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Durant tout le repas, Hellen explique à ses parents comment elle a fait pour me retrouver, pourquoi nous ne sommes pas partis tout de suite, comment elle a fait pour dormir, manger, vivre seule. C'est assez marrant à voir, enfin, à écouter au début, mais très vite Matt et moi nous sommes lassés et avons commencé à discuter ensemble.
Le repas me parait terriblement long comparé à ceux auxquels je m'étais habitué au Japon. Quarante minutes tout au maximum ! Alors qu'ici, cela doit faire plus d'une heure et demie que nous sommes à table... Et il reste encore la ''meilleure partie'', d'après Matt, le dessert.

J'observe Carmen, la femme qui a été engagée pour occuper la fonction de Marine, et je vois bien qu'elle a du mal l'égaler. Mais elle se donne corps et âme pour son métier, et je sais que son intégration a plutôt bien commencé.

Alors que je n'osais plus l'espérer, on finit par quitter la table et aller se coucher. Nous sommes censés être endormis depuis moins d'une demi-heure lorsque je perçois le bruit caractéristique des pieds nus marchant sur la moquette. Hellen s'approche. Je laisse échapper un micro rire.

- Alors ? Tu viens ? Chuchote-t-elle ayant compris que sa question implicite était reçue.

Pour seule réponse je saute hors de mon lit, l'attrape par la taille et passe par la baie vitrée que j'avais laissé ouverte, sachant parfaitement que Hellen voudrait sortir ce soir. L'enivrante brune se colle à moi en chuchotant que ça lui avait manqué.

- De quoi ? D'être collée à moi ou de voler ? Ou d'aller à l'entrepôt ?

- Les trois mon capitaine ! S'exclame-t-elle alors que je me posais.

- Mais tu as volé deux heures cet après-midi ! Protestais-je, absolument pas prêt à oublier ça.

- Je sais mais je te préfère au carcan de métal !

Je souris en rougissant légèrement à son commentaire. On entre dans le sous-sol. Après quelques secondes, le serveur se rallume et les ordinateurs se mettent à clignoter de tous les côtés signe de mises à jour, alertes, tipps et pleins d'autres choses. Très peu doué en informatique, après avoir essayé vainement de comprendre comment ça marche, j'abandonne et commence quelques tractions. Soudain, alors que j'étais tout en haut, une alarme se met en route et Hellen commence à sourire comme une gamine à Noël.

- C'est reparti ! Comme au bon vieux temps, comme si nous n'étions jamais partis... ou presque.

Je place la barre perpendiculaire au solet me laisse tomber au sol.

- Alors ? C'est quoi ce soir ?

- Exécution il semblerait, dans le quartier trois.

- Et tu n'as pas peur que les gens le prennent mal que d'un coup on soit de retour ?

- Si un peu, c'est pour ça que tu ne vas sortir tes ailes que en cas d'urgence. Mais je ne pense pas qu'ils vont nous rejeter totalement, pas après ce qu'on a fait... Même méthode, même discrétion. Manque juste les ailes, comme si on revenait et que nous avions été blessés. Enfin c'est la vérité !

- Ça roule !

On prend les motos et filons sur les lieux de l'exécution. Et en effet, lorsque qu'on arrive, il y a un homme au bout d'un canon de fusil. Mon réflexe est d'étendre les ailes pour aller récupérer l'homme, mais les bandes que l'on a installé justement pour éviter cette réaction, font bien leur boulot. La plus longue de mes plumes ne bouge que de quelques centimètres. Je me laisse donc juste tomber en bas. Hellen fait de même. Je m'occupe du cas du tueur et de l'homme tandis qu'elle règle le compte des gardes du corps et du chef. Mes ailes me manquent maintenant que j'en suis privé. Finalement je m'y suis vraiment bien habitué ! Ne pas les avoir après m'être habitué si souvent à les utiliser, devient finalement un handicap. Je m'en servais comme balancier pour mes prouesses, comme bouclier, pour esquiver, parfois pour frapper, je me servais de leur envergure pour donner plus de force à mes coups. J'en suis privé mais réussis tout de même à me défaire de mon adversaire en un tour de main. Mais alors que j'allais aller vers Hellen, pour vérifier que tout se passait bien, l'homme que nousavons sauvé me retient par la manche. Surpris, mon réflexe est de me mettre en garde. Lorsque je m'aperçois de mon erreur, il n'a pas encore compris le risque auquel il a faillit faire face.

Homme-LoupWhere stories live. Discover now