Chapitre 16 : Because love was forbidden

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Coincée à Arkham, Annie attendait alors, que tout passe. Elle voyait Pingouin se transformer, petit à petit. Devenir gentil, prévoyant, attentionné. Strange ne lui avait pas reparlé, et était devenu un véritable fantôme. On remarquait seulement que quelques patients manquaient à l'appel. Ils sortaient et ne revenaient pas.

- Bonjour, Annie.

- Salut, Oswald, répondit-elle d'une voix normale, sans sarcasme ou dédain, ce qui surprit Pingouin.

- Tu as l'air bien triste.

Elle secoua la tête.

- Que font les oiseaux en cage ? Tu le sais mieux que personne, Pingouin.

- Tu n'es pas un oiseau, Annie, dit ce dernier en s'asseyant à côté d'elle.

- Pourquoi tu fais ça ? Demanda-t-elle sans prévenir.

- Quoi ? Questionna Pingouin, étonné.

- Pourquoi tu te laisses faire ? Je comprends vraiment pas, Oswald.

- Il faut que tu comprennes... les gens changent, dit-il tout en réfléchissant. Et parfois, c'est bon de changer. Tu veux rester ce que tu es toute ta vie et ne plus jamais sortir de cet asile ? Toi aussi, tu vaux mieux que ça, Annie. Je regrette tout ce que j'ai fais avant, il faut que tu comprennes que ce n'est pas... une bonne chose.

Elle ne répondit pas, et détourna son regard de celui de Pingouin.

- Tout était tellement plus simple, lorsqu'il y avait Jérôme, murmura-t-elle sans s'en rendre compte, laissant s'exprimer ses pensées profondes.

- Jérôme n'était qu'un gamin arrogant, répondit Pingouin d'une voix incroyablement douce qu'elle apprécia presque. Il était comme toi, il n'a jamais comprit qu'il était mauvais. Tu as encore une chance.

Elle ferma les yeux quelques secondes, refoulant les pleurs absurdes qui la menaçaient. Elle souleva ses paupières.

- Laisse moi, Pingouin, ordonna-t-elle la voix dure.

Il se leva et s'éloigna de la jeune femme après une dernière hésitation.

Les semaines s'écoulaient, à présent. Jusqu'au moment ou on l'averti qu'elle devait se rendre en salle de visite. On ne lui avait pas dit qui venait la voir. Gordon, pour lui cracher sa haine, une nouvelle fois ? Jeri, venue prendre de ses nouvelles, histoire de lui montrer qu'elle ne l'avait pas tout à fait oublié ? Elle pensa même à Barbara, avec une jolie robe, venue pour lui reprocher sa trahison et l'ironie de son destin. Ils lui firent traverser Arkham. Elle entra dans la salle de rencontre, pleine de chaises et de tables vides, excepté une seule. Il y a avait une femme de dos, qu'elle reconnu immédiatement. Elle allait se retourner, et dire au garde qu'elle ne voulait pas rester, mais la femme fut plus rapide et ses yeux la dévisagèrent. Elle entre-ouvrit la bouche, sans pouvoir faire sortir un son.

Annie se résigna, et s'installa silencieusement en face d'elle.

- Bonjour, dit sa mère ne pouvant empêcher sa voix de trembler.

Annie baissa le regard. Ses mains posées sur la table, elle sentit celle chaude de sa mère sur poser sur son poignet droit. Elle tourna la tête vers son épaule.

- Ann, regarde-moi. Regarde-moi.

Elle s'exécuta.

- Je ne suis pas une inconnue, rassura-t-elle de sa voix calme et paisible qui la caractérisait.

- Ce n'est pas toi, l'inconnue, répondit Annie avec une assurance que sa mère ne lui connaissait pas.

- Non, Ann, tu es ma fille.

Le Temps de la Nuit (Jerome Valeska) Where stories live. Discover now