Vivre ou Survivre ?

Chapitre 13

Uruha avait réussi à éviter Ruki le temps de sa guérison, aidé d'Aoi qui le couvrait. Uruha avait beaucoup de mal à mentir à l'homme de sa vie, mais il préférait cela plutôt que de lui dire la vérité sur Reita.

Il ouvrit doucement la porte de l'appartement de Ruki et se glissa dans la pénombre jusqu'à sa chambre. Il s'avança en silence du lit, ôta certains de ses vêtements avant de se poser à côté de Ruki. Il contempla son visage endormi, blotti dans sa couette.

Tu sais que tu m'as manqué ?

Il se glissa sous les couvertures et se rapprocha de Ruki avant de poser sa main sur sa taille ; aucune réaction. Uruha se colla alors au blond pour l'enlacer de tout son amour.

« Qu... Uru... » baragouina Ruki.

Le guitariste releva la tête, pensant que Ruki s'était réveillé, mais non. Il était visiblement plongé en plein rêve. Uruha sourit et se recoucha, Ruki dans ses bras.

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Uruha sentit de douces caresses sur sa joue. Il ouvrit les yeux.

« Bonjour toi », fit Ruki avec son unique grand sourire.

Le concerné ne répondit point et préféra se blottir dans les bras de son amour pour tenter de dormir un peu plus. Ruki ricana et se mit à jouer avec les cheveux d'Uruha.

« Hnn, grogna Uruha.
- Oui ?
- 'Veux dormir...
- Dors, dors mon amour. Je t'admire en attendant. »

Uruha cacha sa tête contre son torse.

« Oh non, je ne te vois plus ! » bouda Ruki.

Uruha releva la tête et lui accorda un baiser.

« Merci pour cette surprise.
- Tu me manquais tellement...
- Toi aussi... Ton ami se porte mieux ?
- Ça va aller disons. Qu'as-tu fait ces derniers jours ?
- J'ai continué mes brouillons de paroles quasiment tout le temps... Et Reita est passé presque tous les jours aussi. »

Uruha se figea à cette phrase. Cette personne est définitivement un boulet, un poison quotidien.

« Vous avez fait quoi ? demanda-t-il sans plus attendre.
- Pas grand chose en fait. Il est bizarre, affirma le blond, le regard sur le mur blanc d'en face.
- Pourquoi ?
- Et bien il passe, mais il ne veut jamais rien faire, expliqua le chanteur en faisant des gestes théâtraux.
- Hm... C'est Reita. Il ne faut pas trop chercher tu sais. »

Mais POURQUOI je défends ce type ?

« Hm... répondit mollement Ruki.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien, rien. »

Ruki se redressa, retira le drap sous lequel il était installé et s'écarta un peu d'Uruha.

« ... Il s'est passé quelque chose avec Reita...? »

S'il t'a touché, je le tue.

« Non, non... Je pensais ... à nous.
- Ah ? »

Uruha se redressa afin de pouvoir regarder Ruki d'un meilleur point de vue.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda avec angoisse salée Uruha.

Tu penses que je ne veux pas te voir...

« Plutôt... » avoua Ruki en baissant la tête.

Uruha sentit sa gorge se nouer. Sa bouche se dessécha comme un désert sous cinquante degrés de chaleur insupportable.

« Qu'est-ce que c'est ?
- Et bien... »

Ruki jouait avec ses doigts, comme embarrassé. Uruha attendait, stressé, décontenancé.

« Nous nous voyons de moins en moins... »

Uruha soupira et baissa la tête. Il se mordit la lèvre.

J'en étais sûr. Je ne suis plus assez présent.
T'as gagné Reita, félicitations.

Uruha sentit des picotements dans ses yeux.

« Donc... estcequetuaccepteraisqu'onviveensemble? déballa d'une traite Ruki.
- Que... quoi ? fit Uruha en relevant vivement la tête.
- Est-ce que... tu accepterais que l'on vive ensemble...? répéta Ruki en rougissant.
- Oh... »

Des larmes chutèrent sur les deux joues d'Uruha.

Ruki le dévisagea, inquiet, apeuré.

« J'ai cru que tu voulais me quitter ! s'exclama le guitariste.
- Mais tu es fou ! » le fâcha Ruki, choqué.

Uruha ria à travers ses larmes.

« Pardon... Tu as dit ça d'une telle manière que j'ai pris peur...
- Excuses-moi ! »

Ruki s'approcha et embrassa Uruha avant de se blottir dans ses bras.

« Je t'aime, lui confia Uruha. Moi qui pensais que tu ne voulais pas t'engager.
- Oui, mais que veux-tu ? Il arrive un certain moment où je ne peux plus me passer de toi ! »

Uruha sourit, attendri et se recoucha dans les bras de Ruki.

« On ira vivre chez qui ? questionna le guitariste.
- Chez moi ! C'est bien plus spacieux.
- Ça te parait plus grand vu ta taille... le taquina-t-il.
- Mais euh ! » râla le blond.

Les deux amoureux passèrent la mâtinée à se taquiner, à se câliner et à imaginer les futurs aménagements. Uruha accepta sans broncher toutes les idées de son amant.

Peu m'importe. Du moment que l'on est ensemble.
Reita, tu ne peux plus rien contre nous désormais.