Trahison

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Histos attrapa Elyas par une épaule et lui fit une courte accolade, l'emmenant ensuite petit à petit vers un grand bâtiment grisâtre. Le jeune homme observa d'un regard noir la main posée sur son épaule.

Hihihi ! Coupe-lui la main...

Elyas dégagea son épaule sans un mot et Histos ne lui posa aucune question. Il y avait des gens comme ça qui n'était pas tactile ni réceptif aux attentions, autant ne pas prendre le risque de le brusquer. 

Le bâtiment ne semblait pas avoir été rénové depuis un long moment, des bouts de pierre étaient à deux doigts de tomber. C'est vrai qu'Elyas n'y avait pas fait attention mais le village était très pauvres, ils vivaient comme des âmes errantes en attendant la fin.

Autant sur Ecorsia l'atmosphère maléfique augmentait la violence des habitants, autant sur Arion cela les confortait dans un bonheur imaginaire.

Pour le moment, le jeune guerrier n'avait cure que de sa propre sécurité.

Il faut que j'aille droit au but pour éviter trop de question. 

Lorsqu'ils furent à l'intérieur, le maire s'empressa de lui montrer la carte du monde accrochée à son mur et il bomba le torse, fier.

- Voici le monde d'Arion et ce village se nomme Laria, nous sommes établi dans cette zone, lui expliqua le chef en pointant son doigt potelé sur la parcelle de terre concernée.

- Ce n'est qu'un petit village comme vous pouvez le voir mais contrairement à d'autres, nous sommes reconnus pour notre hospitalité et notre gaieté ! Le dévouement et bonheur du peuple sont ce qui m'importe. Cela forge et améliore nos relations vous ne pensez pas ? 

Dans tous les cas, si vous avez la moindre question n'hésitez pas à venir me voir, ou même quelqu'un d'autre. Ici, nous nous faisons un plaisir d'aider notre prochain.

Bien sûr et sans rien en contrepartie, je suppose. Pas question que je devienne un zombie !

Elyas n'écoutait l'homme que d'une oreille distraite, son discours l'ennuyait grandement et son faux air amical l'obligeait à se méfier. Il savait que tout ça n'était qu'un piège peu imaginatif mais il ne pouvait pas repartir sans carte, ni eau et nourriture. Ce serait du suicide. 

Le jeune homme décida d'aller aux choses sérieuses :

- Justement j'aurais besoin de...

- Ah ! J'y pense, vous devez être épuisé et affamé. Venez, je vais vous conduire dans mes appartements et vous faire parvenir un repas digne d'un roi.

Ils ont déjà dû prévenir les gardes à l'heure qu'il est.

Nous aurions dû nous occuper de lui hihi... Il n'est pas trop tard...

Il suivit silencieusement l'homme car il avait des besoins à satisfaire avant de son départ. En ce moment il n'était pas prêt à affronter de nouveau, s'il le fallait, les gardes de la forteresse. 

Ils entrèrent dans la maison juste à côté du vieux bâtiment. Les murs étaient peints dans un contraste de rouge et d'or, un grand tapis en soie ornait le sol et de l'argenterie était exposée dans des grands meubles en verre avec une certaine fierté. 

C'était une grande salle à manger : une longue table en bois ciré était au centre, ses larges chaises disposées tout autour.

D'un geste de la main, Histos l'invita à s'asseoir ce qu'Elyas fit en soupirant d'aise. Oh que ces chaises étaient moelleuses pour son fessier douloureux. Il étendit ensuite le plus possible ses jambes sous la table et s'étira les bras longuement.

Un destin entremêlé (réécriture)Where stories live. Discover now