Enseigne-Moi (Jimin-BTS / Hetero / Lemon)

1. Une première rencontre mouvementée

JIMIN:

J'étais vraiment impressionné de voir tous ces immenses bâtiments défiler un à un devant mes yeux. Ces bâtiments semblaient désireux de rivaliser avec le nombre incroyable de magasins aux enseignes lumineuses et colorées. Toutes ces constructions se serraient les unes contre les autres, comme si leurs créateurs avaient eu pour mission de ne laisser aucune petite parcelle de terrain non construite. Je m'étais déjà rendu à Seoul auparavant, bien sûr, mais cette fois-ci la situation était très différente. Je m'y rendais pour y séjourner, et y enseigner.

Moi qui étais d'un naturel plutôt calme en général, je ne me reconnaissais pas aujourd'hui. L'excitation faisait trembler mes mains, les crispant sur le volant de mon véhicule. J'essayais depuis un bon moment de relâcher la pression de mes muscles sur l'ustensile recouvert de cuir, en vain. Lorsque je parvenais à relâcher mon corps, je finissais trop rapidement par me crisper de nouveau malgré moi, n'obtenant qu'un bref repos pour mes muscles engourdis. Mes phalanges en devenaient trop blanches sous l'effort.

— Calme-toi JiMin, murmurais-je pour moi-même alors que j'étais seul dans l'habitacle de mon coupé sport gris. C'est juste une réunion de bienvenue. Une simple rencontre avec les autres enseignants du lycée...

Je tentais de retrouver un semblant de sérénité, sans résultat. Depuis ces dernières heures, mon angoisse grandissait au rythme des minutes qui défilaient. Certes, il ne s'agissait que d'une simple réunion comme j'en avais déjà vécu, mais dans un lycée aussi prestigieux, mon expérience passée se révélait avec une toute nouvelle saveur, prenant une ampleur de bien plus grande envergure.

Mon GPS m'indiqua soudain que j'étais parvenu à ma destination. Un grand bâtiment, surplombant une cour intérieure, se dressait en bout de route, devant mes yeux. J'aperçus sur sa droite un petit couloir s'enfonçant en profondeur : un parking souterrain ! J'y garais mon véhicule avec soin. J'éprouvais une petite fierté pour avoir pu acquérir ce modèle, qui m'avait tout de même coûté assez cher, il y a quelques années. J'avais ressenti un coup de cœur après l'avoir découvert dans une publicité à la télévision. Il incarnait à la fois le mélange sportif, ainsi que le côté pratique par sa maniabilité. J'aimais son allure qui me rendait fier, mais j'étais le genre de personne à privilégier le confort dans ma vie.

Après avoir extrait ma grosse valise à roulettes du grand coffre de l'engin, je pris la direction de l'escalier. Pas question de prendre l'ascenseur tant que je serais toujours capable de me déplacer sans aucune assistance ! Je me devais de faire un maximum d'exercice dans ma vie quotidienne, moi le flemmard qui m'inventait mille excuses pour ne jamais mettre les pieds dans une salle de sport. Un corps de 29 ans, ça s'entretient !

Lorsque mes yeux eurent parcouru le petit tableau précisant l'utilité de chaque étage, je changeais brusquement de décision : mon appartement se trouvait au neuvième étage. Exaspéré, je pris la direction de l'ascenseur, d'un pas traînant.

Une fois parvenu dans mon appartement, je me laissais lourdement tomber sur le grand lit au milieu de ma chambre. Je poussais un long soupir, tentative manquée de me détendre un peu. Je me sentais déjà épuisé par tout ce stress, alors qu'il était à peine quatorze heures. La bonne nuit de sommeil bien reposante était encore loin...

Je pris une profonde inspiration et me décidais à vider le contenu de ma valise dans des meubles choisis au hasard. Ce petit chez moi déjà meublé ne m'était pas encore familier... L'appartement, de taille convenable, était vulgairement décoré de façon standard. Les meubles qui s'y trouvaient entreposés étaient des modèles peu coûteux et plutôt basiques.

Je pris ensuite une bonne douche fraîche afin de me redonner du tonus. Puis j'avalais une collation avant de retrouver ma seule partenaire de ces dernières années, ma voiture. Durant toute ma vie, j'avais connu seulement deux amours. Ces deux histoires m'ayant laissé déçu, blessé, et profondément marqué. Bien que je n'aie jamais renoncé à l'amour, une part de moi en restait tout de même effrayée, et je ne me sentais pas encore prêt à aimer de nouveau. Donner son cœur, se mettre à nu, être si vulnérable, s'abandonner corps et âme à l'être aimé... Tant d'états d'âme par lesquels je passais obligatoirement lorsque j'étais amoureux, et qui jusqu'à présent ne m'avaient apporté que désillusions et blessures. Mon petit quotidien plan-plan me convenait bien. Je n'étais pas aussi heureux que je l'aie souhaité dans mes rêves les plus fous, mais j'appréciais beaucoup ma petite vie tranquille.