57.

26 2 0
                                    

- Deux ans plus tard – Mme Doris

Nous arrivons face à la maison qui est un pur délice, bien proportionnée, bien entretenue, et je reconnais là, la main de Scott. Une magnifique jeune femme vient nous ouvrir. Grande et élancée, elle a de sublimes cheveux noirs bouclés qui tombent jusqu'à ses côtes. De grands yeux bruns légèrement maquillés,une peau dorée, dont le contraste est surprenant mais sublime, avec le noir de ses vêtements. Lorsqu'elle nous voit, ses lèvres rouges sang s'entrouvrent et laissent échapper un cri de joie. Et c'est seulement à ce cri que je la reconnais. Hellen. Ma fille.
En réponse à son cri, on entend des pas s'approcher et un homme apparaît dans l'embrasure de la porte. Ses yeux bleus électriques, sa peau halée presque mate, les muscles saillants sous son tee-shirt blanc, les deux grandes ailes noires dépassant de ses épaules ne me laissent pas l'ombre d'un doute quand à son identité. Scott. Il ne met qu'une dizaine de secondes à nous reconnaître et éclate d'un rire joyeux. Hellen semble sortir de sa torpeur et commence à courir vers moi. Elle saute dans mes bras alors que Matthew et son père arrivent. Scott sourit aux anges et se précipite pour serrer la main de mon mari avant d'ébouriffer les cheveux de Matt. Qui hurle de joie à s'en casser les cordes vocales.

- SCOOOOOOOOO !!!

Scott sourit à nouveau et attrape Matt pour le percher sur son épaule.

- Alors bonhomme ! Ça roule ?

- Ouais !! Et puis tu sais quoi ?!

- Non ? Rit Scott devant la fougue de mon fils.

Et ben grâce à toi, je suis plus intelligent que les autres du coup la maîtresse, elle m'a fait passer une classeee !

Super !

Scott donnait des sortes de cours de rattrapage à Matt parce que celui-ci ne comprenait pas tout ce qu'on lui apprenait à l'école. Et passionné, reprit par la fougue avec laquelle Scott lui racontait des légendes anciennes, ou encore l'histoire du monde, il a continué sur sa lancé tant et si bien qu'il a sauté une classe.
Hellen nous invite à entrer dans sa demeure, et au moment où elle passe le seuil, un petit appareil se met à vibrer dans sa poche. Elle réagit au quart de tour et d'un coup d'œil fait comprendre quelque chose à Scott avant de disparaître à l'étage. La compréhension entre ces deux êtres est totale, si bien qu'il ne leur faut même plus de mots pour pouvoir se comprendre.
Il nous fait entrer dans le salon, décoré avec goût et nous invite à nous asseoir avant de nous servir un verre de je-ne-sais-quoi et de suivre Hellen.
On reste un moment étonnés. Ils semblent à la fois avoir le mental du plus redoutable des combattants, et celui d'un jeune adolescent. A la fois mâtures et enfants.

- Comment tu les trouves ?

- Grandis, adultes. Répondis-je.

C'est alors qu'un bruit me fait dresser l'oreille. Un gazouillis. Un sourire éclaire alors mon visage alors que notre petit couple entre dans la pièce, tenant chacun une main d'un enfant pour éviter qu'il ne tombe. Je regarde l'enfant et ne peux empêcher une petite larme de couler. Les deux parents s'assoient à même le sol et leur enfant laisse échapper ce rire si merveilleux, si mélodieux, le rire de la vie.

Je détaille le petit garçon avec une attention particulière. Si son visage et les courtes boucles brunes qui recouvrent sa tête rappellent inexorablement sa mère, ses oreilles pointues viennent de son père. Je vois ces deux enfants que nous avons vu grandir et traverser tant de choses être unis pour l'éternité grâce à ce petit être qui gazouille tout en jouant avec un renard en peluche. L'enfant relève soudain les yeux vers moi, ayant certainement les mêmes facultés que son père pour sentir les émotions. Ses yeux sont d'une couleur improbable. D'un violet pâle veiné de violet plus sombre et sa pupille verticale fendant son œil.

Il porte sur le monde un regard empreint de rire et de joie.

Le petit garçon, pour qui nous avons tous cessé de parler de peur de le troubler, détourne les yeux pour les poser sur le visage de son père puis de sa mère. Comme pour y puiser le courage nécessaire pour continuer son activité. Les deux jeunes parents échangent un regard et je peux y lire le bonheur incommensurable que leur apporte l'enfant.

- Comment s'appelle-t-il ? Murmurais-je.

- Lukas. Répondirent-ils en chœur.

Ce dernier lève les yeux vers eux avant de retourner à son occupation.

***

Une famille unie et incroyable. Tous ont toujours rêvé de ça. Scott et Hellen arrivent enfin à avoir une vie calme, heureuse et incroyablement joyeuse. Chaque jour apporte avec lui son lot de rires, de surprises. Lukas grandit vite. Il a les oreilles, les yeux et les incroyables capacités de son père. Les cheveux, l'amour, la bonté et l'amour du sport de Hellen. Mais un jour, ils crurent que cette harmonie s'était effondrée. Atteint d'un mal étrange le petit Lukas ne cessait de pleurer, de souffrir pour tomber dans de grandes périodes de sommeil, souvent troublées de cauchemars. Ses parents, dévastés à l'idée de pouvoir le perdre eurent la bonne idée de joindre Bersheker. Malheureusement, lui non plus ne savait expliquer cela. Scott n'était jamais passé par une phase comprenant la douleur que le pauvre enfant semblait ressentir. Et puis aussi soudainement qu'il était apparu le mal, disparu tout en laissant derrière les réponses. L'inquiétude laissa place au soulagement et au bonheur. Trônaient dans le dos de l'enfant deux petites ailes ,qui n'auraient de cesse de grandir, de plumes duveteuses grises.

La famille s'est agrandie, un nouvel ange a vu le jour.

Et il a apporté avec lui une aura de paix et de bonheur.


Homme-LoupWhere stories live. Discover now