Let The Past Go // K.S.

CHAPITRE 40

NINA

Deen : Hey Ninouche qu'est ce qui t'arrives?

Mo : Ça fait vingt minutes que tu déplies et replies ces fringues!

Moi : Ah? Ah bon? Je faisais pas exprès...

Je suis perdue. Je suis stressée aussi. Je suis sortie de ma chambre et me suis assise à la table de la cuisine. Je sens les regards des trois hommes sur moi.

Ken : Viens Nina on bouge.

Moi : Pourquoi?

Ken : Dépêche-toi.

Je me lève sans dire un mot sous les yeux écarquillés des deux autres et je suis Ken dehors.

Ken : Qu'est-ce qui t'arrive?

Moi : Y'a rien.

Ken : Tu fais des trucs chelous genre plier et replier tes fringues, tu tripotes tes cheveux comme si c'était la dernière fois que tu les touchais, tu as le regard dans le vide et tu me rembarres pas alors que je t'ai donné un ordre. Tu vas me dire ce qui va pas?

La boule d'angoisse pèse sur mon ventre et m'empêche de respirer.

Moi : C'est rien Ken. Je suis angoissée c'est tout, je file ma démission tout a l'heure.

Ken : Ça va aller Nina.

Moi : Je sais mais j'ai peur quand même.

Il m'a attrapé le bras et m'a entrainée dans les recoins de Paris pour me changer les idées.

*

Il est vingt-deux heures, on est sorti en boîte ce soir. Ma sœur est avec Framal et Mekra, Ken est collé à une blonde et moi je suis à l'écart, je bédave en luttant contre l'envie d'en prendre un pour taper sur l'autre.

Lo : Nounou?

Je me tourne vers lui.

Lo : C'était bien ta journée avec Feu?

Moi : Ouais.

Mon ton est dur et sec.

Lo : Ah. T'inquiète, je suis sûr il sait même pas son prénom.

Moi : C'est pas ça le problème.

Lo : Explique alors Nounou.

Moi : Il passe la journée avec moi pour me changer les idées. Vers dix-huit heures il m'accompagne pour que je donne ma démission au DRH. Quand je redescends, il est plus là. Je rentre, il se montre froid et distant et il m'envoie balader quand j'essaie de lui tirer les vers du nez. Et maintenant la fille qui le colle depuis qu'on est arrivé. J'te jure j'ai envie de...

Lo : Non, tu ne tueras personne ce soir.

Je vois que Ken se lève et s'éclipse. Je me dirige vers la blonde malgré Lo qui essaie de m'en empêcher.

Moi : Hé, toi!

Elle lève son regard vide d'intelligence sur moi.

Moi : Tu fais quoi avec Ken là?

- Désolée, dit-elle avec un sourire moqueur. Ce soir, il est pour moi.

Je crois pas non. Je l'attrape par les cheveux et je vois tous les regards se tourner vers nous. Je la lève pour que son oreille soit à la hauteur de ma bouche.

Moi : Il est à moi, tu t'en rendras compte bien assez vite si tu t'en approches de trop près ce que je te déconseille.

Elle sourit effrontément.

- Il est peut-être à toi, mais qui le chauffe depuis le début de la soirée? Il est assez réceptif, pour un mec maqué.

Moi : Il ne l'est pas, sifflai-je avant de lui frapper le visage contre la table. Je recommence, deux fois, trois fois puis les vigiles me la font lâcher et j'ai dû sortir.

Mais qu'est ce qui m'a pris? Ça rend agressif la tise? Soudain une extrême fatigue s'empare de moi, je n'ai plus ni jambes ni bras ni corps, je sens juste un poids m'écraser et le sol se dérober sous mes pieds.

*

Je me réveille dans mon lit avec l'impression de ne pas avoir dormi depuis trois mois. Je suis encore habillée, seules mes chaussures ont disparu. Je me traîne jusqu'à la cuisine où se trouvent Lo, Mo et Deen.

Mo : Ouhlala, se moque-t-il.

Deen : Tu te souviens d'hier?

Moi : J'sais pas ce qui m'a pris je me suis énervée toute seule et je me suis retrouvée à taper une meuf.

"C'est vrai en partie, je passe les détails c'est tout", me dis-je en croisant le regard de Lo.

Moi : Les vigiles m'ont jetée dehors et après j'suis tombée, je crois...

Lo : La tise et toi c'est pas compatible.

J'acquiesce.

Mo : Au fait, tu ne saurais pas où est Ken?

Moi : Non pourquoi?

Mo : Il t'a trouvée par terre, il t'a ramenée et on ne l'a plus vu depuis.

Moi : Ah bon. Et il est pas chez un autre des gars?

Mo : Nan.

Je pense savoir où il est.

Moi : Je vais faire un tour, je vais le chercher.

Mo : Tu sais où il est?

Moi : J'sais pas.

Je suis donc sortie et j'ai essayé de me souvenir de l'endroit où se trouve l'immeuble abandonné où il m'a emmenée hier.

Je trouve, je monte sur le toit. Gagné : il est là, dos à moi, face à Paris.