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- Monsieur! Monsieur Scott ! Monsieur Alan vous réclame.

Le serviteur de Alan me court après alors que je vais d'un bon pas, décidé pour une fois, vers le centre d'entraînement psychologique.

- Qu'est-cequ'il veut encore ? Ça fait deux fois qu'il me demande cettesemaine. Et je ne parle pas de la semaine dernière ou bien celled'avant. Tu n'as qu'à lui dire que je vais bien. S'il te plaît.

L'homme reste un instant planté au milieu du couloir. Personne ne leur offre jamais ce genre de marques de respect, si on peut appeler la politesse comme ça. Je finis par me retourner et le regarder. Alors il secoue la tête et repart en sens inverse. Il ne faut surtout pas me détourner de mon but lorsque je vais dans la section psychologie parce que ma détermination est très vacillante. Tout me rappelle les horreurs que j'ai vécues. Certes je me suis nettement amélioré et, sauf au bout de nombreuses heures d'énervement, je suis capable de contrôler à la perfection mes nouvelles aptitudes. Et le pire est que je commence à m'y habituer pas au point de m'en servir mais tout de même !

Quoique je me sers de plus en plus souvent de mes crocs, parce que je trouve ça marrant de faire flipper les chiens errants qui viennent me mordiller les mollets lorsque je décolle d'une ruelle. Quoi ? J'ai dix-huit ans pas cinquante ! Si je ne fais pas ces âneries maintenant personne les fera à ma place !

A la sortie de mon entraînement, c'est-à-dire cinq heures plus tard, le serviteur de Alan est à nouveau là.

- Quoi encore ? Soufflais-je.

- Monsieur m'a dit de vous transmettreces mots.

- Oui.

- C'est pour une nouvelle miss...

Il n'avait pas fini sa phrase que je partais déjà. Je cours sans m'arrêter et arrive en un temps record devant le bureau de Alan. La porte est entrouverte. Et il est au téléphone.

- ...voir le même garde du corps pourvotre fille que celui vous aviez eu ? Elle a encore été attaquée ? Oh je vois... Oui, je pense mais je ne crois pas qu'il soit disponible. Oui monsieur, désolé. Oui il part aujourd'hui oudemain, ça va dépendre de lui. Non bien sûr, mission secrète. Bien. ...que je vous informe dès son retour ? D'accord. Jen'oublierais pas ! Bonne journée à vous aussi monsieur.

Je cherche qui peut être l'homme au téléphone mais je ne trouve pas. A moins que... Monsieur Doris pourrait-il avoir envie de me réengager ? Mais non, cela la ferait souffrir et je le sais incapable de faire ça à sa fille. Alors je frappe à la porte et entre sans même attendre qu'Alan m'y ait invité. J'ai toujours été comme ça, bien que depuis mon retour, je frappe aux portes avant d'entrer...

- Bonsoir Scott. Comment vas-tu ?

- Bien comme il y a cinq heures.

- Bon. Je dois te parler de quelquechose d'important. Tu vas lire ce dossier le plus rapidement possible et tu me dis quand tu es prêt.

Je regarde la taille du dossier. Il doit y avoir à peine dix pages à l'intérieur. J'attrape le PC, ouvre le dossier et commence à lire. Seuls quelques mots frappent ma conscience. Japon. Vol longue durée. Emploi pour couverture. Supermarché/café. Suspicion de trafic d'organes. ADN animale. Scientifique reconverti. Infiltration du système. Démantèlement. Drogues ? Mafia. Assassinats. Dangers. Agent spécial.

- Ça marche ! Je pars quand ? Dis-je.

Alan sursaute parce qu'il a oublié ma présence, puisque je suis parfaitement silencieux puis relève la tête de sa table numérique.

-Quand tu veux. Tu dois juste nous ledire deux heures à l'avance histoire qu'on puisse réserver un billet.

- Euhm, demain midi.

Homme-LoupWhere stories live. Discover now