La Femme De L'Ombre (J-Hope-BTS / Hetero / Lemon)

20. Revoir HoSeok

Lorsque je repris connaissance, les médecins s'étaient occupés de moi. SeulGi avait quitté la chambre sans me laisser le temps de la remercier comme il se devait. Mais tout était rentré dans l'ordre, il s'agissait d'un simple malaise cette fois-ci, provoqué par une crise de panique.

Les médecins m'autorisèrent donc à quitter l'hopital, comme prévu. Allais-je retourner voir HoSeok ? Les mots de SeulGi tournaient en boucle dans ma tête. Je n'avais plus que cette pensée en tête.

Je ne parvenais pas à prendre une décision. Je ne savais plus ce qui était bon ou non pour HoSeok. Allait-il mourir si je ne retournais pas le voir ?

J'agissais comme un robot, sans réfléchir. Je pris donc le chemin du seul endroit qui hantait mes esprits : la maison de Jung HoSeok. Peut-être que je souhaitais essayer de l'apercevoir afin de juger moi-même de son état...

Mon coeur battait la chamade cependant que mon véhicule approchait l'immense jardin que je connaissais si bien. Cela faisait peu de temps, et pourtant un tas de souvenirs jaillissait déjà dans mon esprit. J'avais l'impression qu'il s'était écoulé plus de mille ans depuis que j'avais quitté l'amour de ma vie. Revoir tous ces paysages apporta un sentiment de bonheur à mon coeur, je me sentais heureuse de revoir tous ces endroits où j'avais partagé mon amour avec HoSeok.

J'étais inquiète à l'idée de me faire voir par HoSeok, alors je me garais bien avant le parking. Je quittais mon véhicule, le coeur battant. Je continuais le chemin à pieds, jetant des coups d'oeil tout autour de moi, mais je ne le voyais nulle part. Il était probablement à l'intérieur, peut-être même alité. Cette pensée brisait mon coeur.

J'étais vraiment stressée, par l'idée de me faire découvrir, par l'idée de l'état dans lequel j'allais retrouver HoSeok, par mon incertitude... Mais j'avais besoin de le voir. Depuis que j'étais ici, je ne me sentais plus capable de partir sans revoir HoSeok. ça en devenait une obession. Il me manquait trop. Si près de lui, je ne pouvais plus partir sans le revoir.

Alors que je m'avançais de plus en plus proche de la villa, j'essayais de regarder au travers de ses nombreuses baies vitrées. C'est alors que je l'aperçus. Il était couché sur la grande balancelle au milieu de la terasse, les genoux repliés contre sa poitrine, ses bras les entourant.

Mon coeur loupa un battement lorsque je me rendis compte que ses yeux me fixaient. Je distinguais parfaitement ses grandes prunelles brunes, bien trop ouvertes, exprimant un sentiment de surprise absolue. Il semblait comme abasourdi, ses yeux tentant de distinguer si ce qu'il voyait été bien réél.

Je m'étais stoppée, je demeurais immobile, trop choquée, encore une fois incapable de réfléchir. Comme dans un film, je vis HoSeok se lever, et se diriger vers moi. Tout me semblait ralenti. Je ne bougeais toujours pas, incapable de me souvenir de ce que je devais faire ou non. J'entendais les battements affolés de mon coeur, qui me semblait crier de retrouver HoSeok.

HoSeok s'avançait lentement vers moi, d'un pas incertain, l'inquiétude se lisant sur son visage. Après les derniers mots que je lui avais adressé, cela n'avait rien d'étonnant. Bien qu'il portait des vêtements, je pus distinguer à quel point son corps s'était amaigri. Il semblait si osseux... Même son visage s'était trop aminci et semblait épuisé... Lorsqu'il fut plus proche de moi, je pus apercevoir l'intense pâleur de son teint. Mon coeur fut déchiré par cette vision, les larmes commencèrent à brouiller mes yeux.

Une fois près de moi, HoSeok passa simplement ses bras autour de moi, sans un mot. Il me frôlait à peine, comme si j'étais la chose la plus fragile que cette terre n'ai jamais porté. Je m'en voulais de l'avoir autant blessé pour qu'il hésite à ce point. Dés l'instant où il commença à me toucher, je sentis une intense chaleur m'envelopper. Il s'agissait d'un sentiment, réchauffant mon coeur et mon corps dans son intégralité. Un sentiment d'apaisement, de pleinitude, comme si j'avais retrouvé ma place, comme si je rentrais chez moi.

Je rendis son étreinte à HoSeok, alors ses bras me pressèrent plus fort contre lui. Je fermais les yeux sous l'effet du bonheur, mon corps et mon âme n'étant plus que plaisir. Plus je resserais mon étreinte, plus HoSeok faisait de même avec moi. Nos corps s'épousaient à présent à la perfection, même leurs tremblements semblaient s'être accordés. Ils vibraient d'émotions à l'unisson, alors que les sanglots silencieux de HoSeok nous agitaient soudain avec plus de violence.

