Chapitre 10

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L'une contre l'autre, étouffées sous la chaleur de nos corps, le retour de moi-même, du bonheur, et de Lexa. Mais pour combien de temps ? Je la serrais autant que mes pauvres petits muscles me le permettaient, pour qu'elle comprenne, qu'elle sache ce que je désire, ce qui me traverse, qu'elle aussi prenne tout ces foutus ressentis en pleine fasse, qu'elle voit à quel point j'ai souffert, mais qu'elle prenne conscience aussi, du bonheur qu'elle seule est capable de m'apporter. Pour elle c'est tellement facile... Et tout ceci elle le comprenait très bien, seulement, je me doutais qu'elle attendait une réponse orale, qu'elle crevait d'envie d'entendre ma voix, oui, il lui fallait ça... J'ai donc pris une grande inspiration, elle s'écarta, et plongea son regard dans le mien... Je me suis sentie nue, comme si elle venait de briser toutes ces défenses bâtit en une année, comme si elle était capable de voir toutes mes pensées en train d'envahir ma tête au bord de la saturation. Pour lui échapper, ne plus être la proie de ce putain de sentiment, je pris la parole... « J'aimerais qu'on puisse être à nouveau deux sans se faire tout ce mal, j'ai besoin de cela, de tes bras, de ton corps, de toi tout simplement, mon nouveau monde... Seulement voilà, je suis partie. Je n'en pouvais plus de rester seule à vivre une relation pourtant morte, et j'ai souffert de cela. Réellement. J'étais un corps vide capable de voir l'au-delà sans pour autant être morte, j'étais le corps de ton amour envolé, j'étais terrorisée, dégoûtée, traumatisée par l'appartenance, l'attachement... Alors, ce soir, je ne serais pas celle que tu voudrais que je sois, car tu viens de me perdre en toi et de me sortir de mon labyrinthe personnel... Sache, que je ne pourrais te dire ce que je ne sais pas. Et te concernant, je ne sais pas, je ne sais plus. Lexa, j'ai bravé des centaines d'ouragans pour me détacher de toi, et à présent tu as tort, ma cicatrice s'est refermée, oui... Niylah l'a réparé, il ne reste plus qu'une fine marque blanche sur ma poitrine, mon coeur, là où ton nom est pour toujours graver... Je ne te laisserais pas m'ouvrir le cœur une seconde fois, tu ne gratteras pas cette cicatrice foutrement douloureuse lorsque tu es là avec ce putain de regard, tu m'entend ? Je ne te laisserais plus t'approcher assez pour me blesser... ». Elle prit mes mains dans les siennes, délicatement, d'une douceur infinie. Cette douceur qu'elle seule est capable de maîtriser... « Tout ce que je te promets c'est un nouveau départ ». Des larmes. Encore et toujours des larmes... Mais pas les miennes cette fois. Les siennes. Pour la première fois, je voyais Lexa pleurer. De plus, elle pleurait pour moi ! Ce n'était pas un torrent qui se déversait sur son parfait visage, c'était une larme solitaire, qui faisait son chemin pour finir droit dans mon cœur, le transperçant. Lexa comprenait enfin, que cette fois ce n'est pas elle qui a les cartes en mains, c'est moi, et qu'elle est en train de perdre la partie, elle me perd, je m'en vais. Elle a mal, elle comprends, elle regrette, elle me saisit plus fort cette fois, m'embrasse encore. Ce supplice, comme pour m'implorer, oui, Lexa se soumet, c'est nouveau... Et elle monte cette envie, elle monte d'un cran à chaques secondes qui s'écoulent durant laquelle sa putain de langue fait sa promenade de santé dans ma foutue bouche.

C'était insoutenable, réellement... Comment résister ? Je sais qu'au fond je l'aimerai toujours. Dites-moi, comment pourrais-je faire pour lui résister ?! Je pourrais faire ma Reine, me faire désirer avec n'importe qui, mais elle, non, ça m'est impossible... Vous rendez-vous compte, que Lexa, oui nous parlons de Lexa, cette héroïne aux yeux de tous, cette femme fière avec sa classe légendaire lorsqu'elle avance parmi la foule avec sa clope Winston à la bouche et ses lunettes de soleil Ray-Ban, cheveux au vent, celle que l'on remarque forcément, cette foutue reine, pleure ? Je l'ai vue pleurer, pour moi, comprenez ? Vous imaginez le choc que cela me fait de la voir sincère ? Réalisez-vous, que j'ai fait pleurer ma princesse ? Oui, MA princesse, celle pour qui je devrais tout faire afin qu'elle sourît encore et encore, à s'en attraper une crampe à la mâchoire ! Pendant un instant de répit, durant lequel nous reprenions notre souffle, j'ai prononcé « Ta moto, ton appartement, les sentiments ». Elle a compris, puisque je sais que plus que tout, et plus que moi, cette envie montait dans ses entrailles, à elle aussi... Et ce courant intense de désir se propageait, et ne serait bientôt plus contrôlable. Elle saisit son casque, me le tandis. Elle, n'en avait pas, mais je compris à son regard que cette fois ci, cela ne pouvait pas attendre, et que je ne pouvais pas lui faire une crise sur la sécurité, pas cette fois, pas comme avant. Ce fut l'affaire de quelques secondes seulement... Quelques secondes et nous avancions déjà dans les ruelles étroites de la ville, le plus vite possible, la gravité me forçant à me coller contre ma conductrice. Il fallait faire vite, je n'en pouvais plus, elle n'en pouvait plus. Il fallait monter jusque chez elle, il fallait que l'on soit seules, toutes les deux, que l'on fusionne encore, après tout ce temps, toute cette attente, elle devait nettoyer les marques que Niylah avait laissé comme cette dernière l'avait fait pour effacer Lexa de mon corps, il fallait qu'elle me fasse sienne, encore oui, pour que je ne parte plus... Et je savais déjà au fond de moi, à ce moment-là, que ce n'était pas l'histoire d'un soir, c'était l'histoire de ma vie, de la sienne, qui allait reprendre son cour après une pause, un break qui était nécessaire pour ne pas avoir peur, ne pas trembler à l'idée d'avancer, il le fallait pour comprendre... Comprendre quoi, me direz-vous. Eh bien, c'est simple, pour comprendre que, non, Lexa ce n'est pas la femme de ma vie, c'est celle dont je suis follement amoureuse, celle dont les larmes me détruisent, celle avec qui je veux parcourir le destin incertain, au moins un moment... Je ne dis pas que nous vivrons heureuses et aurons beaucoup d'enfants. Je dis simplement qu'elle et moi avons à présent les outils pour être bien. Et que nous allons les utiliser comme il se doit. Seulement, avant cela, avant de démarrer, c'est de nos mains, dont nous allons nous servir. Dès que nous aurons franchis sa foutue porte, dès que nous serons toutes deux dans l'obscurité, nous signerons le début d'une nouvelle aire. Notre putain de couple, si s'en est un, qui revit...
Merde, i am free!

Waiting For The End - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant