Sortie

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Peu à peu Hana voyait son propre corps disparaître en particules de lumière, c'était si étrange d'être éphémère et de sentir que la vie cessait de s'écouler en votre être. Elle avait peur de ce qui l'attendait, de ce chemin blanc éclatant qui se dressait dans son esprit mais au moins elle était rassurée de savoir qu'Elyas allait rencontrer sa fille. Sa chère petite fille...

- ... J'aurais voulu avoir plus de temps...

Hana se mordit la lèvre pour ne pas éclater en sanglots et lui lança un dernier "merci", une dernière larme s'échappant de ses yeux noisette, avant de le laisser seul dans ce monde parallèle.

Le guerrier l'observa s'évaporer dans l'air, impuissant. Même s'il n'avait pas d'attache particulière, connaître Hana c'était un peu comme connaître une deuxième mère et cela faisait bien longtemps qu'il avait arrêté de penser à la sienne. Le jeune homme garda le silence et ne bougea pas d'un centimètre par respect et par deuil. 

Au bout d'un moment, il se releva et annula son sort, se retrouvant à nouveau plongé dans la dure réalité. Le village était complètement ensanglanté et il n'avait plus rien à voir avec le village aux mille couleurs. Les cadavres parsemaient le sol, leur sang s'engouffrant à l'intérieur des failles de la terre. Elyas ne ressentait pas vraiment de remords parce que ses actes étaient justifiés, il n'avait fait que se défendre ! 

Et il avait encore un compte à régler avec Histos. 

Où est-il passé ? 

Elyas soupira un coup, n'adressant pas un regard à ceux qui l'avait vendu et passa près de la jeune femme étendue sur le sol. 

Avant de quitter cet endroit il enterra Hana soigneusement, après tout ce qu'elle avait enduré elle méritait des funérailles. Pour le reste des cadavres, eux, ne méritaient que d'être dévoré par les chiens. 

Une fois l'enterrement terminé il se dirigea vers le grand bâtiment afin d'arracher la carte suspendue au mur et de la mettre dans sa poche, il chercha ensuite le chef sans parvenir à mettre la main dessus. Il s'était enfui, abandonnant le village sans regret qui fut libérer de son emprise. 

Rapidement, Elyas pensa à prendre des vivres et allait maintenant se mettre en route. 

Les contre-coups de ses transformations le rendaient faible et fragile car son corps devait se soigner, s'ajuster à sa nouvelle corpulence. Elyas avait horreur de cette période, c'était comme si vous passiez de la puissance d'un demi-dieu à la fragilité d'un enfant.

Affreux.

En sortant, Elyas rechercha un quelconque moyen de transport cependant, de ce qu'il voyait, ce village ne pouvait même pas s'offrir des familiers ou des montures. Pas étonnant que Sa Majesté ait mis la main dessus. 

Il devait repartir à pied, sous cette chaleur intense et il avait déjà quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son front.

Je n'en peux plus de ce monde !  Vivement que je retrouve la tranquillité de la forêt. 

Elyas partit sans un regard en arrière et avec sa nouvelle boussole, il marcha des heures vers l'est à la recherche de sa porte de sortie.

Au fur et à mesure de ces pas, sa discussion avec un ancêtre du village, le seul qui n'avait pas fui devant lui, lui revint en mémoire. Elyas désirait simplement demander de plus amples informations au sujet de ce monde.

Quitte à être ici, au moins en apprendre un peu plus sur leur coutume, leur manière de vivre, les éventuelles créatures dangereuses... C'était toujours bon de savoir dans quel environnement on voyageait. 

Un destin entremêlé (réécriture)Where stories live. Discover now