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Hellen et moi avons passé le reste de la nuit à rechercher des informations sur Monsieur Doris, l'homme d'affaire. Hellen a découvert que son père a deux côtés très différents. Le côté père de famille très gentil, celui qu'elle connaît, et le côté homme d'affaire sans foi ni loi. Plusieurs meurtres ont été commis pendant notre absence sans que personne ne puisse découvrir le meurtrier. C'est les seuls moments où la police regrettait de ne pas nous avoir à ses côtés. Nous avons cette capacité incroyable d'après eux, à toujours nous trouver là où quelque chose de grave se passe. C'est toujours de la même manière, toujours la même scène de crime mais jamais de preuves. Un homme retrouvé mort, démembré au pied d'un immeuble, deux balles pile dans le cœur. Sauf que ce que n'a pas remarqué la police c'est que tout les meurtres ont lieu dans la même plage d'horaire et que toutes les victimes sont, ou ont été, employés dans la société des Doris.

Il est trois heures du matin quand nous avons décidé de rentrer. C'est difficile à vivre pour Hellen, et je peux le comprendre parfaitement grâce à mes sens, mais nous devons garder le silence quand à notre découverte. Si Monsieur Doris s'aperçoit que nous avons deviné ses activités illégales, il ne mettrait pas longtemps avant de se rendre compte de qui nous sommes en réalité. De ce secret que nous cachons depuis le tout début.

Le lendemain matin, on mime de la fièvre, ce qui ne fut pas difficile, puisqu'il suffit que je pose ma main sur le front de Hellen et augmente ma température corporelle pour donner facilement l'impression qu'elle a quarante de fièvre. Catherine et Carmen, après avoir paniqué quand à ce mal étrange qui nous frappait brutalement, s'inquiètent mais Hellen demande à ne plus être dérangée de la journée, ce que les deux femmes appliquent aussi pour moi. Après tout, je suis toujours le garde du corps de Hellen. Par conséquent, dès qu'elles ont fermé et verrouillé la porte pour ne pas que Matthew vienne nous voir, on est debout et on va jusqu'à l'entrepôt. Mon vol est assez irrégulier, beaucoup plus que d'habitude, mais je suis rapide. C'est ce dont on a besoin.

- Ça va Scott ? Demande Hellen alors que je me posais.

- Fatigué, c'est tout, pourquoi ?

- Tu as peiné à nous emmener ici, je sentais tes muscles trembler tant tu peinais.

C'est plus une affirmation qu'une question, alors je ne réponds pas, baillant simplement. On s'installe aux ordinateurs et continuons nos recherches.

Une alarme juste à côté de mon oreille me fait sursauter brutalement. Je me redresse tout en me rendant compte que nous nous sommes tout les deux endormis, épuisés par nos heures de recherches d'hier. Hellen s'étire comme un chat avant de faire quelques flexions, pour la remise en forme dit-elle, pendant que je regarde pourquoi ça avait sonné.

- Hellen...

- C'est mon père ?

- Ouais, il vient de dire à ta mère qu'il ne rentrait pas manger et qu'il ne fallait pas l'attendre qu'il avait tellement de travail que c'était possible qu'il rentre très tard, et ainsi de suite.

- Tu penses à la même chose que moi ?

- Si tu es en train de penser qu'il préparer une nouvelle exécution, alors oui.

- Je crois qu'une visite dans son bureau s'impose.

Je hoche la tête. Hier soir, Hellen a mit plusieurs heures avant de réussir à pirater le réseau des caméras et micros du bureau de son père et à désactiver le bruit blanc (petit appareil qui émet un son, un peu comme un anti-son, les deux ondes, en se rencontrant, s'annulent). Après s'être assurés que personne n'allait entrer dans nos chambres à la maison, Hellen et moi nous changeons et partons vers l'immeuble de Monsieur Doris, qui allait avoir une chouette surprise. La ruelle sur laquelle donne la porte d'entrée de notre entrepôt est plongée dans le noir. Je déploie mes ailes et commence à les faire battre doucement, pour ne pas m'épuiser trop vite.

Homme-LoupWhere stories live. Discover now