9.

65 6 4
                                    

Une semaine est passée et je fais mon rapport. Aucun problème majeur. Dans la case "remarques personnelles", j'écris juste que James a fait fuir des informations confidentielles dans sa famille malgré son serment. En entrant dans l'agence on nous fait ''jurer'' que nousvne divulguerons aucune information concernant les enquêtes ou les autres agents. Je rédige ensuite mon rapport personnel, celui que personne ne lit et dedans, j'écris que le frère de James se trouve dans le lycée et toutes les vacheries qu'il m'a fait en une semaine. J'ai appris qu'il a redoublé plusieurs fois, qu'il est redoutable pour apprendre des infos compromettantes et donc très bon pour assujettir des gens. Il manipule les autres comme il respire et tout ceux qui le suivent partout ce sont ceux qui sont coincés par lesdites infos. Seul son meilleur ami, celui qui porte toujours une veste en cuir sait pourquoi il fait ça. Apparemment on est deux à connaître son petit secret. Pour entrer dans l'agence, on nous fait passer des tests psychologiques. Le mien, ils n'ont pas eu besoin de le faire, mon test c'était mon enfance. Certains passent le test et d'autres sont envoyés en mission, mais jamais personne ne les recontacte. Vu les résultats, je dirais que la "mission" du frère de James était de surveiller quelqu'un. Lorsque son frère est entré dans l'agence, il a comprit qu'on s'était foutu de lui et il a retransmit sa colère sur les autres.

Une fois mes rapports terminés, je descends dans le jardin, voir où sont les Doris. Alors que je descendais les escaliers, j'entends le bruit d'une chute. Je vérifie rapidement que personne ne peut me voir et je saute pour attraper la rambarde de l'escalier au-dessus de ma tête. Je me hisse à l'aide des bras et vois Matthew en train de descendre les escaliers sur les fesses. Je l'intercepte alors qu'il allait tomber dans la suite des escaliers. Il commence à pleurer, alors que Catherine accourt. Je le serre dans mes bras et le dépose sur mon épaule. Je sens ses mains accrocher mon cou et serrer tout doucement. Il s'arrête soudain de pleurer et je sens sa main toucher mes ailes. Je me tends et le fais descendre de mon épaule.

- Ça va mieux ? Dis-je doucement.

- Z'est quoi que t'as là ? Demande-t-il en pointant mon dos.

- C'est...euh... un tee-shirt tout rigolo ! Dis-je en me forçant à sourire.

Catherine nous retrouve comme ça. Assis côte à côte dans l'escalier en train de discuter. Matthew tout content que quelqu'un d'autre que sa mère s'occupe de lui m'entraîne par la main jusque devant la piscine. Je dis que je ne veux pas me baigner alors il court chercher un ballon et demande si on peut jouer ensemble. Il est tellement mignon avec sa petite bouille ronde que je ne peux qu'accepter. On se lance le ballon. A un moment, Matthew tire au pied et je fais semblant de m'écrouler tellement il tire fort. Se prenant au jeu, il se met à hurler "pim-pon-pim" et à courir partout. Il récupère je ne sais où une vieille mallette de docteur en plastique et m'ausculte. Il regarde mon cœur, me colle un faux pansement sur le front et dit que je suis guérit. Il range ses affaires, et recommence à jouer. Hellen apparaît soudain sur son balcon. Alors je prétexte que c'est la mi-temps. Matthew va s echercher un verre d'eau.

- Alors comme ça on joue au foot ? C'est un vieux sport ce truc ! Se moque-t-elle.

- Ouais mais ton frère a l'air d'adorer ! Dis-je en décollant le pansement.

- Oui, d'ailleurs, c'est sympa de ta part de jouer avec lui, parce que entre mon père qui n'est jamais là, ma mère qui reçoit des hommes d'affaires et moi qui fait autre chose, il s'ennuie un peu.

Je hoche la tête alors qu'une sonnerie la fait rentrer en vitesse.

- C'est bon Matt !

