Libellule - Tome 2 ©

Chapitre 1

J'entends la cloche sonner, je ferme mon cahier rapidement et je le mets dans mon sac. J'y mets aussi mon crayon. Je mets ma capuche sur ma tête puis j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. Je sors rapidement de la classe tout en mettant mon sac sur mes épaules d'une main et ma musique en route de l'autre. Je me dirige rapidement vers l'extérieur du bâtiment et je vais vers les vélos. Je prends le mien après avoir enlevé le cadenas. Je le mets dans mon sac à dos puis je grimpe dessus. Je m'appuie sur les pédales et roule jusqu'à la sortie de l'école. Je roule rapidement, je prends les routes qui ne sont pas empruntées par les voitures parce que je sais que papa n'aime pas ça. J'arrive très peut de temps devant la maison. Je laisse mon vélo sur les graviers et je vais rapidement vers la porte d'entrée, je l'ouvre, ils sont là. J'entre rapidement dans la maison et je grimpe dans ma chambre aussi rapidement que possible. J'enlève les affaires de cours de mon sac, le remet sur mon épaule et je vais dans la salle de bain.

Je me poste devant le miroir et retire lentement ma capuche. Je grimace et me passe une main dans les cheveux. J'attrape l'une des dernières mèches longues. Je souffle aussi fortement que possible et j'attrape un ciseau. Je la coupe, je me mords l'intérieur de la joue et je coupe encore et encore. Ils étaient longs. Ils m'arrivaient aux épaules. Et ils étaient châtains. J'ouvre les placards de la salle de bain et je prends la couleur que je vois. Je vide le paquet et je ne prends que le décolorant. J'en mets partout sur ma tête. Le produit est bleu. J'ai retiré mes écouteurs. Je souffle tout doucement et je m'assois sur le bord de la baignoire. Je souffle encore et je laisse mes mains retomber dans le vide. Quand j'ouvre les yeux et regarde l'heure j'ai laissé le produit reposer suffisamment. Je retire mon gilet et je penche la tête au-dessus de la baignoire. J'allume l'eau, ferme les yeux et je me rince la tête. Je prends ensuite du shampoing et je me lave les cheveux. Je viens ensuite prend une serviette et je me les sèche.

Je me regarde dans le miroir. J'ai les cheveux totalement blancs. Je me mords l'intérieur de la joue et prends la boîte de couleur. J'attrape mon sac et je vais dans la chambre. Je repose mon sac et je prends un billet dans ma boîte à sous. Je descends rapidement, jette un coup d'oeil dans le salon puis je me dirige vers la cuisine. Je regarde Niall quelques secondes alors qu'il parle avec papa. Je vais à côté de lui et je pose la boîte sur la table et le billet. Je me retourne ensuite pour remonter mais je ne peux pas bouger. Je tourne la tête et je regarde papa qui me tient le bras. Il n'a pas l'air content. Je me dégage de son emprise et je remonte rapidement dans ma chambre. Je ferme la porte tout doucement et je viens m'allonger dans mon lit. À peine quelques secondes après la porte de la chambre s'ouvre sur Niall, il dépose le billet sur ma table de nuit et me fait un petit sourire.

« Viens avec moi dans la salle de bain. Je vais te couper les cheveux correctement. Ça ne ressemble à rien ce que tu as faits. » Son sourire est tendre, je me lève et je le suis jusqu'à la salle de bain. Je m'assois sur un tabouret alors qu'il reprend les ciseaux. « Tu n'as même pas nettoyé Aaron. » Je ne réponds rien et je mets mes écouteurs dans mes oreilles. Je ferme les yeux alors que je sens ses doigts dans mes cheveux. C'est agréable. Il coupe plus à l'arrière, je le sens. Après quelques longues minutes j'ouvre les yeux et je me regarde dans le miroir. Je ressemble à quelque chose. Je me lève et ramasse tout ce qu'il y a trainé alors qu'il me surveille. Je jette tout à la poubelle et passe à côté de lui. Je fais le bruit d'un bisou, sans lui toucher pour autant la joue et je sors de la salle de bain. Je retourne dans ma chambre.

