Chapitre 1 (corrigé)

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Rangeant mon cartable dans mon casier, je pris mon cahier de devoirs et le mis dans mon sac. Je vérifiais que j'avais tout, fermais mon casier et verrouillais mon cadenas. 

Non, nous ne sommes pas vendredi, simplement jeudi. Courage Maddy, plus qu'une journée dans cet enfer qui est nul autre que l'école.

Je marchais dans le couloir quand je sentis plusieurs regards sur moi. Disons que je n'étais pas la personne plus appréciée ici. Loin de là. Je sortis à l'extérieur et voulus descendre les quelques marches qu'il y avait, mais ma jambe en décida le contraire. La douleur se réveilla, encore, à cause de ce qui s'était passé hier et je tombais jusqu'en bas. Quelques gens rirent de moi et je grognais de douleur. Je me relevais et c'est en boitant que je ramassais mes affaires au sol. Cette satanée jambe.... Cause de cette douleur ? Mon géniteur. Je n'osais même pas l'appeler mon père tellement je le haïssais.

Je n'étais pas pressée de rentrer, mais si je revenais trop tard pour lui, il me le faisait vite regretter. Voilà ce qui s'était passé hier, j'étais rentrée en retard à la maison alors que je m'étais dépêché du mieux que je pouvais. Résultat : Une jambe qui me faisait souffrir le martyr.

Je me dépêchais de marcher vers la maison malgré le fait que je boitais et que j'avais atrocement mal. Au moins, ça m'évitais de prendre le bus avec d'autres gens qui ne faisaient que se plaindre de ma présence et qui me lançait des insultes. J'étais née pour être détestée, que pouvais-je mieux demander ?

Une fois devant ma demeure, je respirais un bon coup.

-S'il vous plaît, faites que ça ne puisse pas être pire qu'hier, me chuchotais-je à moi-même, désespérée.

Je pris mon courage à deux mains comme je le faisais à chaque fois que je rentrais dans cet enfer qu'était ma maison et j'ouvris la porte.

-Encore en retard ? Me dit mon géniteur.

J'avais les larmes qui menaçaient de couler. Je ne pouvais pas répliquer, j'allais le regretter si je le faisais. Il ne me restait plus qu'à endurer ce qu'il allait dire.

-Tu iras me chercher de la vodka au magasin, m'ordonna-t-il.

-Mais il y en a plein dans...

-Ta gueule et va m'en acheter ! Cracha-t-il.

Je sortis de la maison en courant, mon sac toujours sur le dos. Je cherchais le premier magasin qui pourrait en vendre et j'entrais dans ce dernier après quelques minutes de recherche. Je fouillais les étagères du regard et finis par trouver ce que je voulais, ce que mon père voulait.

La bouteille de vodka en main, je me dirigeais vers le caissier. À mon plus grand malheur, il me jugea du regard.

-Tu n'as pas dix-huit ans, gamine.

-Mais si je ne l'achète pas, mon père va me tuer, le suppliais-je.

-Arrête tes conneries, il n'a qu'à aller s'en procurer lui-même s'il en veut. Maintenant donne-moi la bouteille et quitte ce magasin. Les jeunes d'aujourd'hui se hâtent trop rapidement de faire comme les adultes, souffla le caissier.

-Mais...

-Je t'ai demandé de partir, lança le caissier.

Maintenant, que faire ? Rentrer à la maison les mains vides ou voler la bouteille ? Je ne voulais pas me faire passer pour une voleuse mais je ne souhaitais pas non plus me faire battre encore une fois.

Je décidais donc de rentrer les mains vides. Cette fois-ci, je pris mon temps. Je savais déjà ce qui allait m'arriver alors pourquoi se dépêcher ?

Je pris le plus grand détour qu'il y avait et je m'arrêtais net devant une ruelle. Je tournais la tête vers celle-ci et vis une bouteille de vodka à moitié pleine trainer au sol. Je la pris rapidement comme si ma vie en dépendait et je la nettoyais du mieux que je pouvais. Il ne manquait plus qu'à la remplir. Je parcourus quelques magasins et achetais de l'eau avec le peu d'argent que j'avais. J'ouvris les deux bouteilles et versais l'eau dans la bouteille de vodka. Une fois chose faite, je refermais la bouteille et me dirigeais vers ma demeure.

En rentrant, je mis la bouteille sur la table à manger et je voulus m'éclipser dans ma chambre, mais mon géniteur me barra le chemin.

-Avec quel argent as-tu acheté cette bouteille ? Me demanda-t-il avec son regard dégouté sur moi.

Il trouvait toujours une raison pour me rabaisser.

-Euh... Av... Avec mon argent, bégayais-je.

-Tu n'as même pas d'argent petite conne, grogna-t-il.

Voilà, il allait passer à l'action.

À ce moment, ma mère entra dans la cuisine et nous fixa. Je la suppliais du regard pour qu'elle fasse quelque chose, mais elle détourna le regard et partit faire ses affaires.

Mon monstre de père me tira par les cheveux jusque dans ma chambre. Je me débattais et crias du mieux que je pouvais, mais je le regrettais bien rapidement lorsqu'il me donna sa première gifle.

Je devins silencieuse et fixais le monstre devant moi. Il sortit un couteau de sa poche et me menaça avec.

-Non ! S'il te plaît, pas ça ! Hurlais-je.

-Ta gueule sale garce !

Cette fois-ci, ça allait être pire qu'hier. Jamais il ne m'avait fait mal avec une arme blanche. Mais là, je sentais que le pire allait arriver.

Une petite voix dans ma tête me hurlait de me défendre, mais j'avais trop peur. Trop peur que cet homme me fasse souffrir le martyr encore une fois.

-S'il te plaît papa, c'est mon anniversaire demain alors ne me fait rien !

-Justement ! C'est demain et non aujourd'hui !

Il s'avança vers moi, son couteau bien en main, et glissa sa lame vers ma jambe, celle qui était encore en bonne état. Il exerça une légère pression et moi je refusais de bouger, ça allait être pire sinon. Du sang commença à dégouliner de ma cuisse.

Je le suppliais d'arrêter, mais il ne réagissait toujours pas. Il n'avait jamais réagi de toute façon. Depuis que j'avais cinq ans, c'était toujours la même chose.

Je restais recroquevillée sur mon lit. Cela faisait une quinzaine de minutes que cet homme avait quitté la pièce. Et depuis, je n'arrêtais pas de pleurer. Maintenant, mes deux jambes me faisaient atrocement mal. Au moins, j'avais pu contrôler le saignement.

Pourquoi ça m'arrivait ? Qu'avais-je fait pour mériter tout cela ?

Je devais faire quelque chose, je ne pouvais pas fuguer car je me retrouverais seule dans la rue. Alors que faire ? En parler à quelqu'un, mais à qui ? Ma mère ne m'aidera jamais, elle n'avait jamais osé. Un psy ? Non, ça coûtait de l'argent. Un ami ? Je n'en ai pas, mais c'était de ça dont j'avais besoin, un ami.

Un ami qui m'écoutera, m'aidera, rira avec moi, me parlera et me fera rire aussi. Un ami qui fera changer ma vie.

-S'il vous plaît, chuchotais-je à moi-même, si vous m'entendez là-haut, sachez que j'ai besoin de vous. Tout ce que je veux, c'est un ami. Un ami avec qui parler, rire et oublier tous mes autres problèmes. Amen...

Je n'avais jamais pratiqué la prière, mais j'y rassemblais tous mes derniers espoirs. Qui sait ce qui pourrait arriver...

Bloody Laughing {En correction/Terminée}Where stories live. Discover now