Je l'entends courir vers moi et soudain je le vois, comme au ralenti, courir sur les rebords mouillés de la piscine. Il dérape et dans une grande éclaboussure d'eau, tombe dedans. Je le vois se débattre pour rester hors de l'eau alors que je cours vers lui. J'exécute un plongeon parfait et attrape Matthew par un bras. Je le tire hors de l'eau alors que Hellen saute par dessus son balcon - ce qui me conforte dans l'idée qu'elle me cache quelque chose - et que Catherine, accompagnée de trois hommes en costume-cravate arrivent en courant. Deux personnes en noir et blanc, comme Marine, arrivent avec des serviettes éponges. Matthew tousse à n'en plus pouvoir, pour recracher l'eau. Je l'aide en lui faisant un massage, ce qui évacue l'eau de ses poumons. Le pire est passé de justesse. Je frissonne sous ma serviette. Matthew est emmené à l'intérieur alors que je pars prendre une douche. Je laisse les portes de la douche ouverte et étends mes ailes. Je me rince et change de vêtements. Une fois que mes ailes sont sèches, je descends voir si Matthew va bien. Tout le monde me remercie chaudement. Catherine en a les larmes aux yeux.

*

Plusieurs semaines plus tard...

Je me couche en même temps que Scott. Le savoir juste de l'autre côté du mur me fait revoir comme dans un film les moments où il a rougit. Ses fossettes étaient apparues, ses oreilles s'étaient inclinées vers l'avant. Je ne l'avais jamais trouvé aussi beau. Même lorsqu'il a les cheveux mouillés, quand il avait sauvé mon frère. Je ne sais pas s'il ressentait la même chose que moi, parce qu'il ne répondait pas à mes avances.
Mes pensées finissent par dériver vers mon activité illégale de nuit. Est-ce que je devais la reprendre en prenant le risque que Scott découvre tout, ou bien je laisse tout tomber pour quelques temps ? Alors que j'allais me relever pour aller faire un tour dans mes quartiers secrets, ma baie vitrée explose en milles morceaux. Je me fige. Dans le clair de lune, je vois un homme entrer dans ma chambre par la fenêtre. Juste avant que deux mains froides ne se posent sur ma bouche et mes mains, j'entends le clic discret de la porte de communication avec la chambre de Scott. La lumière est très faible mais Scott paraissait plus large et plus grand que d'habitude. Il attrape mon agresseur d'une main et le balance un peu plus loin avec une facilité enfantine. Un deuxième homme entre. Remise de ma légère surprise, j'attrape ma barre (une perche de métal rétractable) et commence à me battre. En quelques secondes je mets mon adversaire K.O. et ce juste à temps pour voir Scott décrocher une droite spectaculaire à "son" homme, qui s'affaisse d'un coup. Scott s'approche de moi dans un étrange bruit de frottement métallique. J'ai l'impression qu'il ferme les yeux mais je ne suis pas sûre à cause de la luminosité.

- Ça va ? Chuchote-t-il.

- Ne t'inquiète pas et toi ?

- Tout est okay.

Je le regarde et soudain vois ses oreilles se rabattre vers l'arrière. Il lève la main et stoppe le bras de l'homme que j'avais mis K.O. Dans la main de l'homme je vois une seringue avec un liquide miroiter de vert dans la lumière lunaire. Scott relève les yeux vers moi une demi-seconde. Demi-seconde que l'homme met à profit et l'aiguille se plante dans la cuisse du garçon. Scott s'affaisse lentement à son tour, alors que j'essaie de comprendre comment ça se fait que ses yeux brillent dans le noir. Un coup de talon dans le nez du gars et je le balance par la fenêtre. Scott est soudainement pris de convulsions. Il tremble sur le sol, dans un grand bruit métallique. La décision est à prendre très vite. Ou il meurt sur mon parquet ou je lui révèle mon secret. Lorsqu'il pousse un gémissement, je décide de prendre le risque. J'allume la lumière pour éviter de tout défoncer et d'un coup je me stoppe. Dans le dos de Scott se trouvent deux ailes de métal noir. Elles semblent vivantes, elles bougent comme tout le reste de son corps, au rythme des convulsions. Prise dans ma contemplation, je manque d'oublier qu'il est en train de mourir.

*

En faisant attention à ne pas abîmer ses ailes, je descends au sous-sol d'une entreprise abandonnée de mes grands-parents, dans les quartiers mal-famés, je l'utilise comme des quartiers généraux. Je couche Scott à plat ventre sur la table qui me sert de table de réparation pour mes armes et commence à préparer l'antidote. Sa vie est entre mes mains.

C'est comme du mercure. Je ne dois pas trop la serrer ou elle coulera entre mes doigts.

---

Et voilà mes p'tits loups ! Deuxième chapitre du week-end ! La p'tite bouille de Matt est en média !
Bonnes révisions à ceux qui bossent, et bon week-end à ceux qui en ont la chance !!
Bisous

H.

Homme-LoupWhere stories live. Discover now