Je m'appelle Cathy et je dois survivre à l'épreuve.

72-Le plan

Nous fûmes emmenés ainsi le long d'une succession de couloirs, sans autres bruits que les protestations de Minho.
Je tentais bien de lui dire que cela ne servait à rien, mais il m'ignorait et s'évertuait à lutter bec et ongles jusqu'à ce que les gardes nous arrêtent devant une porte capitonnée.

L'une des femmes se servit d'une clé magnétique pour déverrouiller la porte. Elle l'ouvrit, dévoilant une petite chambre avec six lits superposés, une kitchenette ainsi qu'une table et des chaises dans un coin. Une porte au fond conduisait probablement à une petite salle de bain. Du moins, je l'espérais.
Je ne m'attendais pas à cela.
J'aurais plutôt vu une sorte de gnouf, avec ses barreaux en bois et son sol de terre.

-Entrez là dedans, ordonna la femme. On vous apportera à manger tout à l'heure. Estimez-vous heureux qu'on ne vous laisse pas crever de faim quelques jours, vu votre comportement.

-J'aimerais bien savoir comment vous allez sauver l'espèce humaine si vous nous laissez crever de faim, marmonnais-je.

-Vous n'êtes pas les plus nécessaires, nous en avons d'autres, répondît un garde alors que je pensais que personne n'avait entendu.

-Les tests commencent demain, alors, je vous conseille de dormir, termina la femme.

Les vigiles nous poussèrent dans la pièce et claquèrent violemment la porte derrière eux. Le déclic du verrou résonna dans la chambre.

La sensation d'emprisonnement que j'avais connue dans ma cellule me revint aussitôt. Je me jeta sur la porte et secoua le bouton de toutes mes forces. Je martela le battant avec mes poings, hurlant à pleins poumons qu'on nous laisse sortir. Je ne sentais plus mes mains.

-Écrase, maugréa Newt en posant une main sur mon épaule. Tu crois vraiment que quelqu'un va nous ouvrir ?

Je pivota avec colère, mais face à mon frère, je m'immobilisa. Minho intervint.

-J'ai l'impression qu'on a raté notre chance, dit-il en se laissant choir sur l'un des lits du bas. On sera vieux ou morts avant que l'occasion idéale se présente, Thomas. Ce n'est pas comme s'ils allaient faire une annonce : "Attention, nous allons être très très occupés pendant les dix prochaines minutes, ce serait le bon moment pour vous évader." Il faudra bien qu'on prenne le risque tôt ou tard.

Minho avait raison. Nous aurions dû tenter le tout pour le tout avant l'apparition des gardes.

-Désolé, je ne le sentais pas, répondit Thomas en s'asseyant en face. Et avec leurs armes...

-Oui bah... en tout cas, c'était touchant tes retrouvailles avec Brenda.

-Quelles retrouvailles ? Demandais-je, surprise.

Minho se tourna vers moi.

-Tu sais, quand t'étais dans la lune, Thomas a papoté avec elle une ou deux minutes.

-Je ne l'ai même pas vue, bafouillais-je en baissant la tête.

-Ce n'est pas une grande perte, rétorqua l'asiatique.

Thomas inspira profondément.

-Elle m'a dit quelque chose.

Minho se redressa sur son lit, tout comme nous tous.

-Comment ça ? Demanda Fry.

-Elle m'a recommandé de ne pas me fier à eux. De n'avoir confiance qu'en elle et en la chancelière Paige.

-Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Demanda Newt. Elle travaille pour le wicked, non ? Elle nous a bien joué la comédie, dans la terre brûlée.

-Oui, elle ne vaut pas mieux que les autres, renchérît Minho.

-Écoutez, j'ai travaillé pour eux, moi aussi et pourtant, vous avez confiance en moi, non ? Demanda Thomas.

-C'est légèrement différent, murmurais-je.

-En quoi est-ce différent ? M'interrogea Thomas.

-Tu t'es rangé à nos côtés dès le début, expliqua Newt. Elle non. Elle est avec eux. Elle nous a dupé.

-Ça ne veut rien dire. Peut-être qu'on lui a forcé la main, ou peut-être qu'elle a changé, je ne sais pas.

Le silence tomba.
Une femme nous apporta bientôt les assiettes du repas. Le début de soirée venait juste de commencer. On dévora silencieusement les travers de porc, les pommes de terres, le fromage et le raisin qu'on nous avait apporté.

Minho brisa le vide qui s'était installé.

-Peut-être qu'on ferait mieux de leur donner ce qu'ils veulent. Et un de ces jours, on sera tous assis ensemble, tranquilles et gras comme des cochons.

Je savais qu'il n'en pensait pas un mot.

-Oui, renchérit Thomas. Et peut-être que tu pourrais rester avec Cathy éternellement, qu'elle travaillerait ici, que tu te mariera et que tu auras des enfants. Tout ça juste à temps pour voir le monde se noyer sous une marrée de fous furieux.

Minho poursuivit dans la même veine.

-Le wicked va bien finir par mettre au point son foutu modèle, et après, ils sauveront Newt et Cathy. Et on vivra tous heureux jusqu'à la fin des temps.

-Vous n'êtes pas drôle, bougonnais-je. Vous avez tous vu comment c'est dehors. Il n'y a rien à reconstruire. Même en supposant que les choses reviennent un jour à la normale, on ne sera plus là pour le voir.

-Je ne crois pas à ce que dit le wicked, marmonna Newt en reposant sa fourchette.

-Ils croient agir pour la bonne cause, mais ils se trompent tous, continua-t'il. Je ne veux plus rester ici.

-On va s'enfuir Newt, et on va s'en sortir, ensemble, promit Thomas.

-Alors essayons de ne pas gâcher notre prochaine chance, Tommy.

-Demain, proposais-je. D'une manière ou d'une autre.

Thomas nous dévisagea longuement.

-D'accord. D'une manière ou d'une autre.

Fry bailla, déclenchant une réaction similaire chez tout le monde. Je n'échappa pas à la règle.

-Dans ce cas, on ferait mieux de la boucler et de roupiller un peu, termina Minho.

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La suite arrive bientôt, promis, désolée pour ce retard.
J'espère que cela vous aura plus, a bientôt
Mgx