-Si tu viens avec moi, cet après-midi... On fera un truc qui te plaît, un truc que tu auras choisi, après.

C'est ce qui l'a fait flanché. Je pense qu'Élise est un peu compétitive, elle voulait encore me montrer qu'une vie planifiée était mieux qu'une vie remplie de surprises.

Je l'ai amenée dans le centre-ville. J'ai passé devant ta boutique et je lui ai montré toutes ces histoires que tu avais recueillies, toutes ces fabuleuses histoires qui avaient surpris les gens, à un certain moment, dans leur vie.

Je lui ai dit que j'adorais ta façon de voir les choses et que c'était ma nouvelle philosophie de vie: celle de donner autant de valeur à un simple mouchoir qu'à une voiture de luxe.

J'ai dit à Élise que j'avais envie de découvrir toutes les histoires du monde. Elle regardait la vitrine en souriant et elle hochait la tête. Et ça me réjouissait un peu, de voir qu'elle comprenait ce que je voulais dire.

-Je veux faire comme toi, Arthur. Mais pas de la même façon. Moi aussi, j'ai envie de découvrir toutes ces histoires, mais j'ai envie de les découvrir en sauvant les gens. J'ai envie de faire le bien autour de moi et de sauver des vies, pour que ces gens puissent encore avoir des tas d'histoires à vivre.

Et elle m'a sourit, honnêtement, pour la première fois. C'était un joli sourire. Un joli sourire.

Et c'est à ce moment que j'ai remarqué qu'Élise et moi, nous étions un peu semblable. Elle voulait la même chose que moi, au fond.

Et puis, on est rapidement devenus amis. Et j'ai remarqué que ses différences me charmaient. J'aimais bien la voir poser des questions à l'enseignant, la voir lire, alors que je dessinais. J'aimais la voir étudier, sur son bureau, alors que j'étais couché dans son lit, en train de regarder l'affiche du corps humain, sur le mur devant moi.

C'est toutes ces petites différences qui m'ont charmées. Et j'aime penser que ma liberté, mon désir de vivre et ma folie l'ont un peu charmés aussi. Du moins, je l'espère. Je pense que nous nous sommes trouvés, dans nos différences. Et c'est bien, ça. De se trouver ainsi, d'en apprendre un peu plus, sur l'autre, chaque jour. C'est bien.

Y'a encore rien de concret entre elle et moi, tu sais. Ça ne fait qu'une semaine et demie que je lui ai montré ta boutique.

Mais... J'espère qu'il y en aura, du concret.

Parce que je l'aime bien, Élise.

***

-Attend quelques instants, murmurais-je en prenant mon téléphone, dans mon sac à main.

Harry hocha la tête, en continuant de découper des biscuits, dans la pâte sablée.

-Bonjour? dis-je en m'appuyant contre le comptoir de la boulangerie.

-Mme Bennet! C'est Mr. Richards, le propriétaire de l'appartement, en haut de votre boutique.

-Oui! dis-je en souriant. Est-ce qu'il est prêt? La date du déménagement est toujours pour le 7 décembre, non?

Je souris à Harry, contente de pouvoir bientôt emménager dans ma propre petite demeure.

-C'est à propos de cela que je vous appelais, Mme Bennet. Il y a un grand délais quant à votre déménagement. Lorsque l'inspecteur est venu, pour s'assurer qu'il n'y avait pas de vice caché, nous avons découvert que les murs de l'appartement étaient remplis de moisissures. À long-terme, vous auriez pu développer de graves maladies respiratoires. Il faut donc reconstruire complètement les murs, changer la laine thermique et refaire le plâtre. Nous sommes désolés...

-Je... Oh. J'imagine que c'est un mal nécessaire. Il vaut mieux prévenir que guérir, pas vrai? murmurais-je en rigolant faiblement, un peu déçue. Donc le bail est retardé, si je comprends? De combien de mois?

-En effet... Le contracteur parle de quatre mois, peut-être cinq. Ce sont de gros travaux. Vous pourriez donc emménager autour du mois de mars. Sinon, il vous est toujours possible de rétracter votre bail et de vous trouvez un autre endroit. Écoutez, je vais vous laissez y penser. Je vous enverrai les formalités du contracteur et de l'inspecteur, par la poste, pour que vous puissiez corroborer toutes les informations.

Je soupirai en hochant la tête.

-D'accord. Pas de problème, je vous rappelle dans quelques jours pour vous donner ma réponse. Merci de m'avoir appelé, Mr. Richards.

Je fermai la ligne, avant de me lever de ma chaise, pour me diriger vers Harry. Il me regardait avec une moue au visage, curieux.

-Tu ne peux plus déménager? demanda-t'il en déposant les biscuits sur la plaque.

-Oui, mais pas avant cinq mois! Ils ont découverts que les murs étaient remplis de moisissures, l'air est contaminée. Et ils doivent tout refaire.

Il hocha la lentement la tête en me fixant, déçu.

-Toutes mes boîtes sont faites... Je peux peut-être regarder pour un autre logement, sauf que le processus est long. Mais je ne veux pas non plus rester chez Becca, j'ai envie d'avoir mon endroit à moi, murmurais-je en soupirant, déçue.

Je croisai mes bras sous ma poitrine, fixant le sol, la bouche en moue.

-Astrid... Pourquoi est-ce que tu ne viendrais pas chez moi? On s'aime bien, tout les deux. Et on a envie d'avoir une petite histoire, ensemble, de vivre ce qu'on doit vivre... Je pense que c'est une bonne idée, c'est un peu fou, mais c'est une bonne idée, rigola Harry.

Il me fixait en haussant les épaules, la main derrière sa nuque. Je le fixai quelques instants. Si j'emménageais chez lui, ce serait bien. Je le verrais souvent, je dormirais avec lui chaque nuit et notre relation se développerait.

En même temps, c'était un gros pas. D'accord, notre relation était un peu spéciale et beaucoup plus rapide que la majorité des autres, mais... ça restait quand même un gros pas, que d'emménager chez Harry.

-Ce serait une possibilité, dis-je en hochant la tête, déglutissant. Une putain de possibilité un peu folle, en effet, mais ça reste une possibilité.

Harry se mit à rire, avant de laisser tomber sa pâte à biscuits et de s'approcher de moi. Il essuya ses mains contre un torchon et les posa contre mes hanches.

Je soupirai en le fixant, avant de retenir un sourire lorsqu'il ouvrit la bouche.

-Écoute... Pense-y. Je ne serai pas déçu si tu ne veux pas, je sais que c'est un gros pas. Mais je veux t'aider, parce que c'est ce que les petits copains font, non? chuchota-t'il en souriant.

J'hochai la tête en souriant, regardant ses yeux verts.

-D'accord. Merci, Harry. Si tu veux, je peux passer le week-end chez toi. On ne parle pas de ce sujet, on fait juste... commencer notre histoire. Et on verra par la suite?

-C'est parfait. Eliott est chez Val, donc je pourrai prendre le temps de m'occuper de toi et de te faire rire, de te faire des pancakes et de m'occuper de ton corps....

J'haussai les sourcils en souriant, avant d'hocher la tête.

-Ça marche avec moi, alors, murmurais-je en souriant, m'approchant de lui pour l'embrasser.

****
LE PROCHAIN CHAPITRE EST PUTAIN DE DÉTAILLÉ.

merci.

je vous aiiiiiimes.

L.xx

Curiosité.Where stories live. Discover now