Chapitre 18

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Je vois directement que Leo n'est pas content après mes mots. Je me mordille l'intérieur de la joue et je tortille mes doigts entre eux. Je l'entends grandement soupirer. Je relève timidement les yeux vers lui et le regarde. « Écouté. Je n'aurai pas dû agir comme je l'ai fait, mais... On n'est pas amis d'accord ? Tu n'es pas mon copain ou tout ce que tu veux. Y a rien de tout ça. Je t'ai dit que c'était pour me déculpabiliser en plus. Tu le sais très bien. » Je baisse la tête après ses mots. Je hoche la tête et recule d'un pas. J'inspire un grand coup et lui fais un sourire. Ce n'est pas grave, je pense très fort. Je me retourne et m'approche de Joshua, je m'assois à ses côtés.

Je passe la soirée avec lui, Leo est dans sa chambre et il ne revient pas. J'essaye de ne pas y penser, de me dire qu'en effet, ce n'est pas grave. Joshua m'aide beaucoup. Il me raconte des bêtises, on rigole et ça fait du bien. J'envoie une photo de moi à papa avec une moue mignonne, comme pour m'excuser. Je lui promets de revenir tôt demain et Joshua me propose même de me ramener. Alors le soir, on se couche rapidement. Je dors avec Joshua, dans sa chambre. Il s'occupe bien de moi, comme un grand frère. Il me fait beaucoup rire et me raconte des histoires. Alors j'arrive à rapidement trouver le sommeil. Puis le lendemain matin, c'est lui aussi qui me réveille de bonne heure. On ne mange même pas, on part directement. On prend le vélo que j'avais laissé dans leurs garages. C'est Joshua qui pédale. Je me tiens à lui fermement et on arrive un moment après être parti. Papa me gronde un peu quand j'arrive, mais il n'insiste pas. Niall a préparé des petits déjeuné alors on mange avec Joshua. Je crois que papa l'aime beaucoup. Il voudrait sûrement que j'aime Joshua à la place de Leo, mais c'est Leo qui me rend heureux. Même s'il ne m'aime pas.

Au bout d'une heure Joshua doit partir, parce qu'il doit travailler. Je suis un peu triste, mais je ne dis rien. Je le raccompagne et je lui prête mon vélo pour qu'il aille plus vite et quand il n'est plus là, je vais dans le canapé. Papa vient rapidement avec moi sur le canapé, il me demande ce qu'on a fait dans la soirée et je lui raconte tout. Sauf ce que Leo m'a dit. Lui, je n'en parle pas. Papa me dit qu'il aime beaucoup Joshua. Que c'est quelqu'un qui est gentil et je lui réponds que oui, je le sais. Puis après je promets à papa de plus partir sans rien lui dire. Je finis par remonter dans ma chambre, je prends une douche et je me pose dans mon lit. Je ne sais pas quand est-ce que papa va me laisser allez à l'école, mais je ne suis pas impatient. J'ai envie de voir Leo. Juste de sentir son parfum.

Je réalise enfin que j'ai mon sac à dos, avec ses affaires et un sourire ce forme sur mes lèvres. Je prends son écharpe parce que le sweat-shirt lui a été lavé. Alors je sers l'écharpe contre moi et je ferme les yeux. Mes larmes me brûlent, mais je refuse de les faire couler. Je me couche tout doucement et je soupire. J'essaye de me détendre au maximum. Je pense à Léo, je pense à lui de toutes mes forces et mon cœur s'apaise. Quand je pense sa voix, ses mots me reviennent. Et ça me fait mal. Ça me fait vraiment mal, je prends mon téléphone et j'enregistre son numéro grâce à l'appel qu'il m'a passé hier. J'ai envie de lui envoyer un message. De lui écrire pleins de choses, mais je ne le fais pas. Je ne fais rien de tout ça. Je fixe juste son numéro avec l'écharpe serrer contre moi. Très fortement. Je respire son parfum, encore et encore. Mes yeux sont clos et ma peau frisonne grandement. Ça m'apaise, je me sens bien. Je me sens terriblement bien. J'ouvre grand les yeux quand d'un seul coup, mon ventre tressaute.

Je fixe le mur de ma chambre et avale difficilement ma salive. Je ferme les yeux quelques secondes et inspire un grand coup. Je respire dans l'écharpe une énième fois et mon ventre tressaute, encore. Ce genre de chose, ça met déjà arriver. Une ou deux fois, mais je n'ai jamais réellement osé regarder pour savoir ce qui se passait, là-bas. Je me mets sur le dos en serrant l'écharpe contre moi et je fixe le plafond. Je viens me glisser sous la couverture et me remet dans la même position. Sur le dos. L'écharpe contre moi et mes yeux rivés sur le plafond. J'inspire profondément encore le parfum de Leo et je me mords la lèvre inférieure. Ça tressaute plus bas. Encore. J'ouvre les yeux et avale difficilement ma salive. Je glisse mes doigts sous la couverture. Je tourne la tête vers la porte pour vérifier qu'elle soit correctement fermée puis je regarde encore une fois le plafond. Je pose mes doigts sur mon ventre. Puis je ne bouge plus.

Libellule - Tome 2 ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant