Chapitre 12

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Tout va bien. Alors, je ne sais pas quoi vous dire... Réellement, je suis heureuse, il n'y a aucun problème, alors, je ne vois pas ce que je pourrais vous raconter, si ce n'est de la merde sans importance, comme par exemple, hier soir, nous avons mangé des pâtes au gruyère avec du jambon. C'est la seule chose qu'il restait dans le frigo, donc il faut qu'on aille faire des courses au Cora du coin, ou qu'on se nourrisse de pizzas et de kebabs... Ah, oui, nous allons faire les courses ensemble puisque nous habitons ensemble ! En fait, elle ne m'a même pas demandé, ça s'est fait comme ça. A force de m'incruster chez elle, j'ai fini par faire partie du décor, pour de bon... Ce qui fait que nous sommes toujours ensemble, voyez ? Nous avons notre petite routine, et croyez-moi, elle est loin d'être désagréable. Oui, parce que beaucoup d'abrutis osent larguer quelqu'un à cause de cette foutue routine... Mais sachez mes enfants, que ces habitudes, ces gestes répétitifs, ce n'est pas parce que vous changez de partenaires qu'ils n'existent plus. Au contraire ! La routine s'installe toujours, n'importe où, croyez-moi. Cela dit, il vaut mieux l'aimer, c'est vrai qu'il est parfois plus agréable de rentrer le soir chez soi et de savoir déjà que votre amour vous attend, de savoir que vous allez aller vous laver, qu'ensuite vous allez vous poser sur le canapé dans ses bras, devant un film et une pizza avec cette personne, plutôt que de ne rien savoir ! C'est plus rassurant. Moi je l'aime bien cette routine. J'en ai presque besoin. Vous savez, là, je peux dire que j'ai un vrai couple. Enfin, quoi que, je n'attendais pas vraiment ça à vrai dire, moi l'amour, ça me passait au-dessus, je m'en fichais bien de trouver quelqu'un avant de rencontrer Lexa... Mais voilà, le destin... Pardonnez-moi, mais ça me choc. Le destin ce n'est qu'une immense connerie inventée par je ne sais quel idiot, pour nous compliquer la vie ! Quelque chose serait réellement écrit pour nous ? Chacun de nos faits et gestes serait-il déjà prévu ? Enfin, moi je reste sur mon opinion qui est que je contrôle ma vie... Du moins j'essaie, car lorsqu'on est jeune, on ne maîtrise rien du tout, oui, tout nous échappe et nous nous retrouvons à chialer comme des madeleines dans les bras de nos parents pour qu'ils règlent nos affaires... Et malgré tout, j'ai l'impression que ce fuckin' destin a tout fait pour nous réunir, on est tellement pareil.

Bref, qu'est-ce que je disais déjà ? Voilà, je me suis encore perdue à cause de ces conneries qui n'intéressent personne ! Sinon, je ne suis plus une putain de courgette, ou je ne sais quel autre légume, je suis bien revenue à moi. Et Lexa m'apporte tout le bonheur qu'il faut ! Voir plus. Je n'y suis toujours pas habituée malgré cette année que nous avons passé ensemble. Et oui, déjà un an, d'ailleurs, des années j'en ai à présent 24. Pour une fois que je suis bien, posée, et que je ne pleure pas... ! Si vous êtes tous à la recherche du prince (ou de la princesse) charmante. Ce qui me fait vraiment rire, car si vous le/la voulez vraiment, allez à Cora dans le rayon des gâteaux... Oui, c'était bas, mais maintenant ouvrez bien vos oreilles. Aujourd'hui, la vraie vulgarité c'est de gâcher une histoire d'amour, aussi courte soit-elle, sous prétexte de morales ou d'incertitudes, alors bougez et faites l'amour ! La princesse charmante/ le prince charmant viendra ou pas, mais au moins vous vous serez bien marrer à la chercher !

- « Bébé, ton téléphone... »
- « Laisse, c'est sans importance, laisse ».
- « Oulaaaah... Ah... Aaah mmh ! Doucement... »
- « Shhhut ».

Soumise, une nouvelle fois. Oui, soumise à Lexa. C'est toujours elle qui domine, je ne peux rien dire, mon seul droit est celui de me laisser faire, mais je ne me laisse jamais faire et c'est ce que Lexa aime de moi... Et ce soir, je ne sais pas pourquoi, mais c'était beaucoup plus brutal, presque animal, c'était... Oppressant. Elle n'était pas dans son état normal, mais bizarrement je n'osais rien dire... J'avais compris qu'il ne fallait pas que je dise quoi que ce soit, pas ce soir, pas cette fois, pas maintenant ! Je vous parle là pendant qu'elle dort, de son côté. Elle ne dort jamais si loin de son coté, elle dort contre moi ! Mais cette nuit non... Quelque chose ne va pas, quelque chose que je ne saisis pas, que je ne contrôle pas. Je me sens mal de la sentir mal. Et je déteste ne pas maîtriser les choses. Surtout lorsqu'il s'agit de Lexa, de mon couple... Ohh, fermez-la. Non, je ne peux pas lui demander directement, non c'est impossible. Elle ne me dirait rien. Pas qu'elle n'a pas confiance en moi, ce n'est pas ça, c'est juste que si en effet cette chose menace mon couple, elle fermerait sa bouche et resterait aussi muette qu'un poisson pané. Déjà qu'elle ne parle pas beaucoup, ce serait le comble... Voyez, nous avons inversé les rôles, la courgette ce n'est plus moi, c'est elle. Je dois comprendre. Et pour capter, imprimer, comment faire ? Je dois trouver la source de cette attitude si distante, de cette froideur à mon égard... Je déteste ça ! Je sais que beaucoup d'entre vous aurait remis la faute sur vous-même, en disant « Je ne lui plais plus... ». Mais c'est la dernière chose à faire ! Peut-être que c'est le cas pour Lexa, que je ne lui plais plus... Et alors ? Elle m'a voulue, elle m'a eu ! La pire chose est de changer par amour, croyez-moi... Car si ça ne dure pas pour toujours vous allez vous retrouver « alone » avec vous-même et vous ne vous comprendrez plus. Aha ! oui, le changement c'est une horreur, croyez-moi. Donc je ne changerais ni pour Lexa, ni pour personne. De plus, ça n'est pas ça qui cloche, non, ça n'est pas moi. C'est elle. Et... Cet appel, qui c'était ? Elle n'a pas décroché, elle décroche toujours... Elle savait qui c'était, j'en suis sûre. Elle dort... Son portable est là. Je dois être sûre que la cause ne se trouve pas dans ces foutues mémoires informatiques... Elle ne se rendra compte de rien. Fais de beaux rêves, Lexa.

Waiting For The End - ClexaWhere stories live. Discover now