L'Allemagne.

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Harry.

Nous étions chez moi. Et heureusement, le ménage était fait.

J'étais en train de fouiller dans le réfrigérateur, à la recherche d'un truc potable pour le dîner.

Comme à l'habitude, quand Eliott quittait la maison pour la semaine, je passais rarement au super-marché. Je me débrouillais avec les restes de la boulangerie ou le livreur de pizza.

-Et puis? Une idée en tête? dit Astrid en revenant de la salle de bain, où elle était allé poser ses bottes sur le radiateur, parce qu'elles avaient prit l'eau.

-Aucune, dis-je en refermant la porte. C'est à peine si j'ai des oeufs. Tu veux aller faire un tour au marché, appeler du resto? C'est toi qui choisi, dis-je en la regardant, souriant.

-Compte tenue du fait que je n'ai plus mes bottes fétiches, je pense qu'on doit oublier le marché. Mais... Est-ce que tu penses avoir tout ce qu'il faut pour faire du pain perdu? Un boulanger se doit d'avoir toujours le nécessaire, n'est-ce-pas?

Je souris en penchant la tête sur le côté, un peu gêné d'être démasqué. Parce que je n'avais presque plus d'oeufs, ni de lait.

-Je vais aller voir en bas, si j'ai tout ce qu'il faut.

-Pas de problème! Je t'attend, dit-elle en s'assoyant sur le canapé.

À la vitesse de l'éclair, je descendis à la boulangerie. Heureusement, dans la chambre froide, il y avait assez d'oeuf pour du pain perdu. J'en pris trois, avant de prendre une miche au raisin et à la cannelle et mon sucre vanillé.

Je remontai à l'étage, souriant en voyant Astrid, qui regardait le réfrigérateur et les dessins d'Eliott.

Je déposai tous les ingrédients sur le comptoir, avant de sourire en sortant deux tabliers.

-Tu vas bien m'aider? dis-je en souriant, lui lançant le tablier.

-Avec plaisir. Mais je ne peux pas te garantir qu'il n'y aura pas de coquille d'oeuf dans le mélange. Je suis nulle ne cuisine, rigola-t'elle en enfilant le tablier.

Et pendant que je coupais des tranches de pain, Astrid préparait le mélange d'oeuf, de lait et de cannelle, avec un peu de sucre vanillée. Elle rigola lorsque la moitié de la coquille tomba dans le bol, allant la repêcher avec ses doigts pour la jeter dans la poubelle.

C'était bien de faire du pain perdu, ce soir. De faire du pain perdu juste pour nous deux, sans qu'il ne soit parfait, ni bien dorée. On faisait seulement du pain perdu.

Je déposai un carré de beurre dans une poêle, avant de donner les tranches de pain à Astrid, qui se tenait près du four, avec le mélange aux oeufs.

-Tu les plonges dedans, tu les masses un peu pour t'assurer que ce soit bien humide, puis, tu me les donnes.

Elle hocha la tête et commença à tremper la première tranche, souriant à cause de la texture du mélange.

-Je déteste les oeufs crus, chuchota-t'elle doucement en tournant la tranche. C'est tout gluant et...

Elle fit une face de dégoût, avant de me tendre la tranche. Je souris en la laissant tomber dans la poêle, dans un joli bruit de cuisson.

Je rigolais avec Astrid, parce qu'elle faisait une drôle de face à chaque fois que ses doigts touchaient aux oeufs. Et à la dernière tranche, lorsqu'elle voulu essayer de la faire sauter, comme dans les émissions de cuisine, je me plaçai derrière elle.

Elle prit la poêle à deux mains, me jeta un coup d'oeil amusé, avant de lever la poêle du rond.

-Oh mon dieu, dit-elle en éclatant de rire en voyant que la tranche n'avait pas bougé d'un poil de la poêle. C'est complètement raté!

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