pré-pubères... C'est vrai quoi, moi, je n'avais jamais eu de "our song" dans un couple... Enfin, je pense que c'est normal lorsque l'on regarde les déchets avec lesquels je suis sortie avant de tomber sur Lexa... Oh, Lexa, elle était différente de tout ce que j'avais connue ! Je ne pense pas que ce soit le fait qu'elle ne possède pas de queue qui fait qu'elle soit si éloignée de tout ce en quoi je croyais. Je pense juste que Lexa, est juste unique. Je pourrais sortir avec des centaines de personnes encore, que je ne ressentirais jamais tout ce que cette femme m'a fait éprouver... C'est fou... Et Lexa m'a même convaincue que les chansons de couples, ce n'est pas si nul que ça. La preuve. Oui, encore une fois vous ne comprenez pas. Laissez-moi vous expliquer. Je vais replonger dans ma mémoire une fois de plus, je vais avoir mal quand je vais en extraire ces souvenirs, mais tant pis. Il faut que vous compreniez, et sans cela, vous n'êtes pas foutu de le faire.
Très bien, lorsque ma relation avec Lexa est devenue sérieuse si je puis dire, lorsque je passais le plus clair de mon temps avec elle et que le moindre de ses putains de sourire m'envoyait des étoiles dans les yeux, et bien nous avons eu, nous aussi, une chanson de couple. Enfaite, ça s'est décidé comme ça, on ne s'est pas dit : Tiens, ça va être notre chanson ! Non. Je me souviens, nous étions dans un skate parc, il faisait nuit déjà, mais avec la foutu pollution de la ville, le ciel était noir.  Mais, ça n'avait pas vraiment d'importance, puisque j'étais avec elle, assise sur un skate qui faisait horriblement mal à mes fesses sensibles. J'étais contre elle, vous savez, enroulée dans un coté de sa veste en cuir. Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça à la regarder sans cesse, enfaite, avec elle, le temps s'arrêtait. Oui, encore une fois je suis le portrait parfait de la femme naïve, mais ce n'est pas ma faute. Son portable s'est mis à sonner, son vieux portable pourrit qu'elle avait depuis, à cause de sa délicatesse naturelle elle avait totalement explosé son IPhone. Ne soupirez pas, je sais que pour vous ça n'a aucune importance, mais pour moi, chaque chose qui s'est déroulé lorsque nous étions ensemble était juste magique !

Donc, son portable a sonné, et "Say Something", a retentit. Elle n'a pas répondu, et devant mon air perplexe, elle a juste dit « Écoute les paroles… » …

Say something, I’m giving up on you

Dis quelque chose car je suis sur le point de renoncer

« Moi je ne renoncerai jamais, je serai toujours dans ton cœur et tu seras toujours gravé dans le mien a tout jamais ». A partir de ce jour-là, chaque fois que l'on se disait au revoir, elle démarrait cette chanson. Et, lorsqu'elle prenait fin, l'une de nous deux rentrait chez elle. C'était notre rituel, c'était comme ça. Et sur ces centaines de fois où nous nous sommes dit au revoir, jamais nous n'avons passé une autre chanson que celle-ci. Vous voyez, sans que l'on ne s'en rende compte, ce morceau insignifiant de quelques minutes, était devenu le nôtre. C'était devenu la plus belle mélodie qui soit... Maintenant, cette chanson, elle me tue, à chaques accords, chaques syllabes. Maintenant cette chanson que j'aimais tant, elle me fait verser toutes les larmes de mon corps. J'aimerais ne l'avoir jamais entendue.

Jamais.

“ La rupture, c'est emprisonner une personne dans la liberté. “

J'ai constaté qu'il y a plusieurs phases après une rupture, pour l'une des deux personnes de ce qui formait auparavant un couple. Généralement, c'est celle qui se fait larguer... Mais il arrive que ce soit le contraire. Enfin, pour mon cas, le contraire n'a aucune importance...

Premièrement, il y a la phase directe. Celle juste après avoir entendu ou lu les mots "C'est fini". On ne pleure pas, contrairement à ce que vous pouvez penser. On est juste comme un con, à pas savoir quoi répondre, quoi dire, à ne pas savoir s'il faut essayer de la retenir, la laisser partir.... Enfin, quoi qu'on fasse, elle s'en ira. Et après avoir imprimé ce qu'il vient de se passer, c'est a ce moment précis que vous chialerez. Vos yeux se transformeront en un foutu robinet impossible à fermer. Pour moi aussi, ça s'est passé comme ça... Quand Lexa, m'a tourné le dos pour partir avec sa Costia, j'ai pris Octavia par la main et j’ai été m'isoler. C'est seulement après l'avoir regardé, avoir vue son regard qui signifiait "Est-ce qu'elle va s'effondrer ? " que les chutes du Niagara version naine se sont déclenchées. Cette phase dure plus ou moins longtemps... Moi ? J'ai pleuré non-stop pendant une semaine. Ce n'est pas qu'après cette semaine ridicule je ne voulais plus pleurer, c'est que je ne POUVAIS plus. Je n'avais même plus assez d'eau pour pisser, c'est pour vous dire...
Passons. Après, et seulement après cela, lorsque votre ridicule cervelle se remet en marche (oui, car pendant ces deux premières phases, votre cerveau est sur pause) vous comprenez. Oui, vous comprenez que toutes ces choses pourtant anodines ne se reproduiront plus... Vous réalisez ce que vous avez perdu... Ensuite, et pendant un ou deux jours vous lui en voulez... Vous pensez la détester ! Bien que ce ne soit pas le cas, ce serait trop facile. Ah, et pour donner suite à ces deux jours, c'est à vous que vous en voudrez. Et c'est pendant cette foutue phase que les célèbres phrases "Si je n'avais pas été comme ça, si je l'avais écouté, si j'avais changé, elle serait toujours là..." résonnent dans votre esprit... Ces regrets sont succédés par la torture. Oui, vous m'avez compris, j'ai bien dit la torture. Nous nous torturons... On regarde les photos, on relit les messages puis on regarde ce que sa chienne écrit sur son mur Facebook. Là, nous retournons dans la phase des pleures incontrôlables... Des pleures toutes les nuits pendant des mois...

Enfin, un matin, vous vous levez et vous dites "Finalement, je n'ai même pas mal." Oui, vous allez bien. Ne vous réjouissez pas, c'est juste une feinte, un piège de ce sentiment merdique... Vous resombrerez pas. Pour ma part, je suis actuellement aussi vide qu'une coquille de moule. Oui, un légume comme je l'ai déjà dit. En gros, je ne suis plus grand chose. Bref, appelez-moi Clarke la courgette...

Waiting For The End - ClexaWhere stories live. Discover now