Chapitre 11

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Enfin ! L'immeuble, vite, l'ascenseur, ce foutu cinquième étage qui me paraît tellement loin, le couloir noir, allumer la lumière prendrait trop de temps, et là du temps, nous n'en avons pas ! Nous sommes enflammées toutes les deux par ce désir ravivé, plus fort, plus brûlant que jamais, s'en est presque douloureux de devoir attendre encore et encore ! Sa porte, elle cherchait la bonne clef sur son trousseau, s'éclairant à la lueur de son téléphone, elle cherchait, je m'impatientais, me collant à elle et faisant ricocher mon souffle dans sa nuque, pour qu'elle trouve, qu'elle se dépêche ! Vous savez, c'était un peu comme dans un film porno bien tourné, je n'avais jamais ressentis une telle envie de sexe. Quoi ? Disons ce qui est, n'ayons pas peur des mots ! Vous n'êtes pas tous des prêtres et des bonnes sœurs ! Et Lexa, Lexa en tremblait ! Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça, peut être que oui, vous savez ce moment, lorsque vous avez tellement envie d'une personne précise que vos membres se cognent, vos mouvements sont brusques, vous pourriez tout faire pour avoir sa peau contre la vôtre, et bien pour Lexa et moi, ce soir c'était exactement ça. C'était tellement fort, c'était trop pour nous, pauvres jeunes adultes qui n'avaient aucune idée de ce qu'est la vie. Cette vie qui ne se résume pas seulement à ce flot d'amour trop longtemps refoulé... ! La clef tourne dans la serrure, accompagné par ce bruit que ce soir je trouve si doux, libérateur ! Oui, elle ouvrait la porte de ma cage, celle-là même où elle m'avait emprisonné un an auparavant. J'avais purgé ma peine, c'était bon, je sortais de cet enfer. Son entrée, la porte qui claque, l'envie était trop forte, tant pis pour le lit, le clic-clac, le matelas, le je ne sais quoi, on ferait ça là, nous ferions ça partout si le désir nous en prenait ! Elle me tira brusquement vers elle, arrachant au passage mon débardeur « Linkin Park ». Sur le coup, je n'ai rien dis, mais maintenant, quand j'y repense, ce foutu haut m'avait coûté un bras ! Je l'avais acheté au concert. Enfin, Niylah me l'avait acheté... Mais, ce n'est pas tant parce que c'est un cadeau de sa part que cela me chagrine, c'est parce que je suis une putain de groupie de ce groupe, et que ce débardeur, je l'aimais moi ! Enfin, pour me venger, je lui ai moi aussi arracher sauvagement son haut ! Enfin, cette fois pour elle, ce n'était pas une grosse perte, il était vraiment moche. Désolée, mais bon c'était la vérité ! Nous étions donc dans cette foutue entrée, à satisfaire cette envie violente, cette envie de reprendre, de recommencer, cette envie ! L'une contre l'autre, essoufflée, aucune de nous ne se retenais ! Des hurlements d'extase par moment, tant pis pour les voisins, tant pis pour les gosses qui dorment, pour les vieux devant leurs télévisions, tant pis, plus rien n'avait d'importance. Rien, comprenez ? Je vivais, oui, intensément, et plus que jamais, j'étais en vie, et je frissonnais encore et encore sous la douceur de ses mains, de ses lèvres. J'ai retrouvé ma vie, ma place, mon rang. Je suis Clarke, et plus que tout, je suis la reine de Lexa ! Costia ne faisait pas le poids.

On a fait comme des bêtes, des sauvages, partout, dans toutes les pièces ! Les voisins se sont plaints, seulement on ne répondait même pas. On n'y prêtait pas attention. Pendant des heures, coupée de temps en temps par une pause clope, on a fait ! Et c'était bien, c'était parfait, c'était comme vivre un rêve, cette extase, cette ivresse de la jeunesse qui fusionne ! C'était magique... !! Plus rien autour de nous n'existait. Il n'y avait plus qu'elle, et moi. Et le monde aurait bien pu s'écrouler que ça ne nous aurait pas touché... Nous étions toutes les deux, nous nous aimions, et nous donnions la preuve que cet amour n'est pas faux, n'est pas incertain. Après tout ceci, cette première relation, cette année, ces crises de larmes, cette haine, ces autres filles, ces faux-espoirs, ces sourires rarement sincères, nous avions compris que ce n'était pas l'amour éphémère qui nous habitait, mais le pur, le sincère, le plus douloureux quand on ne sait pas le maîtriser, mais aussi le plus beau. Et cet amour, ce sentiment là, tout le monde ne le connaîtra pas. Il est rare. J'ai eu une chance de fou malgré la torture trop longtemps infligée à mon être, mais, je suis une gagnante ! Le problème, c'est que parfois cet amour se manifeste à l'égard de la mauvaise personne. Je ne sais pas si Lexa est la bonne... Celle avec qui je finirais ma vie, celle avec qui tout ira toujours bien. Je n'en ai aucune idée. Et puis, je ne veux plus penser au futur, car vous savez, le pire après une rupture, c'est de se dire « On ne fera jamais ça ensemble... » alors les projets, j'ai arrêté... Si c'est pour qu'ils tombent à l'eau, et qu'ils nous entraînent avec eux dans la noyade, je peux m'en passer. Les rêves, c'est pareil ! S'ils doivent être brisés, ils vous blesseront au passage... C'est ça qui fait mal. C'est quand tout ce en quoi vous croyiez de toute votre âme, disparaît. Alors, le futur, je n'y pense pas. Cette fois, Lexa et moi, nous allons vivre au présent. Et il se passera ce qu'il se passera. Là, la seule chose que je vois, c'est que cette déesse dort, dos à moi, je peux enfin revoir son magnifique dos avec son tatouage. Lexa... Elle est tellement belle... Je ne veux plus que je parte. Je ne partirais pas, moi. Je ne peux pas, plus maintenant. Je vais la regarder dormir encore un peu, puis je la suivrais dans cette démarche. Ah, et il y a Niylah aussi, je l'avais oublié... Je la préviendrais demain, que tout est fini, que je suis partie... J'espère qu'elle ne vivra pas la même chose que moi... Malgré tout, je l'aimais bien. Il ne faut pas qu'elle pleure. Elle peut pleurer, un peu si elle le veut, mais pas trop... Pas pour moi. Bref, c'est fou à quel point Lexa est canon...

Waiting For The End - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant