Chapitre 17

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« La vie n'est qu'une longue perte de tout ceux qu'on aime » Victor Hugo

-Je vais avoir beaucoup de boulot. Dis-je à Kyle.

-Tu crois que pour moi ça va être facile ? Je dois faire en sorte que Miss cœur de pierre devienne gentille !

-Ce n'est pas parce que je ne ressens rien que je ne suis pas gentille, Monsieur je n'ai aucun scrupule. Souligne-je.

Kyle est assis à côté de moi. Ça fait seulement cinq minutes que nous nous sommes embrassées mais j'ai l'impression que c'était il y a une éternité. J'en ai marre de cette vie. Ce n'est pas une vie. Normalement ce qui nous différencie des animaux c'est notre capacité à ressentir quelque chose, à aimer. J'ai tout perdu, maintenant je ne suis plus capable d'aimer qui que ce soit. Je fais fuir tous les gens qui se retrouvent sur mon chemin. Venir ici représentait pour moi un nouveau départ, mais j'ai réussi à tout gâcher. Mon passé a fini par me rattraper et maintenant c'est de nouveau le chaos. Ma vie n'était pas facile avant l'accident mais j'étais heureuse et c'est tout ce qui comptait pour moi. Aujourd'hui plus rien n'a d'importance. Kyle s'est donné pour mission de m'aider, je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle il le fait.

Cependant ses chances de réussites sont tellement minces. Je suis dans cet état depuis tellement longtemps. En plus, je ne sais pas pourquoi il le fait. Il est vraiment impossible à cerner. D'abord sympa puis le parfait connard, pour enfin être de nouveau sympa. Avec lui, j'ai pourtant un espoir que ça marche, qu'il réussisse à changer les choses. Il est différent des autres, en tout cas mon corps considère qu'il l'est. Le problème c'est que je ne sais pas si mon cœur sera aussi de cet avis ou s'il a disparu à tout jamais.

Le soleil va bientôt se lever et les couleurs de l'aube pointe à l'horizon. C'est un spectacle magnifique qui se dresse sous mes yeux. Le ciel prend doucement une teinte orangée et je suis hypnotisée par ce spectacle. Je reste assise pendant une éternité avant de me rendre compte que n'y moi ni Kyle n'avons dit un mot. Je tourne la tête vers lui. Ses yeux brillent devant le panorama qui s'offrent à nous.

-Je ne trouve pas les mots pour dire à quel point c'est beau. Murmure-je.

-Tu as peut-être encore un cœur finalement.

-Bien tenté !

Je lève les yeux au ciel. On est encore loin du résultat qu'on s'est fixé. Je jette un coup d'œil à mon téléphone. Il est très tard, ou plutôt trop tôt. Je m'apprête à demander à Kyle de me ramener chez moi quand je repense à Ollie. Elle m'a mise à la rue, je n'ai nulle part où aller. Je ne connais personne ici, et trouver un logement étudiant abordable est mission impossible dans les délais qui me sont donnés. Je ne sais vraiment pas comment je vais pouvoir faire.

-Gabby, tu vas faire quoi maintenant ?

-Comment ça ?

-Si je me souviens bien, Ollie t'a mise dehors.

J'ai l'impression qu'il vient de lire dans mes pensées.

-Merci de le souligner... Aucune idée. Improvisé ? Me prostituer pour me payer un hôtel le temps de retrouver quelque chose.

-Tu peux venir chez moi, j'ai une chambre d'amis. Propose-t-il.

Je jette un œil en attendant son ricanement mais à sa tête, la proposition qu'il vient de me faire est sérieuse. Je suis en plein rêve. Monsieur Connard me propose de m'héberger alors que si je suis à la rue c'est aussi en parti sa faute, c'est vraiment le monde à l'envers.

-Hors de question. Je ne suis pas sûre que ton coloc appréciera. En plus, j'ai réussi à te supporter ces dernières heures, vivre avec toi c'est tout autre chose. Il faut apprendre à marcher avant de courir, tu ne crois pas ?

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