Chapitre 10 : The Joke Was On You

217 15 13
                                    


Annie regardait avec fierté les informations qui affichaient les visages des personnages les plus craints de la ville. Les têtes d'Aaron, Jérôme, Barbara, et la sienne s'enchaînaient les unes à la suite des autres.

- « Ces personnes sont extrêmement dangereuses, pour toute information veuillez contacter le département de police de la ville dont le numéro s'affiche au bas de votre écran. Nous répétons, Aaron Helzinger, Jérôme Valeska et Barbara Kean sont des personnes psychologiquement déséquilibrées aux antécédents meurtriers. Le dernier suspect reste inconnu, mais potentiellement violent. Ne tentez rien si vous les apercevez».

- Comment tu me trouve ? S'exclama Jérôme en entrant dans la pièce en ouvrant les bras comme s'il allait danser.

Elle se tourna vers lui, assise en tailleur sur le fauteuil, pour regarder le jeune homme.

- Presque effrayant, complimenta Annie.

Jérôme sourit avec prétention.

- Trop aimable.

- Je regrette quand même les cheveux, dit-elle en désignant la tignasse aplatie sur son crâne.

- Oui, je comprends, c'est décevant, mais il faut que je sois le moins reconnaissable possible, tu comprends bien, ou ces imbéciles de la police me sauteront dessus sans que je n'aie pu commencer mon show. D'ailleurs !

Il sortit une fausse barbe et une fausse moustache dans la foulée, et plaça les postiches devant son visage.

- Tu as devant toi la future star de Gotham : Rodolfo le Magicien !

- Pauvres gosses, soupira Annie.

- Oui, confirma Jérôme, le costume n'est pas tout à fait terminé, il faut que j'accroche ces trucs sur mon visage, et je serai un magicien avéré. Regardez, mesdames et messieurs ! Imita-t-il, cet homme est en vie ! et... POUF ! Il est mort !

Il ricana à sa propre blague.

- Tu peux m'aider ? Demanda Jérôme en tendant les postiches à Annie.

Elle se leva, attrapa les postiches et les plaqua tant bien que mal sur le visage de Jérôme, essayant d'atteindre l'illusion parfaite. Lorsqu'elle eut fini, elle prit du recul et observa Jérôme qui adopta une pause de faux bourgeois, aux allures aristocratiques.

- Tu es la perfection de l'horreur.

- Tu sais parler aux hommes, toi, dit-il avec une mimique moqueuse.

Enfin, il sortit de son dos un masque noir, qui lui couvrait les yeux. Tout à fait invisible. Tabitha entra à son tour.

- Jérôme, on y va, dit-elle avec négligence, pour sortir aussi rapidement.

Il se sentit autrement vivant, peut-être même un peu anxieux d'enfin se rendre à la soirée de sa vie.

- Le devoir nous appelle, dit-il avec une voix qu'il voulait héroïque, mais qui ne résonna que plus glaçante et impitoyable.

Il se détourna, fit quelques pas mais s'arrêta en faisant semblant de réfléchir.

- Tu as déjà embrassé un homme avec de la barbe ? Demanda-t-il en se retournant pour se diriger à nouveau vers elle.

Il s'empara de sa bouche avant qu'elle ne réponde. Elle se retira, et essuya ses lèvres d'un revers de main.

- C'est ignoble !

- Tant mieux.

Cette fois-ci, il disparut de sa vue. Elle l'entendit échanger avec Tabitha, et les deux sortirent de l'appartement pour se rendre à la soirée de charité. Elle se rendit compte qu'elle commençait à s'habituer à ce garçon, bien qu'il ne soit pas de ceux dont il faut s'habituer. Il fallait garder des soupçons envers les gens comme Jérôme, trop imprévisibles. Faire confiance à Jérôme, c'était faire confiance à la mort elle-même.

Le Temps de la Nuit (Jerome Valeska) Where stories live. Discover now