- Méfiez vous de leurs mains ! Hurlais-je avant de me lancer dans le combat.

Ils hochent la tête. Et chacun commence à se battre. Quand je passe assez près des vitres où les gens continuent à s'entraîner alors que le véritable danger est dehors, je frappe dessus comme une forcenée. Soudain les portes de l'ascendeur s'ouvrent laissant une vingtaine de combattants entrer dans la salle. En combat seule à seul avec un des meilleurs, je virevolte, aussi insaisissable qu'un feu follet et aussi vive qu'un écureuil. Je bondis et rebondis, contrainte par la technique d'épuisement de l'homme à seulement parer les attaques. Il y a trois sifflements. Je les identifie comme des fléchettes.

- A TERRE !!!!

Mon cri permet qu'aucune des fléchettes ne touche quelqu'un. Mais soudain les hommes de l'Organisation modifient leur agencement de combat. Je suis encerclée et ensevelie sous des dizaines de coups venant de partout à la fois. Même avec mon incroyable entraînement, je ne suis pas capable de résister longtemps face à cette quantité d'attaques. Deux hommes s'effondrent suite au sifflement de poignards. Je me sens emportée vers l'extérieur. Alors désespérée, je hurle. Trois mots avant d'être évacuée violemment par l'Organisation. Elle a retrouvé ma trace alors que j'avais besoin de toute la liberté dont un Justicier peut avoir besoin.

- Scott !! Ancienne mine, arge...

Je perds connaissance suite à un coup puissant dans la nuque.

*

Lorsque je rouvre les yeux, je suis attachée à une chaise dans le noir. Une ampoule vieille génération pend au bout d'un fil électrique au-dessus de ma tête. Un homme finit par entrer dans la pièce il a l'air fatigué, mais lorsqu'il voit que je suis éveillée, ses yeux s'éclairent. Il tourne les talons et se met à courir vers la porte qu'il venait de quitter. Il revient quelques minutes plus tard avec un second homme que je reconnais comme étant un des chefs de l'Organisation dans la ville. Ce dernier s'assoit souplement devant moi. Si lui est là, ça ne sent pas bon du tout pour moi parce que ça veut dire que le conseil a décidé de reprendre mon cas en main et de, au besoin, s'attaquer à ma famille. Je n'écoute pas trop le début de sa phrase, mais une claque bien placée se charge de me remettre les idées en place.

- Tu m'écoutes petite peste ?!

- Oui, bien sûr, c'est tellement intéressant ce que vous dites !

- Très bien, alors répondre à cette question de devrait pas trop te coûter. Qui est Scott ? De quelle mine voulais tu parler tout à l'heure ? Et pourquoi un homme t'a déposée dans une rue ?

- Vous me suivez depuis combien de temps ? Pourquoi voulez-vous absolument que je revienne ? Pourquoi risquer la mort de plusieurs de vos hommes simplement pour m'avoir ?

- C'est moi qui pose les questions, pas toi.

- Répondez et je répondrais.

- Ma chère Hellen, tu penses sérieusement que nous n'aurions pas prévu le coup de tes questions ? Ta retraite t'as affaiblie dirait-on.

- Oh que non ! Je suis beaucoup plus forte qu'avant, c'est juste que vos hommes sont trop faibles pour que je puisse montrer la totale étendue de mes capacités.

- Aurions nous la chance de pouvoir jouir de tes capacités de réponses ?

- Pas tant que je n'aurais pas eu les miennes.

- Très bien, amenez-le. Dit-il en se tournant vers les autres membres de l'Organisation qui sont présents.

Pendant qu'il me juge d'un regard étrangement appuyé, je réussis à briser les deux lacets en plastique qui m'entaillent les poignets. Je conserve les deux morceaux dans les mains et cesse de bouger. Toute mon âme et tout mon esprit s'envole vers Scott qui m'a appris ce tour, parce que maintenant, je suis en position de force. Je bénéficie de l'effet de surprise. Deux hommes arrivent dans le couloir, je peux entendre leurs pas résonner. Ils entrent en traînant une petite silhouette que je ne mets qu'un poignée de secondes à reconnaître. Ils ont profité de mon enlèvement pour capturer Matthew. Me regardant droit dans les yeux sans vaciller face à la haine évidente qui devait s'y lire, ils le poussent violemment vers moi et je dois me faire violence pour ne pas qu'ils devinent tout de suite que je ne suis plus attachée.

- Hellen... Gémit Matthew en se relevant difficilement.

- Ne t'inquiètes pas, on va sortir dans deux secondes. Dis-je en foudroyant du regard les hommes qui me regardent de haut, sûrs de leur victoire.

- Et comment tu vas faire princesse ? Tu es attachée !

Je souris très fière de moi et laisse une seconde de flottement. Les différents hommes dans la pièce s'observent les uns les autres, prouvant le fait qu'ils ne voyaient pas du tout où je voulais en venir. Et puis, puissamment, je me mets debout et montre mes mains. Scott m'a appris ce petit tour de passe-passe, lorsqu'il a vu que je n'étais pas capable de me détacher seule. J'utilise ma détente pour bondir dans leur direction et mettre K.O. les deux premiers hommes, qui n'ont pas le temps de m'opposer la moindre résistance, tant ils sont surpris. Le dernier, le chef, se met en garde avec un sourire veule. J'analyse rapidement sa garde. Trop facile, ce genou qui semble peu protégé est un leurre, mais sa main droite n'est pas bien placée et il suffit qu'elle dévie un tout petit peu sur la gauche pour que j'atteigne sa gorge. Dans un mouvement, il tente d'attaquer, mais je pare son attaque et abats de toutes mes forces une main sur sa gorge. Il s'effondre, inconscient. Après cela, il n'a pas intérêt à dire que ma « retraite » comme il l'appelle, m'a affaiblie. Je récupère Matt et lui recommande de bien se tenir, accroché à mon dos comme un koala. J'entends un sanglot s'échapper de ses lèvres lorsqu'il niche sa tête au creux de mon épaule. Je me mets à courir vers la sortie. Trois buts. Deux vies. Scott et Matthew. Je m'élance dans les couloirs avec une puissance hors du commun et sors du premier couloir. Invisible un instant plus tôt, ils sont maintenant partout. Un homme me prend à revers et réussit à arracher Matt de mon dos. Il glisse un couteau sous sa gorge, faisant gémir de peur mon petit frère, déjà figé d'horreur. Matt subit les conséquences de mes erreurs. Je ne sens même pas l'aiguille s'enfoncer sous ma peau tant cette prise de conscience me détruit.

Homme-LoupWhere stories live. Discover now