Je ne l'avais jamais vu pleurer... Cela brisait mon coeur. Je n'avais pas le courage de le voir triste, et je ne l'aurais jamais, je ne le savais que trop bien.

-Je t'aime HoSeok..., murmurais-je d'une voix hachée par l'émotion. Pardon...

HoSeok s'écarta légerement de moi afin de plonger son regard dans le mien. Ses yeux rougis étaient ornés de sombres cernes de fatigue. Son visage semblait si épuisé, ses traits en étaient si tirés...

-Moi aussi, murmura t'il d'une voix faible. Je t'aime tellement... Tu n'imagines même pas à quel point...

Ses larmes reprirent de plus belle, son visage se déformant par le chagrin, alors qu'il reprit la parole :

-Elsa, tu aurais dû m'en parler... SeulGi m'a prévenu pour ton coeur...

Ces mots me surprirent. Je ne savais plus vraiment si elle avait bien agi ou pas. De toute manière il m'aurait été difficile de le dissimuler à HoSeok. SeulGi avait respecté mon intimité en ne dévoilant pas l'adresse de l'hopital où j'avais résidé, sinon il était certain que HoSeok aurait couru me retrouver.

-Je voulais te préserver, répondis-je d'une voix morne. Je ne sais même pas si je vais vivre longtemps, ni si les médecins me trouveront un nouveau coeur. Il aurait été préférable pour toi de m'oublier sans savoir, tu n'aurais jamais été affecté par toute cette histoire, tu n'aurais rien su...

Je me sentais vidée de toute énergie. Je me rendais compte à quel point notre situation aurait été triste, que je sois revenue ou non. Je sentais tout espoir me quitter, la déprime refroidissait lentement mon corps. Qu'allait-il advenir de nous ? C'était si injuste ! Moi qui souhaitais aimer HoSeok à en perdre la raison, jusqu'à la fin des temps...

-Elsa..., murmura HoSeok. Je ne veux plus jamais être séparé de toi ! Peu m'importe toutes ces choses... J'ai besoin de toi, c'est tout ce que je sais...

-JE VAIS CREVER PAUVRE IDIOT !!!!, hurlais-je à pleins poumons. TU NE PEUX DONC PAS COMPRENDRE ??? A QUOI CA TE SERT DE RESTER AVEC UN DECHET QUI POURRIT TA VIE ?? CASSE-TOI, LAISSE-MOI !!!

Je me haïssais, je haïssais ce coeur qui gâchait ma vie, je haïssais ce que j'infligeais à HoSeok. Je me sentais folle de rage. Nous n'avions aucun avenir, pourquoi ne voulait-il pas le comprendre ? Il devait partir, il devait m'oublier...

-Ne dis pas de bétises !, s'agaça HoSeok. Je t'aime !

-DEGAGE !!!, criais-je en me débatant comme une folle afin d'échapper à son emprise.

Mais HoSeok ressera son étreinte, m'imobilisant contre lui. Comment pouvait-il avoir encore tant de forces en lui ? Je criais, hurlais, pleurais, tremblais. Peu à peu, mes dernières forces prirent la fuite, je me laissais aller contre le torse brulant de l'homme que j'aimais, pleurant de toute mon âme. HoSeok posa une main sur mes cheveux, qu'il se mit à caresser avec douceur.

-Je ne te laisserai plus partir, annonça HoSeok avec tendresse. Tu ne sera jamais une mauvaise chose pour moi, je ne veux plus t'entendre dire de pareilles sottises. Tout ce que je veux, c'est vivre avec toi. Chaque instant à tes cotés est encore plus beau que le paradis. Rien que le fait de te voir suffit à me couper le souffle tant je t'aime et te désire. Peu importe si il reste peu de temps, vivons chaque jour comme si il s'agissait du dernier. Vivons chaque instant à fond, profitons l'un de l'autre au maximum afin de ne rien regretter.

Je relachais mon corps. Comme toujours, il avait su me toucher avec ses mots. Mon coeur était de nouveau ivre de bonheur et d'amour, comme à ce que l'on appelait "le bon vieux temps". J'avais envie d'être aussi folle que lui, de ne prendre plus que les bons moments, de ne plus penser à tous ces soucis, de vivre avec insouciance comme lorsque j'allais bien et que j'étais heureuse de vivre auprès de HoSeok.

-Merci, murmurais-je simplement.

J'étais à court de mots, simplement ivre de grattitude et d'amour. Comment avais-je pu douter des sentiments de HoSeok autrefois ?