19- Dimitri

Depuis le début
                                    

Son regard gris-mauve me glace le sang, mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter.

-Tu fais chier ! Rentre. J'ai pas envie de réveiller les voisins avec nos hurlements sur le palier.

-Oh mais je n'avais pas prévu de te faire hurler chérie, du moins pas ce soir.

Tandis que je passe devant elle et découvre l'intérieur de son chez soi, je me prends une claque derrière la tête pour ma réplique sûrement mal placé.

-Aieuh ! Ça fait mal !

-Pauvre bichon, un gros balèze pleure pour une petite claque, laisse-moi rire !

Et elle rit, alors je la laisse faire parce que son rire, même s'il n'est pas sincère sur le moment est la plus belle mélodie qu'il m'est été donné d'entendre. J'avais oublié à quel point il était doux et gracieux. Je souris, et elle s'arrête aussitôt.

-Bon tu veux quoi cette fois ?

Je m'avance un peu plus dans son salon et me rapproche de sa cuisine, ou je commence à ouvrir les placards. Si elle n'a pas changé de ce côté là, elle devrait en avoir, car elle en avait toujours chez ses parents. Bingo ! Du maïs à éclater, je me souviens qu'elle faisait des flans à sa mère pour en acheter à chaque fois. J'attrape le paquet et le secoue devant elle.

-Je veux passer cette soirée avec toi, à parler du temps perdu autour d'un bon gros saladier de popcorn caramélisé.

Sa moue timide qui fait ressortir sa rosette droite, me montre que cette idée lui plaît.

-D'accord, mais je m'occupe du caramel tu m'as toujours fait foiré !

-Une fois !

-Non, à chaque fois !

Je lève les mains en signe de capitulation, et elle me passe devant pour ouvrir un tiroir et en sortir une casserole, et une grosse marmite à couvercle qu'elle me tend.

Vingt minutes plus tard, nous sommes allongés sur son tapis à frange qui prend la moitié de son salon, le saladier de pop corn entre nous. La préparation c'est fait dans le plus grand des silences, seul le maïs qui explosait résonné dans la pièce. Une fois prêt, elle a laissé couler son caramel par dessus les maïs chaud afin de le napper de cette douce texture rousse, sucré à souhait. Maintenant, nous regardons le plafond, piochant chacun notre tour dans le plat.

-Je suis vraiment conne d'avoir accepté ta présence ici, dit-elle tout à coup.

Je me crispe à ses paroles. Je ne veux pas qu'elle regrette.

-Alors pourquoi as-tu accepté de me laisser rentrer chez toi ? je demande.

-Pour éviter une nouvelle crise de ta part tiens !

-Non, je n'aurais rien fait. Si tu n'avais pas voulu que je rentre, je serais reparti sans insister.

Elle se redresse, s'appuyant sur son coude, sa tête posée dans sa main.

-Tu te fou de moi.

-Non.

Je pioche une poignée de popcorn que j'ingurgite d'un coup.

-Pourquoi tout ça maintenant, Dimitri ?

-Parce que tu es là.

-Et si je n'aurais pas été là.

Je souffle et me redresse de la même manière qu'elle.

-Pour être franc, je ne sais pas Ruby...

Elle se recouche sur le dos, fixant un point au plafond et j'en profite pour observer chaque détails d'elle. Son visage est toujours le même, mais comme je l'ai constaté, ses traits plus prononcés et quelques-uns lui durcissent le visage lui donnant cet air de femme froide. Froide, elle est devenue mais à cause de moi. Ses cheveux, sont beaucoup plus court qu'à l'époque et ce n'est plus sont blond foncé qui l'agrémente, mais cette couleur violine qui donne une touche de chaleur à l'encadrement de son visage. Ses yeux, sublime, m'ont toujours fait rêvé et j'ai toujours trouvé cette nuance gris-mauve hors du commun. Aujourd'hui, il tire plus sur le gris que sur le mauve. Est-elle triste ? Est-ce que la présence à ses côtés l'affecte autant ? Je me console en me disant que non. Inconsciemment, je dégage une mèche qui repose sur son front et mon geste la fait frissonné. Alors, je tente une caresse plus appuyé en posant ma paume contre sa joue. Elle ferme les yeux, mais tourne la tête.

LOVE ICE {EN CORRECTION BÊTAS} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant