For You [Bryson Tiller]

Se rendre à l'évidence

-J'invite ma cliente à la barre.

Je me lève aussitôt, déjà lassée d'y repasser une deuxième fois. Je défroisse proprement ma robe et me dirige vers la droite du juge où je suis déjà passée tout à l'heure.

-Mademoiselle Palmer, où vivez vous et dans quelles conditions exactement?

-Je vie à Harbor Gateway au bord de la 405 un quartier populaire. Les conditions sont... moyenne.

-Comment y avez-vous atterri?

-J'avais trouvé une annonce dans le journal quand j'étais encore avec Charlie et que j'avais pour projet de le quitter...

-Pourquoi avoir choisi ce quartier?

-Parce que... je ne sais pas... je voulais simplement emmener ma fille loin de tous ça. Je voulais qu'elle ai une vie saine alors j'y suis allée avec elle en attendant d'amasser assez d'argent pour nous en aller et lui donner une vie meilleure...

-Vous reconnaissez donc que cet homme représentait en quelques sorte une menace et il fallait absolument partir pour le bien de votre fille?

J'hoche systématiquement la tête sans pour autant voir où il  voulait en venir exactement. Était-il au courant qu'il m'enfonçait en disant à tout le monde que j'habitais dans un quartier populaire?

-Que faites vous dans la vie?

-J-... je suis femme de ménage. Dis-je honteusement.

-Combien vous gagnez dîtes nous.

-Pas plus de 500 dollars en tout cas. Je travail dans une résidence privée...

-Anh, alors vous gagnez assez pour subvenir à vos besoins et à ceux de votre fille?

-Cet argent va aussi vite qu'il n'arrive mais oui, c'est assez pour Aline et moi.

-Eeet... pendant que vous travaillez, où est l'enfant?

-Avec moi, nous logeons en semaine chez madame Sylvie Cooper. Alors elle est tout le temps avec moi...

-Merci mademoiselle Palmer, vous pouvez retourner à votre place.

Cet interrogatoire était déjà mieux que le précédent mais je devais avouer que la piste qu'il était en train d'emprunter me faisait peur. Je repartis m'asseoir avant de jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule sur John qui avait le visage crispé totalement concentré sur ce qui se passait là devant ses yeux. Je ne sais pas si c'était parce que c'était l'affaire qui l'intéressait ou le fait que ce soit son frère qui parle. Je me retourne donc légèrement vers lui et attire son attention en lui faisant des messes basses. Lorsque ses yeux verts me regardèrent enfin, je lui demanda si allait bien en levant mon pouce en l'air. Il hoche la tête avant de se reconcentrer sur les paroles et les gestes de son frère.

-C'est une femme et une mère dévouée que nous avons là qui fait tout pour que son enfant vive dans de bonnes conditions. Elle est présente pour son enfant et se bas pour lui, n'est-ce pas l'exemple même d'une bonne mère? Prête à se sacrifier et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir confort et sécurité à son enfant? Il demande aux jurés.

Tout d'un coup je semble comprendre sa démarche, j'espère simplement que ça va marcher. Et puis c'est vrai il a raison je suis une bonne mère. Tout en parlant il réussi à me lancer un clin d'œil avec un sourire en coin, aussitôt je me tourne vers John qui me sourit de toutes ses dents, bien joué Raphael. Je commençais moi aussi à sourire en voyant que la situation tournait à mon avantage et ce, malgré le boude bêtises que j'ai faites qui tapissent mon dossier. Maître Delaures semblait dégoûtée qu'il utilise la technique d'exaltation de sentiments afin d'attendrir les jurés.