Papa est là. Je le regarde quelques secondes puis je m'assois sur le lit pour finir par m'allonger. Je me mets face au mur, dos à lui et je retire l'un de mes écouteurs. Il s'allonge à côté de moi et viens caresser mes cheveux tout doucement. Je ferme les yeux et souris un peu. « Je vais parler au directeur. » « Non. » Je grogne. Je prends sa main qui est dans mes cheveux et je viens la coller contre mon coeur. Je l'entends souffler et il se colle plus à moi. Son autre main joue avec mes cheveux. « Je te laisse pas le choix. C'est trop cette fois. » Il se lève et me force à lâcher sa main. Je serre les dents aussi fortement que possible, je me lève d'un coup et je prends mon sac. Je lui donne un coup d'épaule et je descends les escaliers rapidement. J'enfile mes chaussures à grande vitesse et je cours dehors, j'attrape mon vélo que j'enfourche et je pars.

Je roule rapidement, je sais parfaitement où je vais. C'est un ponton où il n'y a jamais personne, même pas des pêcheurs. Je m'y rends alors rapidement. Je laisse mon vélo au bord de l'herbe et je cours rapidement vers le ponton. Une fois devant, je ferme les yeux et respire profondément. Je sors mon téléphone, enfonce plus mes écouteurs dans mes oreilles et je mets la musique aussi fortement que possible. Je regarde ensuite mes mains, je le bouge tout doucement en fermant les yeux encore une fois. Je laisse mes bras eux aussi bouger. Je ressens toute la musique dans mon corps. Mes pieds eux aussi se mettant à bouger et un petit sourire se dessinent sur mes lèvres alors que je sens l'entière totalité de mon corps suivre le rythme de la musique qu'entend dans mes oreilles et qui résonne dans ma tête. Mes mouvements ne sont pas précis, ce n'est pas quelque chose que j'ai appris. Je me laisse simplement porter par ce que je fais et ce que j'entends. C'est agréable. Je me sens un peu comme libéré comme ça.

Je sens une pression dans mon dos et je tombe du ponton, dans l'eau. J'ouvre grand les yeux et remue mes pieds pour remonter à la surface. Mes écouteurs se sont retirés de mes oreilles. Je sens mon coeur battre rapidement alors que je tiens mon téléphone dans ma main, dans l'eau. Je respire vite. Je ne sais pas nager. J'avale difficilement ma salive et relève les yeux vers la personne qui vient de me pousser. Je le regarde un long moment, il est entouré de ses amis, comme à l'école. Je serre les dents. « Espèce d'imbécile. » Murmure l'un de ses amis. Il s'approche du bord et me tend la main. Je secoue la tête. Je n'ai pas besoin de son aide à lui, il regarde toujours sans rien dire et ça a l'air de l'amuser. Je remue mes pieds rapidement pour remonter à la surface mais j'ai de l'eau qui rentre dans la bouche. Je tousse alors énormément.

« Aaron ! » Je n'arrive pas à sortir ma tête de l'eau. C'est lourd, mon corps est lourd. Je sens qu'on m'attrape par la taille. Je m'accroche au cou de la personne alors que ma tête sort enfin de l'eau. Je tousse encore et me hisse sur le bord du ponton avec l'aide du garçon. Il remonte rapidement lui aussi. Je tremble. Je regarde mon téléphone et essaye de l'essuyer, j'essaye de l'allumer mais ça ne fonctionne pas. Mes écouteurs doivent être au fond de l'eau. Je me mords l'intérieur de la joue. Papa va me gronder. Je me lève lentement et je reprends mon sac, je ne leur accorde pas un seul regard et je marche jusqu'à mon vélo. Je le prends d'une main et je reprends ma route vers chez moi.

Encore une fois.