For You [Bryson Tiller]

Ce que nous partageons

Mon téléphone coincé entre l'épaule et l'oreille, je tentais désespérément d'appeler Bryson en renfort tout en préparant de la façon la plus rapide qu'il soit, un biberon pour Aline qui était entrain de pleurer dans la chambre. Quand elle est malade, elle est très nerveuse et sensible et pleure pour tout et pour rien.

-Arrête de pleurer maman arrive. La suppliais-je même si je savais que ça n'allait rien changer.

J'étais complètement à sa merci et il a fallut que la voix dans mon téléphone m'annonce que je n'avais pas rechargé mon compte, donc plus d'unité, plus de forfait, plus de rien! Dégoûtée, je fais un faux mouvement en tentant de me déplacer et fais tomber mon pauvre téléphone parterre. Je n'ai pas le temps de le ramasser que les cris de Aline redouble et ma tête n'arrive plus à suivre. J'accoure vers elle et agite le biberon avant de le lui donner, elle se calme en le voyant puis le met à la bouche en se rallongeant sur les coussins. Soulagée qu'elle se soit enfin calmée, je soupire en posant ma main sur mon front puis décide de retourner dans la cuisine pour tout ranger mais dès que je franchis le seuil de la porte elle se remet à pleurer.

-Non ne pars pas.

-Arrête de faire ton bébé Aline, je dois aller m'occuper d'autres choses! Je réponds agressivement avant de continuer ma route.

-Maaman! Elle cris avant de se remettre à pleurer.

Depuis ce matin, je n'arrête pas de tourner en rond. Suite à sa crise allergique du samedi soir, Aline a commencé à faire de la fièvre. Hier encore, elle a dû vomir deux fois et aujourd'hui elle chauffe étrangement et s'agite beaucoup. Ce n'est pas la première fois qu'Aline tombe malade, mais c'est juste que là c'est le pire moment. Ma vie est à deux doigts de basculer, j'ai l'impression que je dois porter trop de choses sur mes épaules, j'ai l'impression de ne plus avoir le contrôle sur quoique ce soit, j'ai l'impression de devenir folle. Et c'est énervant.

Je ferme les yeux et une soudaine envie de pleurer me prend. Je marche à reculant et repars dans la chambre. Aussitôt elle arrête de pleurer puis tant ses bras vers moi. Je la laisse comme ça pendant quelques secondes avant de la prendre et de la soulever. Immédiatement, elle pose sa tête sur mon épaule et je sens son front brûlant coller ma peau. Je ne portais sur moi, rien d'autre qu'un vieux short universitaire et un grand t-shirt au col V auquel les manches étaient coupées. Ma journée commençait très mal sachant que mercredi était le Jour J.

J'ai du faire la plus part des tâches ménagères qu'avec ma main gauche, la droite était occupée à soutenir mon enfant qui se foutait totalement de si je souffrais ou non. Quand j'ai récupéré mon téléphone à terre, j'étais encore plus triste car je n'avais plus de batterie. J'ai finis par déposer Aline devant la télé car il était évident que je réussirais pas à réellement ranger si elle s'aggripait constamment à moi en tâtant mon coup. Étonnement, elle n'a pas bronché et a continuer à boire son biberon devant Bob l'éponge et heureusement pour moi, Sophia se trouvait juste à côté d'elle.

Je récupère le linge sec et commence à le repasser soigneusement en évitant de penser encore à tout mes problèmes mais rien n'y fais. Je suis si soucieuse que j'en oublie la sauce que j'avais laissé au feu. Je m'en suis souvenue par l'odeur du cramé qui commençait à émerger dans le studio. J'y ai couru et ai coupé l'arrivée du gaz avant d'ouvrir grands les fenêtres. Résultat, ma sauce s'était évaporée et avait sécher sur les parois argentée de ma casserole. J'y mes de l'eau et repars dans la buanderie dans laquelle j'avais laissé le fer à repasser sur le chemisier que je comptais porter mercredi. Me rendant compte de mon erreur, je débranche directement la machine et constate rageusement les dégâts, j'avais tellement envie de pleurer en voyant la grosse marque qu'avait laissé le fer en plein milieu du tissu brodé.