CHAPITRE 13

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NINA

Ken, Framal et Mekra m'attendent devant l'hôpital. Ils regardent tous leurs pieds.

Framal : Chambre 203.

Je cours jusqu'à l'ascenseur et vais voir ma sœur. Elle est inconsciente, avec un masque à oxygène sur le nez et la bouche.

Moi : C'est grave ?

Infirmière : Ça devrait aller, mais elle a beaucoup trop bu et beaucoup trop fumé.

Je vois rouge, et descend voir les gars en furie.

Ken : On peut t'expliquer !

Framal : On était dans un bar , posés tous les trois.

Mekra : Linda est arrivée en pleurant parce que sa copine l'avait trompé.

Ken : Et puis elle a enchainé les verres et les clopes.

Nina : MAIS PUTAIN Y EN A PAS UN QUI A REAGI ? Y A PLEIN DE STADES AVANT LE COMA ETHILIQUE BORDEL !

Ils se sont tous ratatinés et ont regardé leurs pieds, encore.

Moi : Vous auriez pu m'appeler, ou la foutre dehors pour qu'elle arrête de boire, MERDE !

J'ai hurlé sur eux jusqu'à n'en plus pouvoir et que ma voix ne puisse plus produire le moindre son. Je me suis mise à pleurer en silence, puisque mes cordes vocales étaient mortes.

Ken (en me tendant le bras) : Viens je te ramène.

Je le repoussant violemment .

Ken : J'ai pas envie que tu te fasses renverser, tu vois, et vu ton état, ça m'étonnerait que tu fasses attention aux autres voitures autour de toi. Allez, viens.

Il me traîne presque jusqu'à sa voiture tandis je me débats. Il me lâche, je lui donne une gifle magistrale dont la violence nous étonne tous les deux. J'aurais presque eu mal pour lui, si je n'étais pas aussi énervée. Il rentre donc seul et moi en métro.

Plus tard, je reçois un message de Mo :

Il se passe quoi avec le fennec ?

Moi:

T'as qu'à lui demander. C'est long à expliquer et j'ai plus de voix pour t'appeler.

Mo:

Il a filé dans sa chambre sans dire un mot et en claquant la porte. C'est tes empreintes digitales sur sa joue gauche ?

Moi:

Absolument. J'en suis pas fière, mais je voulais pas qu'il me ramène.

Mo:

Tu arrives bientôt ?

J'ouvre la porte après avoir lu le message. J'ai fait un câlin à Mo et aussi à Deen et enfin je prends une douche glacée pour me calmer. Je me suis brossé longuement les cheveux et me suis allongée sur mon lit.

*

KEN

La porte de ma chambre a grincé un peu quand elle l'a ouverte. Je sais que c'est elle car Mo ou Deen auraient ouvert la porte d'un coup en braillant.

Elle s'assoit sur le bout de mon lit. Je me redresse et on se fixe un moment sans dire un mot.

Nina : Je suis désolée.

Moi : Pas autant que moi. Je suis désolé pour ce matin, pour ta sœur et pour avoir essayé de te forcer à monter dans ma voiture.

Elle acquiesce et s'allonge à côté de moi, imitant ma position, les mains croisées derrières la tête.

Je me suis réveillé avec des bras autour de ma taille et une tête sur mon épaule. C'est Nina. Je caresse son dos en attendant qu'elle se réveille. J'ai pas aussi bien dormi depuis... depuis la dernière fois que j'ai dormi avec elle. Les deux seules nuits sans insomnies ni interruption.

Le téléphone de Nina sonne. Je le prends et regarde qui c'est. C'est Linda. Je décide de répondre.

Moi : Ouais ?

Linda : Pourquoi tu réponds au tel de ma sœur ?

Moi : Parce que... euh ... Elle a plus de voix.

Linda : Pourquoi ?

Moi : Elle nous a hurlé dessus, hier après t'avoir vue à l'hôpital.

Elle rit.

Linda : J'aurais aimé voir ça. J'ai jamais vu ma sœur élever la voix contre qui que ce soit.

Moi : C'est sûrement parce qu'il s'agissait de toi. Ça va ? Tu te sens comment ?

Linda : Très mal et très fatiguée. Mais j'ai trop mal à la tête pour me rendormir. Je pourrais sortir aujourd'hui.

Moi : On va venir te voir.

Nina se réveilla à ce moment-là.

Nina (avec le minuscule filet de voix qu'elle avait): Qu'est-ce que tu fous avec mon téléphone ?

Je raccroche. Elle semble se rendre compte d' se trouvent ses bras et se trouve sa tête. Et où elle se trouve... Elle rougit, se dégage et chope son téléphone avant de sortir de ma chambre.

*

Lorsqu'elle monte avec moi dans ma voiture pour aller voir sa sœur, elle semble préoccupée.

Moi : Nina ?

Nina : Non.

Elle ne peut toujours pas parler, elle chuchote.

Moi : Non quoi?

Nina : Je veux pas te parler.

Moi: Qu'est-ce que t'as encore?

Elle me fusille du regard mais ne me répond pas. Elle tourne la tête vers la droite et regarde par la fenêtre.

Moi : Nina...

Nina : Regarde la route Ken. Et passe la seconde, on n'avance pas là!

Moi : T'as la langue bien pendue pour quelqu'un qui n'a plus de voix.

Nina : Ta gueule.

Moi : Tu m'en veux toujours?

Elle ne répond pas.

Moi : Qu'est-ce que t'as, bordel?

Nina : Ne hausse pas le ton avec moi.

Je m'arrête brusquement.

Moi : C'est quoi ton problème, putain?

Nina : Mais c'est quoi ton problème à toi? Je te dis que j'ai pas envie de parler et toi tu forces! J'ai plus de voix et j'suis pas d'humeur, c'est tout! Tu me saoules putain!

Elle ouvre sa portière. Je lui attrape le bras qu'elle dégage violemment.

Nina : Je vais finir à pied, c'est bon tu m'as saoulée là.

Moi : Fais pas la meuf.

Nina : Je suis plus une gamine Ken, j'ai 24 ans. Je fais pas "la meuf" comme tu dis, c'est juste que tu m'insupportes.

Moi : Nina, remonte dans la voiture.

Elle claque la portière et marche.

Let The Past Go // K.S.Where stories live. Discover now